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Set & Match : « Il faut taxer les transferts des joueurs »
De Louis Nicollin à Bernard Tapie, de la Comédie à La Paillade, retour avec Jiddy Vybzz, Bunk et Faktiss, rappeurs de Set & Match, sur le quotidien d'un Montpellier taillé pour le football.
Montpellier, champion de Ligue 1, c’est déjà loin…Jiddy Vybzz : J’étais sur la Comédie ce soir-là et j’ai réalisé un clip. Deux jours avant, j’avais enregistré un son avec le sample des ultras de La Paillade, au cas où Montpellier gagnerait. Pour réaliser ce clip, je me suis faufilé dans un immeuble. Une fois arrivé au dernier étage, une famille m’a laissé filmer la liesse, en bas. C’était géant !
La Comédie, c’était vraiment chaud ?Jiddy Vybzz : Un vrai bordel ! La Comédie était noire de monde, je n’avais jamais vu Montpellier comme ça. Vu du dernier étage de cet immeuble, ça donnait quelque chose de dingue. On ne voyait pas le sol mais que des têtes. Il y avait des fumigènes dans tous les sens !Faktiss : Tout le monde était hyper heureux. Chez moi aussi d’ailleurs. Surtout que l’on a énormément joué au ballon dans mon quartier. Je me souviens d’un petit terrain en face de chez moi. Cela te conditionne à jouer au foot dès ton plus jeune âge. C’est un sport pratique, facile à jouer, qui fait du bien.
Qui dit MHSC dit La Paillade…Bunk : C’est vrai. Montpellier est d’ailleurs l’un des seuls clubs à possèder son terrain dans un quartier qui porte son nom, La Mosson. Et puis ça renoue avec La Paillade. C’est une bonne chose.
Un côté populaire propre à Montpellier ?Bunk : L’abonnement à l’année n’est pas très cher, sauf si tu veux être très bien placé, comme partout. Je dirais que Montpellier est un club très intimiste. On peut par exemple facilement accéder aux entraînements. Dans certains clubs, les horaires pour venir voir les joueurs faire leur footing sont très stricts. Pourtant, les stades sont des lieux publics.
Lou Nicollin, un entertainer ?Faktiss : C’est un personnage, il a un côté attachant, proche des gens. Alors, peut-être qu’il ne l’est pas vraiment, mais c’est en tout cas ce qu’il dégage. Il a ce côté apéro, comme si tu discutais avec quelqu’un de ton coin, en bas de chez toi.Bunk : On ne peut pas le louper, il est sur tous les camions poubelles de la ville ! Pour le business, c’est un filou. Côté sport, je le vois mal courir sur un terrain. Mais il est effectivement assez proche des gens et ça représente bien le sud de la France.
A qui vous fait-il penser ?Bunk : Je trouve qu’il a un côté Guy Roux et quelque chose de Bernard Tapie, bien qu’il retourne moins sa veste que Tapie. Lou Nicollin semble plus stable, mais il ne faut pas s’y méprendre, c’est surtout un businessman. Avec toutes les affaires dont il s’occupe, je crois qu’il peut être tranquille, financièrement, il est bien ! Après, s’il voulait lui aussi racheter des journaux, comme Tapie vient de le faire avec ceux du groupe Hersant, ce serait pas mal, surtout qu’économiquement, je crois que le Midi Libre n’est pas au top !
Tu parles affaires. Quid du business autour du football ?Bunk : Il y a une véritable starification des joueurs, surtout dans la manière de les filmer. Je trouve que tu n’as pas besoin de voir le beau gosse qui se cache derrière les gars. Il y a clairement une héroïsation des joueurs. Et puis côté argent, il faut quand même se rappeler qu’en un mois, certains gars vont gagner plus que toi en une vie… C’est une évidence mais il faut en avoir conscience. Je crois donc qu’il faudrait plus de contrôles sur les transferts des joueurs.
La fameuse taxe sur les transferts, la solution ?Bunk : Cela fait partie de l’argent dans lequel on pourrait taper pour redresser les caisses de l’État. Et puis, quand un club parvient à vendre un joueur, c’est un échange économique, donc il faut des règles. C’est comme si on vendait du café ou un avion.
A écouter : Set & Match, EP Résolutions, sortie le 25 février
En concert le 26 février à Paris (Social Club)
Propos recueillis par Romain Lejeune