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Sessegnon abonné absent
Absent pour la reprise du PSG, Stéphane Sessegnon ne veut plus entendre parler d'Antoine Kombouaré ou du club de la capitale. A Paris, on assure que le joueur reviendra...
« Il est attendu à l’entraînement. Il a décidé de ne pas se présenter. On est bien sûr déçus de ne pas le voir et j’espère qu’il va revenir à la raison. De toute façon, je l’attends ; si ça doit prendre deux semaines ou trois, je serai patient » . Antoine Kombouaré a décidé d’attaquer 2011 cool, tranquille, reposé et très paternaliste. Bien loin de la manière dont il avait sensiblement fini l’année selon Stéphane Sessegnon.
En effet, le Béninois a rompu avec son coach. La raison ? Des insultes proférées par le patron francilien envers le numéro 10 dans un entretien privé peu avant le dernier match de 2010 à Nancy. Grosso modo, l’ancien Manceau affirme que Kombouaré l’aurait affublé du sobriquet « d’enculé » ainsi que du qualificatif de « joueur de merde » . Une version réfutée par le clan parisien mais maintenue par le joueur. Bref, peu importe qui a dit quoi, le clash est réel. Le joueur a boycotté la reprise du club et veut être transféré.
Un départ sur lequel AK a clairement posé son veto. Robin Leproux, le président du PSG, s’associait d’ailleurs récemment à son entraîneur sur ce sujet : « Je suis catégorique, je l’ai répété aux uns et aux autres, il n’est pas question qu’un joueur quitte l’effectif. Il n’est pas question de déstabiliser le groupe, je l’ai dit aux joueurs, il n’y aura pas de bon de sortie » (Le Parisien, 23/12/10). Quoi qu’il en soit, le joueur veut partir. Certains clubs ont sondé le PSG (Aston Villa, Juventus, Séville, Everton etc.) sans pour autant formuler d’offre concrète. Alors on fait quoi ?
Une première saison en trompe-l’œil
Quand on se penche sur le cas Stéphane Sessegnon, un seul mot arrive : gâchis. Lorsqu’il débarque au Parc des Princes, le public est sous le charme de cette boule de muscles. Vif, véloce, technique et doté d’une vision du jeu magnifique, les travées de l’enceinte parisienne croient revoir Jay-Jay Okocha en action. Sessegnon a 24 ans et semble prêt à franchir un palier. C’est simple, le type est un OVNI, avec un potentiel tel que l’on évoque déjà un intérêt certain de Chelsea. On est en 2008. Néanmoins sa magnifique première saison –au cours de laquelle il sera nominé pour le titre de meilleur joueur de l’année– reste sans lendemain. L’an dernier, déjà, la confirmation n’est jamais venue.
Le lascar préfère jouer dans l’axe, en soutien de ses attaquants. Là où il se sent intouchable. Kombouaré le fait jouer sur un côté, le gauche souvent, ou à la récupération. Et forcément le rendement n’est pas le même. Très vite fatigué, le numéro 10 se perd sur la pelouse. Il se lance dans des séries de dribbles improbables et se rate souvent lors des grands rendez-vous. Compte tenu de son supposé potentiel, on parle d’une saison ratée. D’aucuns avancent qu’il s’agit d’un accident. Cette année, le double S devait confirmer son potentiel. Il le fera… l’espace d’un match. Le premier. Depuis, plus rien.
Alcool, mal entouré…
Contre Saint-Étienne, le milieu de terrain débute sa saison par un but acrobatique (même si le caramel sera finalement attribué à Janot contre son camp). Il se fend d’une volée à l’horizontale lors de la victoire contre les Verts (3-1). De nombreux observateurs pensent que cette année sera la bonne. Nenê titulaire, c’est l’assurance de ne plus aller s’user les reins sur le côté gauche. L’âge de Ludovic Giuly (34 berges), c’est l’évidence d’une concurrence moyenne sur le côté droit, le sien. C’était écrit, 2010/2011 serait son année. Oui mais non. Très vite blessé, le Beninois n’est jamais revenu et les bonnes performances de Giuly, qui assurait l’intérim, n’ont pas aidé. Pour la première fois, Sessegnon goûte à la concurrence. Et il galère. Jamais performant quand il entre en jeu, il l’est encore moins en Ligue Europa où il est titulaire.
Au-delà de ses performances sportives, c’est le comportement du joueur qui est pointé du doigt. Quand la rumeur parle d’alcool, Antoine Kombouaré préfère causer entourage : « Il y a des joueurs sous influence, très mal entourés, ce qui fait tourner la tête aux joueurs. Stéphane a un peu la tête ailleurs aujourd’hui, je peux le comprendre. Son envie est due au fait qu’il y a l’opportunité du mercato, mais cette envie est passagère » . Pas si sûr…
En attendant, le club devrait très vite sanctionner son milieu de terrain. Soit par une mise à pied, soit par une retenue de salaire. Reste ensuite à réintégrer le joueur… Honnêtement, on voit mal l’ancien Cristolien rebosser avec AK. Pourtant le club crie à qui veut l’entendre qu’il ne partira pas. Tactique pour attirer des clubs intéressés ou réelle volonté de conserver son grognon ? Personne ne sait. A deux ans et demi de la fin de son bail, le joueur est à un tournant. Le club aussi. Après tout, Valbuena avait bien clamé son envie de quitter Marseille en décembre 2009 avant de réaliser six mois de folie dans la foulée. Une hypothèse qui ne semble pas être celle empruntée –pour le moment– par le cas d’espèce.
Oui, vraiment, pour le moment, Sessegnon au PSG, c’est un gâchis. Un de plus.
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