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Séville jubile, Benfica maudit

Par Raphael Gaftarnik
Séville jubile, Benfica maudit

Au bout de la séance de tirs au but, Séville a décroché le titre en Ligue Europa, son troisième en trois finales. Malgré une belle prestation et après avoir tout tenté, Benfica confirme son statut de club maudit.

FC SévilleBenfica (42) C. Bacca (124′), S. Mbia (126′), Coke (128′), K. Gameiro (130′) pour FC Séville , Lima (123′), Luisão (129′) pour Benfica.

Putain, 52 ans. Oui, 52 ans que le Benfica subit les conséquences de la prophétie d’un coach aigri, celui qui répondait au nom de Béla Guttman. 52 ans et 7 finales de Coupe d’Europe que les Lisboètes espèrent avant de sécher leurs larmes face à une défaite devenue presque inévitable. 52 ans de déception, de rendez-vous manqués avec l’histoire et de trophées qui glissent entre les paluches. Quasi mystique, le parcours européen des Portugais avait ce soir l’occasion de retomber dans le domaine du rationnel. Une finale, encore une, face à un FC Séville miraculeusement sauvé en demi-finale par le crâne de Stéphane Mbia, devait permettre à tout un peuple de conjurer ce sort cruel. Une séance de penaltys plus tard, Béla Guttman peut savourer du fond de sa tombe : sa prophétie tient toujours.

Séville et les peurs benfiquistes

Dans un Juventus Stadium familier depuis la confrontation face à la Vieille Dame en demie, Benfica débarque avec la liquette du favori. Impériaux en C3 cette saison, les hommes de Jorge Jesus se doivent de laisser la malédiction aux vestiaires pour atteindre le Graal. Et dès le début de la rencontre, les esprits semblent libérés. Dominateurs, vifs et précis, les Portugais prennent possession du cuir, comme pour garder leur destin entre les pieds. Dangereux par petites touches et inquiétants sur coups de pied arrêtés, les partenaires du grand Luisão mettent la défense sévillane sous pression. Pourtant, Benfica n’en retire encore que poisse. Victime de deux gros tampons au quart d’heure, le remuant Sulemajni est contraint de quitter le rectangle vert après avoir été violemment heurté. En face, Séville s’amuse à jouer le bourreau parfait. Emmenés par un Rakitić de gala, les Espagnols pointent le bout des crampons en contre-attaque. Dans son rôle de poison, Bacca excelle et ne pêche que dans la finition. Surtout, il envoie un message clair : Benfica peut bien avoir le ballon, mais Benfica tremblera.

Belle mais vierge finale

D’autant que les Lisboètes ne sont pas aidés par l’arbitrage. Nico Gaitan (45+2) et Lima (54e) se heurtent par deux fois à la cécité de Felix Brych, alors même que le point de penalty semblait s’imposer. Les brindilles allumées par Maxi Perreira, Rodrigo et surtout Lima, qui voit son tir repoussé devant la ligne par Pareja, peinent à compenser ces oublis. Gargarisés par ce statu quo au tableau d’affichage, les Espagnols parviennent même à inverser la tendance. À mesure que les espaces se créent, les Andalous se montrent de plus en plus pressant devant les buts d’Oblak. Reyes chauffe les gants du portier slovène, tandis que Rakitić continue son récital. Emballée, la rencontre offre alors quelques chassés-croisés supersoniques et fait honneur à son statut de finale européenne. Aussi indécis que la vie amoureuse de François Hollande, le match sent, pue le K-O. D’une splendide frappe aux 30 mètres, Gaitan est même tout proche d’assener le coup fatal avant que Garay ne s’envole pour tenter d’abréger les débats. En vain, car prolongation et crampes se profilent.

La dernière séance

Dans une ambiance empreinte de tension, les Portugais ne plient pas. Aux offensives d’un Benfica que la fatigue ne semble pas atteindre répondent les chutes sévillanes. Symbole de l’épuisement espagnol, Stéphane Mbia, colosse aux muscles fragiles, peine à terminer cette finale. Alors, la victoire ne peut, ne doit pas échapper à ce Benfica-là, aussi talentueux que valeureux. À bout de force, Bacca laisse même le champ libre à ses adversaires en balançant une minasse à côté lors de son duel avec Oblak (100e). Jusqu’au bout, Benfica tente, appuie, pousse, voulant à tout prix s’éviter l’incertitude d’une séance de tirs au but qui lui a si souvent été fatale. Non, Benfica ne veut pas laisser de place au hasard, renoncer à la maîtrise de son destin et subir une nouvelle fois le courroux de ce prophète maudit. Pourtant, c’est bien au bout de cet exercice cruel que la décision va se faire. Mollement, Cardozo et Rodrigo permettent à Beto (un ancien du Sporting) de briller et offrent à Séville son titre de champion d’Europe. Guttman en rigole encore.

Frédéric Villeroux, le Messi du Cécifoot

Par Raphael Gaftarnik

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