- C1
- 8es
- PSG-Bayern (0-1)
Sergio Ramos, version Ligue des champions
Régulièrement inquiétant ces dernières semaines, Sergio Ramos a sorti une prestation solide pour aider Paris à résister au mieux au Bayern. Comme à ses plus belles heures, ou presque.
Il ne jouait pas avec un maillot blanc sur le dos, mais c’était tout comme. Sa transversale directement en touche après trois premières minutes où son équipe était déjà sous pression ne laissait pourtant pas vraiment augurer la suite de son match. Après s’être déchiré sur l’un de ses tout premiers ballons, Sergio Ramos a ensuite rayonné défensivement, rarement pris à défaut par un Bayern Munich pourtant dominateur. Il fut un temps où l’Espagnol régnait sur ces grands matchs européens avec le Real. Une bonne habitude qu’il n’a visiblement pas abandonnée en traversant les Pyrénées.
Vous ne passerez pas
En grave manque de confiance au coup d’envoi, le PSG et Christophe Galtier avaient décidé de défendre, de résister et de bloquer au mieux le Bayern Munich, sans faire montre de grandes velléités offensives. Tout au long d’une première période à sens unique, Sergio Ramos s’est donc fait l’incarnation de cette solidité rouge et bleue, en multipliant les interventions dans sa surface et remportant neuf de ses treize duels. Sans oublier les phases avec ballon, allant même jusqu’à se projeter à toute vitesse vers l’avant après une récupération haute peu avant le quart d’heure de jeu. Le bloc bas déployé par les siens n’a pu que l’aider, débarrassé d’une gestion de la profondeur de plus en plus difficile pour ses vieilles guiboles. Axe gauche aux côtés d’un Marquinhos diminué – dixit Galtier – puis à droite, épaulé par Kimpembe, le patron n’a pas tremblé. Dans la triste période de son équipe, lui semble posséder l’interrupteur magique pour se hisser au niveau en Ligue des champions. « Quitter le Real Madrid a évidemment été un très grand changement. Mon objectif est toujours de continuer à gagner, confiait-il quelques heures avant l’affrontement, auprès de l’UEFA. Avec le Real Madrid, j’ai beaucoup gagné, mais je pensais que ce serait une bonne occasion de changer d’air… de tenter d’aider une équipe comme le PSG. » C’est pour ce genre de soirées que Paris a décidé de miser il y a deux étés sur le champion du monde 2010, avant de se montrer extrêmement patient avec son mollet.
Enfin le (vrai) début de l’histoire ?
En pleine tempête, ce PSG a bien besoin de patrons pour redresser la tête et le quadruple vainqueur de la Coupe aux grandes oreilles doit faire partie de ceux-là. Après n’avoir disputé aucun match européen la saison dernière, le voilà engagé dans sa première phase finale avec les champions de France. Avec l’intention d’apporter son incroyable culture de la gagne à une équipe qui en manque trop souvent. « Quand je pense au Bayern, je pense au jour où j’ai marqué contre eux, se remémorait-il encore, invoquant les demi-finales de 2014. C’est l’une des meilleures équipes que nous pourrions rencontrer, mais les battre serait un message très positif à envoyer au monde entier. Pour gagner la Ligue des champions, il faut gagner contre les meilleurs et le Bayern en fait partie chaque année. » Mission échouée sur cette manche aller, mais si l’espoir demeure avant de se rendre en Bavière le 8 mars prochain, c’est aussi grâce à un homme qui aura plus inquiété ou agacé que rassuré depuis son atterrissage en France, encore dernièrement secoué à Lens en championnat et à Marseille en Coupe de France (où il concède un penalty). Une période forcément compliquée pour le principal intéressé : « Au début, tout allait mal. Je me suis blessé, j’ai eu du mal à récupérer et à m’adapter au nouveau système, à la nouvelle équipe et au nouvel entraîneur. On commence à se demander si on a fait le bon choix… Mais ma carrière a toujours été définie par la constance, la persévérance, et, si vous continuez à vous battre, cela donne plus de sens aux choses à l’avenir. » Sa soirée est passée à une tête au-dessus sur le coup franc de la dernière chance dans le temps additionnel d’être parfaite.
Par Tom Binet