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Serie A : les enjeux de la dernière journée
Dernier des cinq grands championnats à s’achever, la Serie A a encore plusieurs vérités à livrer. Que ce soit en haut ou en bas du classement, d’ailleurs. Avec, au terme des 90 minutes, beaucoup de larmes et quelques sourires à prévoir.
Qui célèbrera sa saison avec la nage du dauphin ?
La Roma, à n’en pas douter. Comme un poisson dans l’eau en cette fin de saison, l’actuel deuxième du championnat reste sur trois victoires autoritaires contre Milan, la Juve et le Chievo Vérone (douze buts inscrits). Opposé au Genoa à domicile dimanche, elle ne devrait avoir aucune difficulté à vaincre un club qui a définitivement obtenu son maintien le week-end dernier et qui a sûrement passé la semaine à fêter sa performance ou à organiser ses vacances. Il le faudra, car le Napoli n’attend qu’un faux pas pour rattraper son point de retard et récupérer la place du dauphin derrière la Vieille Dame. Seul un succès de Naples à Gênes face à la Sampdoria (où il n’est jamais simple de gagner, en témoignent les quatre petites défaites des Génois chez eux en Serie A) accompagné d’un échec ou d’un nul romain contre le voisin de la Samp’ le permettra. Autant dire que Lorenzo Insigne et ses potes peuvent déjà préparer la phase de qualification de la prochaine Ligue des champions.
Le pronostic : 98 % de chances que Rome reste deuxième.
Combien de temps va jouer Francesco Totti ?
C’est LE casse-tête de Luciano Spalletti. Alors que sa troupe n’a pas le droit à l’erreur si elle souhaite conserver sa deuxième position, Totti s’apprête à disputer son ultime match avec la Roma. Le 786e de sa carrière. Dès lors, impossible de ne pas voir l’Italien faire ses adieux à un club auquel il a dédié sa carrière et une partie de sa vie. Sauf que connaissant son entraîneur, pas sûr qu’il débute. Pour Spalletti, celui qui n’écarte pas de poursuivre ailleurs n’a en effet plus le niveau du championnat italien et n’est pas considéré comme une arme utile pour accrocher les trois points. Dans ce contexte, les probabilités de le voir démarrer la partie semblent donc minces. Sauf que le champion du monde 2006 mérite bien mieux qu’une entrée pourlingue à un quart d’heure du terme. Et imaginons, dans le pire des cas, que Rome ne parvienne pas à prendre l’avantage pendant que Naples s’amuse… Le coach prendra-t-il le risque de faire passer l’hommage avant le sportif et de « sacrifier » l’accès direct en C1 ?
Le conseil : Aligner Totti dès le coup d’envoi et le faire sortir à la dixième minute, comme son numéro. Histoire qu’il ait le temps de marquer un penalty et que la Roma ait le temps de redresser la barre si ça merde.
La Lazio peut-elle lâcher sa quatrième place ?
La situation est plutôt simple : la Lazio, quatrième avec 70 points, possède une unité de plus que l’Atalanta. Sachant qu’elle a battu Bergame à deux reprises, Rome n’a besoin que d’une victoire pour rester où elle est. Voire d’un nul (si l’Atalanta ne gagne pas) ou d’une défaite (si l’Atalanta perd). Sinon ? Sinon, elle ne sera pas qualifiée d’office en Ligue Europa et aura l’impression d’avoir gâché une saison plutôt convaincante. Et puis, terminer sur une troisième défaite d’affilée ferait réellement tache. Face au Chievo, son concurrent direct ne va en tout cas rien lâcher, lui qui reste sur neuf matchs sans défaite. À l’aigle de faire son boulot, donc.
L’idée reçue : La Lazio va balayer, fumer, exploser le petit Crotone. Sauf que…
Crotone ou Empoli en deuxième division ?
… Sauf que Crotone joue sa survie lors de cette dernière journée. Et que c’est très, très chaud en bas du classement. Il ne reste qu’une place rouge à distribuer. Et le malheureux relégué s’appellera Crotone ou Empoli. Au coude-à-coude, les deux bastions ont le même nombre de points. Soyons clairs : le deuxième nommé paraît avoir une énorme longueur d’avance grâce à sa différence de but particulière (qui lui permet d’être devant en cas d’égalité). De plus, il se déplace à Palerme, avant-dernier et pas franchement dangereux en apparence. De son côté, Crotone reçoit la Lazio. Pas un cadeau… Mais rien n’est impossible pour ce promu qui a dû attendre la onzième journée pour obtenir son premier succès.
Le scénario regrettable (pour le relégué), mais plausible : Aucune équipe ne gagne.
Edin Džeko risque-t-il de perdre son statut de meilleur buteur ?
Dries Mertens vous répondra « oui » . Andrea Belotti murmurera un faible « peut-être » . Gonzalo Higuaín et Mauro Icardi, eux, n’y croient plus. Actuel capocannoniere, Džeko compte 28 patates au compteur. Contre 27 pour son principal rival belge, 25 pour l’Italien et 24 pour les deux Argentins. La baston à distance devrait donc mettre aux prises le Romain et le Napolitain. Quoi qu’il advienne, il faudra écrire que ces buteurs auront livré un exercice de malade. Mention spéciale pour Mertens, neuf passes décisives dans la sacoche. Beaucoup mieux qu’Edin, qui n’a livré que… sept assists. Ah ouais, quand même.
Le scénario fou : Belotti est en feu et se tape un petit triplé. Mais les deux Argentins régalent encore davantage avec un quadruplé chacun, pendant que Mertens plante son petit caramel. Džeko, lui, reste silencieux. Du coup, on fait comment pour départager ?
Par Florian Cadu