- Un jour, un transfert
- Épisode 35
Sergi Guardiola au Barça : touché culé
Cet été pendant le mercato, So Foot revient chaque jour de la semaine sur un transfert ayant marqué son époque à sa manière. Pour ce 35e épisode, retour en 2015. Sergi Guardiola, fraîchement libéré de son contrat à Alcorcón, rejoint la réserve du Barça, dans ce qui deviendra le transfert le plus court de l'histoire du club. Le genre de chose qui peut arriver quand on déterre d'anciens tweets où vous encouragez le Real Madrid et taclez Lionel Messi et tout le peuple catalan.
Le 28 décembre 2015, le FC Barcelone licencie Guardiola. Pas Josep, l’ancien milieu de terrain emblématique du club et entraîneur qui a porté les Catalans aux sommets du foot européen. Mais Sergi, attaquant d’alors 24 ans qui évoluait en équipe réserve. « Évoluait » est un bien grand mot. Arrivé au mercato estival pour signer un contrat d’une saison et demie au Barça B en troisième division espagnole, dans le but de renforcer le secteur offensif et d’apporter son expérience, le natif de Majorque n’a pas joué un seul match sous la tunique blaugrana. Et pour cause, Sergi Guardiola a été licencié seulement huit heures après avoir signé son contrat, posant tout sourire aux côtés du directeur de la formation et de l’entraîneur. Sans doute la plus courte carrière au Barça. La raison ? Des tweets incendiaires contre les Catalans, pro-Real Madrid et anti-Messi datant de 2013 et déterrés par une communauté blaugrana sacrément à l’affût. « C’est l’heure du Clásico… Hala Madrid ! », postait-il sans savoir qu’il revêtirait un jour le maillot adverse. « Hala Madrid, puta Cataluña », rajoutait-il quelques minutes plus tard. « Messi gâche le jeu de l’équipe », pouvait-on aussi lire sur son compte.
Soirée alcoolisée et pige en Australie
Des tweets qui font immédiatement scandale dans toute la communauté barcelonaise et remontent même jusqu’à la direction du club. Et ce, même si le joueur avait entre-temps passé son compte en privé, histoire que les investigations n’aillent pas plus loin. Mais les multiples captures d’écran sont là. À 22h10, le compte Twitter du Barça publie un communiqué sans équivoque : son contrat tout juste signé est rompu pour « la publication de tweets offensants le barcelonismo et contre la Catalogne ». D’autant qu’à l’époque, l’entraîneur du Barça B n’est autre que Gerard López, également sélectionneur de la Catalogne. Alors qu’il a rompu son contrat avec Alcorcón, club de deuxième division espagnole, Sergi Guardiola se retrouve donc au chômage à quelques heures de la fin du mercato et doit une nouvelle fois vivre une période de galère. Il est tout bonnement chassé du club et repart avec un surnom offert par les supporters catalans : le « culé éphémère ».
[FOTOS] Les noves incorporacions, a punt per començar a entrenar https://t.co/qw4PIIqIse #FCBB #FCBMasia #2bg3 pic.twitter.com/ardWoVb7cw
— FC Barcelona – Masia (@FCBmasia) December 28, 2015
[COMUNICADO] El Barça ha decidido rescindir el contrato de Sergi Guardiola. Más información: https://t.co/KhcFU5bGN2 pic.twitter.com/mxUX2NiH20
— FC Barcelona – Masia (@FCBmasia) December 28, 2015
Un triste destin qui n’émeut pourtant pas Luis Enrique, entraîneur de l’équipe première de l’époque, interrogé sur son cas en conférence de presse : « Je ne suis pas surpris. Il y a eu d’autres cas récemment. Tout ce que vous écrivez sur les réseaux sociaux reste, tout laisse une trace, il faut donc être très prudent avec ce que vous publiez. Surtout quand vous faites partie du monde du football. » Retourné chez lui, à Jumilla, la tête basse, Sergi Guardiola prend la parole le lendemain sur les ondes d’Onda Cero pour se défendre de ces tweets offensants, niant avoir écrit ses tweets, rejetant la faute sur ses amis et une soirée un peu trop alcoolisée… « On est allé boire quelque chose entre amis il y a quelques années et à force de blaguer, des tweets que je n’ai pas écrits ont été mis sur mon compte, a-t-il expliqué.Si j’avais écrit ces tweets, je les aurais supprimés, je ne suis pas bête. Je ne savais rien, je ne savais même pas que ces tweets étaient sur mon compte. Je comprends parfaitement le Barça, j’aurais fait la même chose à leur place. Je suis de Majorque, je ne suis pas anti-Catalan. Mon rêve était de jouer au Barça, et maintenant il est brisé. » Le Majorquin aura tout de même la chance de se frayer un chemin jusqu’en première division sans passer par le Barça – après une pige en Australie où il est qualifié de « très mauvais joueur » -, entre Getafe, Valladolid et le Rayo Vallecano. Si vous ne savez pas quoi faire le 28 août prochain, la 3e journée de Liga offre un duel au Camp Nou entre le Barça et le Valladolid de Sergi Guardiola.
Par Anna Carreau