- Liga
- J11
- Séville/Real Madrid (3-2)
Séville dérègle l’horloge Real Madrid
Dans un match qu'il semblait maîtriser, le Real Madrid aura finalement connu sa première défaite de la saison sur la pelouse de Séville (3-2). Les Madrilènes laissent la place de leader au Barça avant la prochaine journée, celle du Clásico.
Séville FC 3-2 Real Madrid
Buts : Immobile (36e), Banega (60e) et Llorente (75e) pour le FC Séville // Sergio Ramos (22e) et James (92e) pour le Real
Un retourné acrobatique, suivi d’un crac. La 22e minute de jeu s’affiche dans l’antre du FC Séville, et les deux équipes sont toujours à égalité, 0-0. Le Real Madrid imprime son rythme devant des Andalous spectateurs. Au corner, Isco se charge d’apporter le danger dans la surface. Une tâche bien réalisée, puisque le petit technicien trouve Sergio Ramos dans la surface. Vient alors l’instant frisson : d’une, le défenseur claque un geste technique fabuleux pour trouver le petit filet de Sergio Rico et mettre le Real sur une voie victorieuse. De deux, ses coéquipiers venus le féliciter se rendent vite compte de la tuile : leur capitaine vient de chuter sur son épaule gauche, son talon d’Achille. Dix minutes plus tard, Serge devra laisser sa place à Raphaël Varane. Il pensait alors certainement que son équipe maîtrisait la partie, et qu’il valait mieux ne pas prendre de risques à quinze jours du Clásico. Prudence, donc. Ce qu’il n’imagine pas, c’est que cette sortie va changer le cours du match.
Immobile se bouge enfin
Crâne dégarni et mains dans les poches, Rafael Benítez observe son onze de départ entrer sur la pelouse du Sánchez-Pizjuán. Une pelouse où le Real Madrid mettait, en mai dernier, un terme à l’invincibilité de 14 mois des Sévillans sur leurs terres l’an passé. Aujourd’hui, la donne est différente, le FC Séville cherche à aligner les succès et tousse son football. Benítez peut quant à lui compter sur le retour de deux hommes : Pepe et Gareth Bale sur le front de l’attaque. Autre nouvelle : la seconde titularisation de Kiko Casilla en Liga, Keylor Navas dispensé. Marque de fabrique de ce Real imperméable, Nacho est tout proche d’inscrire son second but de la semaine, mais sa reprise du gauche heurte le poteau droit de Sergio Rico. Une première alerte, à laquelle les Palanganas ne pourront pas répondre du tac au tac.
Dès lors, les Madrilènes prennent le contrôle total de la partie, et l’ouverture du score de Ramos est la suite logique du cours des événements. Mené à la marque, Séville se décide à réagir : Trémoulinas enveloppe son centre, mais le tibia de Pepe empêche Ciro Immobile de reprendre le cuir. Partie remise. Ramos sorti, Casilla perd le phare de sa charnière centrale et reste collé à sa ligne sur corner. Malin, Immobile est au second poteau pour coller une reprise victorieuse malgré un angle fermé (36e). Proche du doublé dans la foulée, l’Italien manque de porter le coup fatal. Sur le banc de touche, Ramos se tient l’épaule et grince des dents. Pas tellement pour sa souffrance, mais plus pour celle de ses coéquipiers.
Banega for Ever
Dos à dos, les deux équipes remettent le bleu de chauffe pour un second acte des plus endiablés. Yehven Konoplyanka renvoie la pareille à la tentative de Toni Kroos dans la même minute, mais les deux frappes ne trouvent pas le cadre. Le Real veut reprendre l’avantage, mais Séville s’accroche. Séville s’arrache. Séville se détache. Sur un mouvement à trois, Immobile, Konoplyanka et Éver Banega donnent le tournis à la défense madrilène. Servi en retrait, l’esthète de Rosario termine le travail dans le but vide (60e).
Les Nervionenses explosent, les caméras tremblent. En une heure, le Real a encaissé autant de buts que dans tout son début de saison. Maître d’œuvre voyant son édifice s’écrouler, Rafa Benítez relance James Rodríguez, blessé de longue date. Le Real pousse, mais Sergio Rico est impérial devant Cristiano Ronaldo d’abord, puis Casemiro ensuite. Entré lui aussi en cours de jeu, Fernando Llorente va se charger de porter le coup de grâce. Sur le côté droit, Mariano fixe Nacho et centre pour le grand blond aux yeux bleus. Le break est fait, la machine du Real ne répond plus (75e). Dans cette ambiance étouffante, le Real laisse trois points d’avance au Barça avant le prochain Clásico, malgré la réduction de l’écart tardive par James Rodríguez (92e). Séville tient sa vengeance.
Par Antoine Donnarieix