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Serait-ce enfin la bonne pour l’Inter ?

Par Giuliano Depasquale
Serait-ce enfin la bonne pour l’Inter ?

Six ans plus tard, l’Inter a enfin sorti la tête de l’eau. Même si le club n’a jamais coulé financièrement, ça a été très limite pendant longtemps, mais les résultats sportifs, eux, se sont bien noyés. Cette saison, les Nerazzurri sont de retour en Ligue des Champions avec des bases solides. Les dirigeants n’ont pas fini d’être actifs sur le mercato et Suning, le propriétaire chinois, s’occupe de rendre les comptes stables. Mais est-ce suffisant pour embêter la Juventus qui semble encore indétrônable ?

#InterIsHere. C’est par cet hashtag que le club a fêté la qualification in extremis en Ligue des Champions, contre la Lazio lors de la dernière journée de Serie A. Cette communication a fait suite à celle du début de saison, quand #InterIsComing était lancé. Les Nerazzurri ne devaient donc pas se rater pour décrocher ce retour en C1. Et le fait qu’ils y soient arrivés n’a rien d’un exploit. L’Italie a retrouvé quatre places qualificatives pour la compétition européenne et l’Inter s’était déjà retrouvée à ce poste il y a deux ans. La manière n’y était pas non plus. Luciano Spalletti et ses gars auraient très bien pu sceller l’objectif bien plus tôt, mais ils ont complètement craqué à des moments qui leur paraissaient pourtant favorables.

Maintenant, il n’est plus question pour eux de faire machine arrière, surtout que tout va (presque) bien au sein du club, enfin quasi libéré du fairplay financier. Le directeur sportif, Piero Ausilio, et son staff ont géré d’une main de maître la pression que l’UEFA leur imposait. Pour faire clair, ils devaient rassembler 45 millions d’euros pour le 30 juin, afin de clôturer les comptes de la saison dans les règles. C’était alors le désespoir chez les Interistes. Trouver une telle somme impliquerait certainement de vendre des joueurs clés et le petit cœur de certains n’aurait pas résisté à la cession de Milan Škriniar, par exemple. Heureusement pour eux, Ausilio a déniché la solution. Il a vendu quelques joueurs de l’équipe de jeunes, Yūto Nagatomo de l’équipe première, mais il a surtout refourgué d’autres têtes dans des négociations pour acheter. Radja Nainggolan est arrivé à prix cassé grâce aux contreparties que formaient Santon et Zaniolo, les deux joueurs cédés en échange. Pareil pour Matteo Politano qui a permis de vendre un autre jeune à Sassuolo. Du génie.

Chinois, mais pas blindés

Le propriétaire de l’Inter, le groupe chinois Suning, a la particularité de ne pas injecter des sommes scandaleuses dans son club européen. Déjà, le gouvernement chinois limite fortement ce genre de pratique qui vise des actions à l’étranger. Puis, ces géants de l’électronique ont un projet bien plus réfléchi pour les Nerazzurri. Jusque maintenant, des accords avec des partenaires ont été conclus pour un montant annuel de 197,47 millions d’euros et ce chiffre va très certainement encore grimper. Suning a fortement usé de sa position sur le marché chinois et international pour rassembler une flopée d’entreprises provenant de tous domaines, qui vont du marketing sportif au tourisme, en passant même par le Crédit Agricole. Le but est simple : l’Inter doit être capable de s’autogérer, comme le font les plus grands clubs tels que le Real ou Manchester United. On est donc loin du PSG qui avait reçu, au moment de l’arrivée des Qataris, une enveloppe pour aller chercher de grands joueurs.

Les règles actuelles du fairplay financier permettrait d’ailleurs beaucoup moins une telle entrée en matière, aujourd’hui. Cette façon de faire permettra aussi, dans le futur, sinon de rejoindre la Juventus, au moins de réduire le fossé avec les Bianconeri, très en avance sur les autres écuries d’Italie aussi bien sportivement qu’économiquement. En tout cas, le mercato, est pour le moment très bien géré du côté des Milanais. Asamoah, arrivé gratuitement, connaît le championnat comme sa poche et est habitué à la C1 ; De Vrij, lui aussi recruté sans contrepartie, est un renfort de choix dans la charnière défensive ; Nainggolan apporte de la grinta et de l’expérience au milieu de terrain ; Politano est là pour ne pas avoir que Yann Karamoh comme solution de remplacement sur les ailes : et Lautaro Martínez amène de la jeunesse et du talent en tant que vice-Icardi. Puis, les Nerazzurri peuvent également compter sur leurs deux fiertés de cet été : Marcelo Brozović et Ivan Perišić. Les deux Croates ont été en feu pendant la Coupe du monde et leur cote actuelle est au plus haut.

La compo d’apothicaire

L’arrivée de Spalletti, l’été passé, a été un tournant pour l’Inter. L’ancien coach de l’AS Roma a réussi à construire un groupe solide, à qui il arrive de foirer de temps en temps, mais qui reste globalement compétitif. Pour cette saison, la tactique en 4-2-3-1 va être légèrement remaniée. Spalletti a expliqué plusieurs fois qu’il travaillait sur une défense à trois. Non pour l’utiliser chaque semaine, mais simplement pour avoir une alternative tactique. Avec un trio Škriniar – Miranda – De Vrij, il aurait tort de s’en priver.

Cette saison aura une dernière particularité pour l’Inter. L’UEFA a quand même décidé d’imposer un petit handicap au club, à cause du settlement agreement qui le lie à l’instance européenne dans le cadre du fairplay financier. Le groupe retenu par Spalletti pour jouer la Ligue des Champions devra être d’une valeur égale à celui présent en Europa League, il y a deux ans. Tous les joueurs vendus depuis laissent donc une place égale au prix auquel ils ont été cédés. Il est aussi possible de rajouter deux joueurs qui n’étaient pas dans la liste, pour libérer davantage de place, soit Kondogbia (25M€) et Jovetić (11M€), les deux plus grosses ventes pour le moment. João Mário, présent en 2017 mais absent de la liste, pourrait remplacer le Monténégrin, puisqu’il devrait bientôt partir pour plus de 20M€. Enfin somme, Spalletti devra faire des choix basés sur le sportif mais aussi la valeur marchande, car tous les joueurs arrivés depuis l’été 2017 ne pourront sûrement pas tous être appelés pour la C1. Cela n’empêche que, sur le papier, le projet est alléchant et peut prendre une plus grande ampleur s’il est bien mené. L’Inter est de retour en Ligue des Champions. L’Inter a une équipe compétitive. L’Inter est financièrement stable. L’Inter est là, il ne lui reste plus qu’à prouver ce qu’elle vaut.

Dans cet article :
La lettre à Olise
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Par Giuliano Depasquale

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