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Napoli, le Conte est bon

Par Aurèle Toueille

Alors que novembre pointe le bout de son nez, il paraît encore trop tôt pour parler du titre. Mais, comme d’habitude, Antonio Conte a l’art de métamorphoser un vestiaire en décrépitude. Solide leader, son Naples a tous les arguments pour rêver.

Napoli, le Conte est bon

Sans diffuseur depuis la première journée, la Serie A a vu La chaîne L’Équipe mettre mis fin à la mascarade ce mardi, en s’octroyant les deux plus belles affiches du week-end. Et il y a fort à parier que l’on verra très souvent le Napoli parmi les deux rencontres diffusées. Car oui, le vainqueur du Scudetto 2023 est en tête du championnat alors que personne ne l’attendait à cette hauteur. Une belle surprise qui porte un nom, celui d’Antonio Conte. Au club depuis juin, la boule de nerfs a rebâti un projet abandonné la saison dernière (10e de Serie A). Pourtant, l’ancien entraîneur de la Juventus avait prévenu : « Naples va souffrir cette saison. Nous avons besoin d’une reconstruction totale. » C’était en août, et à en croire les résultats, le chantier a été plus rapide que prévu.

Des renforts au diapason

Pour faire oublier Rudi Garcia, le président De Laurentiis laisse parler son cœur en nommant l’ancien manager de la Juve, longtemps désiré au pied du Vésuve. L’intéressé accepte le poste avec des conditions : un salaire annuel de huit millions d’euros, aucun dirigeant n’est autorisé à assister aux entraînements… Et surtout, une mainmise considérable sur les transferts. Alors, pour pallier le départ des cadres des saisons passées Piotr Zieliński et Victor Osimhen, Conte fait appel à Romelu Lukaku, qui est décidément exemplaire quand il est sous la direction de l’Italien. Un cran plus bas, la doublette d’Écossais McTominay-Gilmour compense à merveille les besoins de leur entraîneur. Sans oublier le rôle du libéro Alessandro Buongiorno, piqué au Torino pour 35 millions d’euros, dont l’épaisseur fait de lui l’actuel patron d’une défense longtemps à la dérive.

Nous devons admettre que pour l’instant, ce que nous faisons après dix journées, c’est quelque chose d’inattendu.

Antonio Conte

Fini les balades de santé et les victoires renversantes du temps de Luciano Spalletti. Place au pragmatisme à l’état pur, fidèle aux préceptes du bonhomme, sans fioritures ni éclats. « Ce que je peux promettre, c’est du sérieux, un mot qui est souvent sous-estimé », répétait-il en présaison. Pourtant, du sérieux, il en manquera dès la première journée. Sur la pelouse du Hellas Vérone, les Azzurri prennent une volée (3-0), malgré une nette domination. « Ceux qui me connaissent savent que mon cœur saigne aujourd’hui, et j’espère que c’est le cas pour les joueurs aussi », s’emporte Conte pendant cette même soirée. On est alors loin d’imaginer que cette cagade sera un point de départ. Depuis cette défaite, Naples n’a plus perdu en championnat. Mieux encore, il enchaîne les clean sheets (huit en dix matchs) et retrouve un rendement offensif.

Un réalisme à l’italienne

En plus des recrues, Conte a aussi réussi à remettre dans le droit chemin des joueurs qui n’étaient que les fantômes d’eux-mêmes la saison dernière, à l’image de la renaissance de Kvaratskhelia ou de Di Lorenzo, requinqué après son Euro raté. Moins spectaculaire, plus compact, Naples joue les transitions à fond la caisse. Quitte à laisser le ballon à son adversaire. Le tout imbriqué autour d’un seul mot d’ordre : l’adaptation. Depuis le nul contre la Juventus de Motta (0-0), Conte a sacrifié son traditionnel 3-4-3 pour repasser à quatre défenseurs. De leur côté, les joueurs s’y imbriquent sans broncher, quitte à changer de poste pour maintenir l’équilibre. « Personne ne joue à cache-cache, surtout pas moi, concède le manager après la victoire contre le Milan à San Siro (0-2). Mais nous devons admettre que pour l’instant, ce que nous faisons après dix journées, c’est quelque chose d’inattendu. »

Ce serait vrai si Conte n’était pas un spécialiste en la matière. De l’hégémonie de la Juventus au titre de l’Inter en 2021, en passant par une Premier League remportée avec Chelsea, il s’est attelé à construire des locomotives sur un champ de ruine. Certes, l’absence de Coupe d’Europe allège les têtes et les jambes. Tout comme le calendrier, où les Napolitains n’ont rencontré que deux gros pas encore rodés : la Juventus et l’AC Milan. D’ailleurs, cela tombe bien, puisque la route s’élève enfin. Ils défient l’Atalanta dimanche à midi, puis l’Inter une semaine plus tard, respectivement deuxième et troisième de Serie A.

Dans cet article :
L’Atalanta terrasse le Napoli
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Par Aurèle Toueille

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