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Sergio Agüero est-il le meilleur numéro 9 d’Europe ?

Par Mathieu Faure
4 minutes
Sergio Agüero est-il le meilleur numéro 9 d’Europe ?

Débarqué à Manchester City en 2011 pour 45 millions d'Euros, Sergio Agüero est en train de devenir, petit à petit, le meilleur avant-centre d'Europe. Normal pour un garçon qui vient de planter 17 buts en 19 matchs cette saison.

Existe-t-il quelque chose de plus bandant actuellement que de coller un triplé dans les gencives de Manuel Neuer dans un match de Ligue des champions ? Pas vraiment. Pourtant, le hat trick de l’Argentin Sergio Agüero face à l’Allemand et au Bayern Munich est passé au second plan face au record de buts de Lionel Messi dans la même compétition. Peu importe, le numéro 16 des Citizens est habitué à briller dans l’ombre de son compatriote. 
Sauf qu’actuellement, celui que l’on surnomme « El Kun » , en référence – après en avoir écorché le nom – à un héros de manga japonais (Kum-Kum), marche sur l’eau. Avec la baisse de régime flagrante de Falcao, l’Argentin est sans doute le meilleur numéro 9 d’Europe actuellement. Un poil devant Carlos Tévez et Diego Costa, autres monstres sous-médiatisés. Parce que oui, CR7 et Messi sont des génies, mais pas réellement des numéros 9. Le petit Argentin, lui, appartient plus à cette caste. Celle des joueurs de surface. Des buteurs. Des tueurs. Des renards. En 2014, on peut d’ailleurs facilement vulgariser le Kun au poste de « neuf et demi » . Pas grave, il prend. Joueur au démarrage foudroyant et à la technique en mouvement prodigieuse, Agüero est en train de marcher sur la Premier League et ce n’est pas Mauricio Pochettino, qui en a pris 4 par le Kun avec ses Spurs en octobre, qui dira le contraire. « J’adore Agüero, et pas seulement parce qu’il est argentin comme moi, affirmait le coach de Tottenham il y a un mois face à la presse, peu de temps avant le match entre son équipe et City. Lorsqu’il joue, c’est comme s’il y avait de la musique classique dans ma tête. C’est du Mozart. Tout ce que devrait avoir un attaquant, il l’a. » Des cœurs partout dans les yeux de l’ancien défenseur du PSG. Même son de cloche chez Manuel Pellegrini après la démonstration de son joueur face au Bayern Munich. « Toutes les grandes équipes ont besoin de grands joueurs. Sergio Agüero en fait indéniablement partie. J’ai toujours dit qu’il était l’un des meilleurs joueurs au monde. »

Romário 2.0

Décidément, le garçon est en train de calmer tout le monde. À Manchester City, pas besoin de son triplé face aux Bavarois pour apprécier le bonhomme. Arrivé en 2011, Agüero est déjà le meilleur buteur de l’histoire du club en Premier League (64 buts et 92 en tout en 140 matchs). Alors que son nom a longuement été cité du côté du Real Madrid durant l’été, le petit trapu a fini par prolonger son aventure à City jusqu’en 2019. Un deal qui n’est pas du genre symbolique si on en croit ses récents propos sur son avenir. « Je veux rester à City, respecter le contrat que j’ai signé il y a quelques mois. Après, je retournerai en Argentine. Je veux rester à ce niveau tant que je suis ici et je veux que City soit ma dernière équipe en Europe. » Le genre de déclaration qui doit effrayer la totalité des coachs de Premier League, lui qui martyrise les défenses anglaises avec ses Puma chaque semaine. Cela dit, les adversaires sont à deux doigts de gâcher du sopalin à chaque exploit du Kun. Dernièrement, c’est le coach de Southampton, Ronald Koeman, qui a sorti la brosse à reluire pour l’Argentin à la BBC : « Pour moi, on peut comparer Agüero à Romário. Parfois, t’as l’impression qu’il est en train de ne rien faire du tout, et la seconde suivante, il te met un but. » Le but. Le môme a été élevé à ça. Comme son ancien beau-père Diego Maradona, Sergio est né dans un quartier pauvre de la grande banlieue de Buenos Aires. À Villa Itati, dans la commune de Quilmes, où la roteuse la plus célèbre du pays a également vu le jour. C’est 
là qu’il grandit, deuxième d’une fratrie de sept garçons. Le père est chauffeur, la mère femme au foyer. Avec ses frangins, il apprend le football dans la rue. Là où son physique de lutteur fait des merveilles. Constamment surclassé, il débute en L1 argentine à 15 ans, 1 mois et 3 jours. Un môme quoi. Cela fait donc dix ans que le Kun s’amuse sur les terrains professionnels et il plane pourtant l’impression qu’il n’est pas médiatisé à sa juste valeur. La raison ? Sa fragilité. Depuis janvier 2013, son corps a dit stop près d’une quinzaine de fois, et la plupart du temps pour des questions musculaires. Oui, Agüero est fragile, mais quand il est en forme, il ringardise le poste d’avant-centre. Et en ce moment, il est en forme.

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