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Serbie-France (1-1) : match référence

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Serbie-France (1-1) : match référence

Un point ramené de Serbie donc pour l'EDF, qui se dirige tout droit vers les barrages, comme prévu. Au delà des résultats et de la qualification, la France se cherchait un match référence. Dans l'adversité, elle l'a peut-être trouvé. Enfin si elle le veut bien...

Avant son coup d’envoi, on se disait qu’il s’agissait du match le plus dur pour la France dans ces qualifications : en Serbie, contre la meilleure équipe de la poule, qui joue la qualif chez elle, un événement historique pour elle, un public chauffé à blanc. On ne s’était pas trompé…

Avant le match, Raymond Domenech (pour qui le match était peut-être encore plus décisif que pour son équipe) la jouait serré: « Je serais satisfait d’un bon match. J’attends qu’on soit solide, qu’on montre quelque chose. Les joueurs aussi. Le résultat sera ce qu’il sera. Ça dépend de tellement de choses… » Et Raymond ne croyait pas si bien dire.

Carton rouge plus pénalty. Lloris, qu’on sentait fébrile rien que sur ses relances, a commis l’irréparable et mangé de la double peine. Livré à lui-même suite à une erreur de sa charnière, il sort trop tard et fauche Zigic. Si, le pénalty est indiscutable (quoique), le rouge est un peu sévère, mais pas injuste. Sortie de Gignac, entrée de Mandanda et 1-0 pour la Serbie. Abidal est un chat noir, à chaque fois qu’il joue central, y’a une couille, autrement dit un pénalty dans les premiers instants de la rencontre. Ça ne pouvait pas plus mal commencer pour les Bleus. Un beau naufrage en perspective ?

Oh que non. Au contraire même…

La France passe en 432 avec Henry et Anelka associés devant, résiste pour ne pas en prendre un deuxième et attend le moment opportun, si jamais il daigne se présenter. Mais comme ce dernier est malpoli, l’EDF va faire ce qu’il faut en pareil cas, à savoir aller le provoquer. Puissante frappe d’Anelka, repoussée par Stojkovic dans les pieds d’Henry qui marque, son 50è but en sélection. Merci Titi. La France qui marque sur une frappe de loin, sa troisième de la partie, la première cadrée, est ce qu’on ne peut même pas trop appeler une occasion de but ; une France ultra-réaliste, ça change.

Le match est relancé, la France se bat. Toulalan plus Diarra au milieu, pour une fois que c’est vraiment nécessaire, ça fait du bien par où ça passe. Même si la Serbie domine dans les duels aériens, à terre, les Bleus récupèrent beaucoup de ballons et font au moins jeu égal avec leur hôte après l’égalisation. En seconde mi-temps, les Serbes poussent et pressent, se procurent de grosses occasions, mais un excellent Mandanda et une défense suffisamment sollicitée pour ne pas sortir du match parviennent à sauvegarder l’essentiel, à savoir le score. Les Français font une grosse seconde période, pleine d’envie et de coeur. La tension qui règne dans ce match permet à la France de montrer ses toutes meilleures qualités, abnégation et recherche de l’efficacité.

Avant le match, on se disait que la France allait être dominée, ou au moins bousculée et aurait donc l’occasion de jouer dans un autre registre que ces derniers temps. On ne croyait pas si bien dire. La France nous avait habitués à dominer stérilement, ici, elle a dû résister et jouer le contre, ce qui ne lui va pas si mal. Une leçon à méditer… Quels enseignements tirer de cette rencontre ? Qu’il ne sert à rien d’empiler les éléments offensifs pour être dangereux et surtout efficace. En 4231, avec Gourcuff, deux ailiers et une pointe, la pointe peut s’avérer inutile (Gignac contre la Roumanie) et les ailiers trop loin de l’axe pour être efficaces (Anelka et Henry).

Ainsi, Nicolas Anelka est dix fois plus dangereux quand il frappe dans l’axe que quand il combine avec Sagna sur le côté… Globalement, la France, au départ composée comme contre la Roumanie, a été obligée d’adopter un jeu plus direct, plus franc du collier, plus pragmatique. La France a joué sous pression, en infériorité numérique, et s’est paradoxalement retrouvée, comme c’est parfois le cas dans une telle configuration, plus incisive. Il fallait absolument résister, à onze contre dix, chercher à ne pas perdre, voire à gagner. Cela peut sembler contre nature pour cette équipe, plutôt habituée à dominer, plus ou moins stérilement d’ailleurs, à moins que ce ne soit tout simplement l’inverse… En Serbie, l’EDF a peut-être tout simplement retrouvé sa nature. Ici, elle n’a pas cherché à maitriser la rencontre mais à la gagner. Et on a beau dire, une équipe qui cherche l’efficacité, c’est tout de même plus joli qu’une équipe qui cherche avant tout le beau jeu. Ainsi, on ne l’avait pas vu, cette Équipe de France, aussi conquérante depuis des lustres ; comme par hasard, cela correspond à un match où le coaching de Domenech a été dicté non par lui-même mais par les évènements… Comme en témoigne l’entrée en joker dans le dernier quart d’heure de Ribéry pour Henry et non pour un milieu de terrain, dans un souci de ne pas déséquilibrer son équipe.

Et c’est de la même manière que tout ce match qui peut (lui) servir de leçon. A commencer par Mandanda dans les buts. Steve est vraiment plus à même de garder les buts de l’EDF que Lloris, cela se voit dans l’attitude, le para-verbal, les petites choses que l’on voit à peine et qui veulent pourtant tout dire. Ainsi, ses propos tenus à Lloris sur son csc, pas sûr qu’Escudé aurait osé les tenir à Mandanda… Ensuite, la nécessité d’avoir une charnière centrale fixe. Même pas besoin d’explications. Enfin, et surtout, un retour à un schéma à deux attaquants, donc à un milieu à quatre éléments. Problème, comment faire cohabiter Gourcuff en 10 et Ribéry dans un même schéma style 442 ? C’est une autre histoire. En attendant, assimilons déjà celle de ce soir : pétrie de doutes avant cette guerre en Serbie, l’Equipe de France peut maintenant avoir certaines certitudes. Si elle le veut bien…

Les notes de Koh-Lanta : la tribu maudite

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