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- OL-Bayern (0-3)
Serge Gnabry, la bombe atomique
On attendait Lewandowski, on aura eu le droit à son dauphin. Face à l’OL, Serge Gnabry s’est chargé presque à lui tout seul d’assurer aux Bavarois la qualification en finale. Assurément l’homme dont la défense parisienne devra se méfier. Peut-être plus encore que de Robert Lewandowski.
Pour apprécier une démonstration de force, il faut savoir la distribuer avec parcimonie. Face à l’OL, le Bayern Munich n’a donc pas ressorti l’artillerie lourde pour infliger aux Gones un score aussi humiliant que face au FC Barcelone (8-2) et s’est contenté de dominer sans forcer (3-0). Mais alors que tous les regards étaient évidemment tournés vers le Ballon d’or 2020 par procuration qu’est Robert Lewandowski, le canonnier polonais n’a pas été aussi décisif qu’on aurait pu l’espérer. Heureusement pour le Rekordmeister, il restait Serge Gnabry.
Duo de choc
Si les Lyonnais ont entamé la rencontre tambour battant, il aura fallu un poteau (pas carré cette fois-ci) de Karl Toko-Ekambi pour sonner le début d’une Blitzkrieg qui aura duré exactement soixante secondes, entre le moment où KTE s’est mordu les doigts et celui où Serge Gnabry a conclu un exploit individuel en décochant une minasse surpuissante à l’entrée de la surface lyonnaise pour venir enflammer la lucarne d’Anthony Lopes. Après avoir trouvé une fois le chemin des filets face à Barcelone lors des quarts de finale, l’Allemand a donc récidivé une fois, puis deux, un quart d’heure plus tard, en poussant au fond des filets une cagade de Lewandowski repoussée par le portier rhodanien.
Neuf buts en neuf apparitions en C1 cette saison : voilà le bilan de Serge Gnabry, qui n’aura pas eu l’occasion de se payer un triplé juste avant la pause et sera sorti avec les honneurs à un quart d’heure du terme, laissant à Robert Lewandowski la possibilité de dire la messe une bonne fois pour toutes. Si le Polonais tend à éclipser son partenaire en attaque, c’est bel et bien à deux qu’ils font particulièrement mal aux défenses adverses : 24 buts marqués lors de cette campagne européenne, ce qui en fait la paire la plus efficace en Ligue des champions, détrônant ainsi l’association entre Cristiano Ronaldo et Gareth Bale lors de la saison 2013-2014.
Paris est prévenu
Le PSG sera-t-il victime de la dixième praline de Gnabry dimanche soir ? Une chose est sûre : les Parisiens devront particulièrement se méfier de l’ancien Brêmois qui, avec ses 21 réalisations et ses quatorze assists, pourrait revenir à la hauteur d’Erling Håland sur la deuxième marche du podium des meilleurs buteurs de C1, mettant ainsi un joli point d’orgue à la meilleure saison de sa jeune carrière. Aurait-on définitivement trouvé le remplaçant d’Arjen Robben ? Peut-être bien.
Car une chose est sûre, avec dix-sept buts marqués en trois matchs depuis le début de ce Final 8, l’attaque du Bayern made in Flick est outrageusement efficace, même quand Müller est dans un jour sans, comme face à Lyon, et même quand Lewandowski plante son pion rituel dans la douleur en toute fin de partie. Même – et surtout – dans ces cas-là, il y toujours un Serge Gnabry qui rôde dans les parages et sait prendre ses responsabilités pour faire la différence. Le garçon qui vasouillait encore à West Bromwich il y a quatre ans n’a jamais été aussi proche de réaliser le premier triplé du Bayern depuis la finale 100% allemande de 2013. Encore un point commun avec Lewy.
Par Julien Duez