- LIGA
- 35E JOURNÉE
- FC BARCELONE/REAL MADRID
- J-1
Seul Coentrao tous
Allianz Arena, Munich. Le Bayern Munich reçoit le Real pour le compte des demie-finales de la Ligue des champions, et est tenu en échec jusqu’à la 90e minute. Soudain, Lahm passe la quatrième devant Coentrao qui patine et ne peut suivre le bolide allemand. Derrière, l’international de la Nationalmannschaft distille un centre tendu pour l’inévitable Gomez, et les Bavarois s’imposent 2-1 sur le fil. Une défaite méritée pour les Merengues qui ont habitué le monde à des performances plus stratosphériques. Le Real a mal joué, et le lendemain, c’est Fabio Coentrao qui prend tout sur la gueule.
Un CV pourri
Son statut de bouc émissaire de Madrid, le Portugais Fabio Coentrao le mérite bien. Déjà parce qu’il est justement portugais et que les deux nations ibères sont loin de se vouer un culte. Il y a pourtant du Guesh à détester dans l’effectif de Mourinho : Ronaldo, Pepe et Ricardo Carvalho. Le premier est intouchable, le second est brésilien de naissance et le troisième est trop vieux. Pas de bol pour Coentrao donc, il a le profil idéal pour se taper les bukkakes d’AS et Marca pour le reste de la saison, au moins. Ses cheveux blond-paille, dont la coiffure reste encore un mystère non élucidé par la science, plaident également en sa défaveur, tout comme son passé espagnol qu’il trimbale comme un gros tracteur. Car avant ses deux années de haute volée sous Jorge Jesus à Benfica et une belle Coupe du monde 2010 – Lizarazu approuve – le blondinet était plus un boulet qu’un joueur prometteur. Sorties nocturnes, alcool, tabac… Lors de son éphémère passage en prêt à Saragosse il y à quatre ans, Fabio Coentrao ressemblait plus à Mario Balotelli qu’autre chose, à cause de diverses frasques pour lesquelles il paie à l’époque 6000 euros au club espagnol. Club dont il n’aura porté le maillot que le temps d’un match officiel. Plus récemment, le latéral du Real fait une rechute le jour de son anniversaire, et est pris en flagrant délit de consommation de cigarette. Pour faire taire la polémique, la blonde platine s’est publiquement excusée, a expliqué qu’elle a simplement crapoté pour l’occasion et que le tabac ne faisait plus partie de son quotidien depuis bien longtemps.
L’homme en noir
Bon, un joueur qui tire une clope de temps en temps, c’est loin d’être exceptionnel, et ce, depuis l’aurore de ce sport. Mais ça suffit pour fustiger un peu plus le Portugais, car tout est bon à prendre pour flinguer un mouton noir. Simple principe de base. En fait, Coentrao n’a vraiment rien pour lui depuis qu’il est arrivé au Real. Car en plus d’avoir une perruque digne d’un danseur de tecktonik, de se faire flinguer par les médias espagnols et les supporters du Real, boucle d’or est également victime des chiffres. Une statistique récente démontre en effet que l’ancien de Benfica était sur le terrain lors des cinq défaites du Real Madrid cette saison, faisant de lui une sorte de dame en noir qui porte la poisse à tous ceux qui la voient. Soit, mais la poisse a tout de même bon dos, car Iker Casillas, Xabi Alonso et Sergio Ramos étaient aussi là à chaque fois que les Merengues ont chuté. Une fois encore, Coentrao est le seul des quatre à ne pas jouir d’une immunité. Conclusion : le Real perd à cause du Portugais. Mourinho sait donc ce qu’il lui reste à faire pour arracher au moins un nul au Camp Nou et se qualifier pour la finale de la C1. C’était pourtant si évident à comprendre.
Est-il vraiment nul ?
Reste cette question du match contre le Bayern, avec la fameuse action qui mène au deuxième but bavarois suite à un excellent travail de Lahm dans son couloir, et sur laquelle l’arrière gauche du Real s’est complètement ramassé. Pour le coup, le Lusitanien a été nul, mais il s’est aussi tapé, seul, Robben et Lahm pendant 90 minutes sur son côté gauche. C’est pas comme s’il se faisait mettre à l’amende par Tiéné non plus. Ok le rendement de Coentrao n’est pas exceptionnel, loin s’en faut, mais si Marcelo garde une meilleure image que son concurrent, c’est parce que ce dernier joue lors de tous les gros matchs. Pourquoi ? Car il est plus rigoureux et efficace défensivement mais plus docile aussi. Si Mourinho lui dit de ne pas monter trop, il le fera, non pas qu’il en soit incapable comme le lui reprochent ses détracteurs, preuve en sont ses cavalcades en Selecção, mais parce qu’il sait parfois être un gentil garçon qui obéit aux ordres sans broncher. Et voilà comment le Mou a encore soumis un bad boy…
Par William Pereira