Sertic : «Gourcuff peut nous faire rêver»

Après avoir un peu “disparu” de la circulation, comment ça va ?

Je suis en pleine forme, j’ai enchaîné deux matches de suite, donc tout va bien, tant physiquement que psychologiquement. J’ai pris mon mal en patience et j’ai attendu, un peu comme l’année dernière. On est jeunes, il y a des gens plus expérimentés qui sont là depuis plus longtemps, donc on doit attendre, c’est comme ça. J’ai joué avec la CFA, avec laquelle j’ai essayé de montrer aux coaches que je pouvais prétendre à jouer en Ligue 1. Puis Laurent Blanc m’a fait confiance, et je suis entré face à Rennes, au Maccabi Haïfa, avant de jouer contre Saint-Étienne. J’ai vingt ans, j’ai su être patient et ça a payé.

Tu as peu joué donc, mais est-ce parce que Laurent Blanc n’a pas été convaincu par les “coiffeurs” bordelais ?

Je pense qu’il va intégrer les jeunes au fur et à mesure, pour leur faire goûter un peu au haut niveau. Après, si on appelle les remplaçants les “coiffeurs”, un mot un peu bizarre il faut le reconnaître, c’est parce qu’ils sont des apprentis… On croit qu’ils sont là parce qu’ils ne savent pas jouer au foot, et qu’ils se tiennent prêts à remplacer au cas où, mais non, chez nous, il y a un très bon effectif et les remplaçants girondins feraient, je crois, bien envie à certains entraîneurs de Ligue 1 !

Tu as récemment déclaré avec humilité que tu étais prêt à suppléer Yoann Gourcuff durant son absence. As-tu le sentiment d’y être parvenu ?

Non, je ne veux pas dire que je suis prêt à le remplacer… et il n’est pas encore parti de Bordeaux que je sache ! Je n’ai pas joué à son poste, mais plus évolué sur les côtés, en essayant de faire du mieux possible. C’est Jussiê qui est là pour le remplacer, et il le fait très bien. Yoann est vraiment celui qui porte le jeu des Girondins…

Sinon, la Croatie et sa sélection nationale, tu y penses toujours ?

Bien sûr ! Je ne suis plus pris en Equipe de France Espoirs car je ne n’ai pas trop de temps de jeu en Ligue 1, ce qui est dur à encaisser. Mais j’ai eu le coach (Érik Mombaerts, NDLR) au téléphone, et nous en avons parlé. Je lui ai dit que s’il ne me faisait plus confiance, je prendrais une décision en faveur de la Croatie. Je lui ai parlé franchement, afin que l’on ne pense pas que je veuille faire un coup par derrière. Et vu que la FIFA a changé la règle concernant la limite d’âge pour choisir sa sélection, j’ai encore le temps de prendre la bonne décision pour mon futur.

Tu es plus Slaven Bilic ou Laurent Blanc ?

Non, non, là, c’est pas possible de répondre à cette question ! (Rires) C’est trop dangereux de se risquer à ça ! Bon, je ne connais pas tellement Slaven Bilic, mais d’après ce que j’entends, c’est un très bon coach, qui parle bien à ses joueurs, et qui donne de bons conseils. Quant à Laurent, on a vu ce qu’il a fait ces derniers temps… C’est un super coach, le meilleur de Ligue 1. Ils ont joué tous les deux à très haut niveau et, si j’en ai un en club, et un autre en équipe nationale, c’est parfait !

La Ligue des Champions, ça représente quoi pour toi ?

Face à Haïfa, c’était la première fois pour moi. Franchement, c’est exceptionnel. C’est une coupe que tous les joueurs de foot rêvent de jouer. On se dit que l’on entre dans une compétition très relevée, avec de l’exigence, et dans laquelle la moindre erreur peut coûter très cher. Au cours de ma première apparition, je fais une passe décisive à Michaël Ciani… C’est pas mal quand même, non ? J’étais vraiment super heureux, parce qu’avant, je la regardais à la télé, avec les potes et les pizzas ! Déjà, être remplaçant et dix-neuvième joueur à Chelsea et à Rome l’an dernier m’a permis de faire connaissance avec cette coupe.

Qu’en est-il du Bayern Munich ?

Le Bayern a déjà gagné la C1 et, même si c’est moyen pour eux en championnat, et que trois joueurs risquent de leur manquer (Olic, Ribéry et peut-être Robben, NDLR), ça reste un grand club. On espère faire la même chose que contre la Juve, et pourquoi pas gagner sur un coup de pied arrêté… J’espère aussi que “Yo” (Gourcuff) sera de retour en milieu de terrain, pour nous faire rêver.

Quels sont désormais tes objectifs ?

Personnellement, je souhaite avoir beaucoup de temps de jeu, me montrer à mon avantage, et prouver au coach et aux dirigeants qu’ils peuvent me faire confiance. Je veux aussi jouer aux Girondins le plus longtemps possible, puis partir vers un plus grand club européen… Pas au Japon, hein ! Sur un plan collectif, j’essaie d’apporter mes qualités à l’équipe, et je ne veux pas que l’on ait peur de me passer le ballon parce que je suis un petit jeune ! Il faut que les “coiffeurs” soient en confiance avec tout le monde…

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