ACTU MERCATO
Sergio Ramos au PSG, la bonne idée du chef ?
Après Georginio Wijnaldum et, très probablement, Gianluigi Donnarumma, le Paris Saint-Germain serait sur la piste de son troisième joueur libre de l’intersaison : Sergio Ramos. Les larmes à peine sèches de sa rupture avec le Real, le défenseur espagnol serait prêt à sauter dans le premier avion en direction de Paname, avec femme et enfants dans les valoches. Ce serait, évidemment, un coup en or pour le club de la capitale.
Les supporters parisiens avaient été habitués ces dernières années à des mercatos décevants, du genre qui prennent un mois et demi pour se lancer et lors desquels les pistes explorées ne sont malheureusement pas celles concrétisées. Cette saison, c’est plutôt l’inverse : nous sommes le 1er juillet, Paris a déjà bouclé une recrue (Georginio Wijnaldum, arrivé de Liverpool), en a deux autres dans la salle d’attente (Gianluigi Donnarumma, libre en provenance de Milan, et Achraf Hakimi, dont le transfert devrait se régler autour de 70-75 millions d’euros bonus inclus), et travaille sur une poignée d’autres dossiers prestigieux qui ont tous une belle chance d’aboutir. Parmi ceux-là : Sergio Ramos, lui aussi libre après son départ amer du Real Madrid, plus proche que jamais de rejoindre un PSG qui est en train de sérieusement s’étoffer.
La séduisante perspective de la défense à trois
Un petit état des lieux du dossier, d’abord. Ces derniers jours, plusieurs sources médiatiques faisaient état de discussions en cours, et surtout d’un intérêt réciproque : Ramos, dont la compagne apprécierait beaucoup la ville de Paris, et son entourage sont chauds pour débarquer dans la capitale française ; et le PSG, qui y voit forcément une belle opportunité concernant le rapport qualité/prix, ne serait pas contre, alors que Mauricio Pochettino apprécierait la perspective de pouvoir compter sur un tel aboyeur dans son vestiaire. Des discussions qui se sont accélérées dans la journée de jeudi, selon RMC Sport : le frère et agent de Ramos était à Paris pour discuter avec la direction parisienne, et les deux parties seraient tombées d’accord sur un contrat de deux ans, précisément la durée que lui refusait le Real Madrid. Et que le PSG n’a, ces dernières années, pas l’habitude d’accorder à ses trentenaires : Dani Alves, Gigi Buffon, Blaise Matuidi, pour ne citer que des exemples récents, avaient tous eu droit au package une année + une en option.
Comme annoncé précédemment, Sergio #Ramos privilégiait le #PSG. Le board parisien a trouvé un terrain d’entente pour un contrat de deux ans avec le clan de l’international ?? Les deux autre clubs ??????? n’étaient pas dans la course ? https://t.co/CbvdvR2mz6
— Abdellah Boulma (@abdellahboulma) July 1, 2021
Pour Paris, autant sportivement qu’extrasportivement, l’arrivée de Sergio Ramos ressemble à une affaire en or. Du même acabit que la signature de Keylor Navas en 2019 pour une bouchée de pain, du moins à l’échelle d’un club comme le PSG. Sur le terrain, malgré de gros pépins physiques cette saison (une trentaine de matchs manqués pour cause de blessures) et une non-sélection pour l’Euro, l’ancien capitaine du Real a évidemment de beaux restes. Et présente un profil de leader expérimenté à la Thiago Silva – avec un brin de voix en plus, tout de même – pour une défense qui a un peu pris l’eau cette saison. Malgré ses 35 ans, il tient toujours une forme physique impeccable qui lui permettra sans doute d’honorer ces deux années de contrat. Outre ses qualités défensives évidentes, son jeu de tête dévastateur et ces penaltys qu’il pourra tenter de contester à Neymar et Mbappé, son apport le plus intéressant dans l’effectif parisien pourrait toutefois être tactique. Sur le papier, l’arrivée d’un troisième défenseur central de calibre international au PSG ouvre très grand la voie à l’installation d’un système, très à la mode, à trois défenseurs, dans lequel l’autre recrue parisienne très attendue Achraf Hakimi viendrait se glisser à la perfection dans un rôle de piston droit – lui aussi très à la mode – qu’il connaît déjà par cœur.
Ramos à moelle
Paris n’en est pas à son coup d’essai lorsqu’il s’agit de faire venir des légendes vieillissantes en espérant que leur aura déteindra sur eux, et que celle-ci aidera le club dans son interminable conquête d’une Ligue des champions. L’arrivée de Ramos s’inscrirait dans la même lignée que celles de Buffon, Alves ou Beckham : des renforts potentiellement très intéressants sur le plan sportif – si tout se passe bien, ce qui avait été le cas pour Alves, un peu moins pour Buffon –, mais qui le sont surtout sur le plan extrasportif. Avec Ramos, Paris récupérerait a minima une nouvelle figure imposante dans un vestiaire, respectée par tous, leader par l’exemple – même si c’est, parfois, le mauvais qu’il donne. Un joueur de qualité supplémentaire, surtout, après une saison où malgré une demi-finale de Ligue des champions, l’effectif parisien est apparu limité et a fini sur les rotules. Tout bien réfléchi, il y a très peu de raisons de considérer une arrivée de Ramos à Paris comme étant une mauvaise affaire. Surtout qu’elle n’entrave pas une suite de mercato qui s’annonce tout aussi palpitante du côté de la porte d’Auteuil : avec la bénédiction de l’UEFA qui a mis entre parenthèse son fair-play financier le temps de laisser les clubs se refaire la cerise après une dure année Covid, Paris a les coudées franches pour réaliser un mercato cinq étoiles. Voire plus : avec Wijnaldum, Donnarumma, Hakimi et donc Ramos, ça ferait déjà quatre, et on n’imagine pas un Paris lancé à un tel rythme s’arrêter en si bon chemin.
Par Alexandre Aflalo