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Sergio Ramos, capitaine miracle

Par Robin Delorme
Sergio Ramos, capitaine miracle

Une nouvelle fois buteur dans le temps additionnel, une énième fois héros madridista d’un rendez-vous décisif, Sergio Ramos continue de gravir des marches dans la riche histoire du Real Madrid. Un statut de sauveur qu’il cultive depuis des années et qui lui confère une aura sans précédent pour un central de la Casa Blanca.

Si Marca se distingue par un silence assourdissant autour de l’évasion fiscale d’une partie de ses héros merengues, le canard le plus lu d’Espagne sait manier l’art de la mise en page. Sa Une de lendemain de Clásico ne fait qu’appuyer cette thèse : avec Sergio Ramos en homme fort, le titre équivoque, « En el minuto « NoventayRamos » » , ravit tout le peuple madrilène, raide dingue de son capitaine miracle. Car son égalisation de la 91e minute au Camp Nou, en plus de ramener un point décisif de l’enceinte blaugrana dans la course vers une Liga que se doit de remporter le Real, ajoute un nouveau chapitre au livre des exploits du natif de Camas, déjà auréolé d’un statut de demi-dieu au Santiago Bernabéu. De la finale de la Décima en passant par celle de la Undécima, la mystique entoure le central andalou et lui confère le costume de clutch player de la Maison-Blanche, loin devant les héros commerciaux de la BBC. Son secret ? Que ces matchs à couteaux tirés ou ces finales pour l’histoire se terminent avant lui. Une routine que personne à Madrid ne veut voir s’estomper.

Manolo Jiménez : « Il tentait tout et n’importe quoi »

Pourtant, à en croire son comparse et ami Luka Modrić, mais surtout serviteur du Sévillan à Lisbonne comme à Barcelone, le procédé frôle le simplisme : « Il m’a indiqué où déposer le ballon et je l’ai fait. Ça paraît simple, hein ? » Forcément, expliqué avec une telle désinvolture, ce nouveau but au buzzer du capitaine merengue apparaît comme une évidence, ce que ne contredit pas Manolo Jiménez, ancien formateur de Ramos au Séville Atlético, l’équipe filiale de Nervion, un quartier de Séville, qui le définit comme « un diamant brut qu’il fallait polir » : « C’était un garçon qui avait besoin de mettre de l’ordre dans ses idées. Il se caractérisait plus par ses incessantes montées offensives que par sa solidité défensive. Alors on lui a surtout appris à bien défendre. Nous avons travaillé son placement, ses attitudes défensives. Il acceptait sans broncher, il se forçait à s’améliorer et acceptait la critique. Ce qui ne l’empêchait pas  de tenter tout et n’importe quoi sur le terrain, alors qu’il était le plus jeune de l’équipe. » Aujourd’hui, malgré la barre de la trentaine atteinte, il se distingue toujours par ses montées chevaleresques et ses sautes d’humeur défensives.

Ancelotti et Zidane, la fibre sentimentale

L’étalon, dur à dompter pour les uns, doux comme un agneau pour les autres, se caractérise donc par une folie difficile à canaliser sur le pré. Hasard, ou non, Carlo Ancelotti et Zinédine Zidane, deux des entraîneurs avec qui il entretient des relations presque fusionnelles, lui permettent d’exprimer tout son potentiel offensif et décisif. Même si sous les ordres du Special One, il connaît des exercices prolifiques, ce sont bien l’Italien et son ancien coéquipier qui en tirent le meilleur profit. De Lisbonne à Milan, en passant par la dernière Supercoupe d’Europe face à Séville ou le premier Mondial des clubs remporté face à San Lorenzo, ses coups de casque décisifs écrivent l’histoire récente et peuplent les armoires à trophées de la Casa Blanca. « Cela ne me surprend plus, il est fait de ce bois, avoue ainsi l’entraîneur français en conférence de presse post-Clásico. Il a beaucoup de personnalité et, dans ces matchs, répond toujours présent. Il ne baisse jamais les bras et soutient l’équipe jusqu’à la fin. » Une habitude qui commence ainsi lors de son second exercice madridista, lorsqu’il égalise, déjà au Camp Nou, face aux Blaugrana (3-3). L’histoire ne fait que se répéter.

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