04/11/2022 à 21:00
Ligue 1
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Il a détrôné Olivier GiroudEn plantant deux buts aux Parisiens le 29 octobre dernier, Mama Baldé est devenu le premier joueur à réaliser cet exploit en Ligue 1 depuis le 13 mars 2011. À l’époque, c’est Olivier Giroud qui avait permis à
Montpellier de rentrer avec le point du nul (2-2). Si Baldé n’a pu empêcher
la défaite des siens (4-3), il a au moins le mérite de l’avoir fait face à Sergio Ramos et Kimpembe plutôt que Sylvain Armand.
À six ans, il a rejoint papa Baldé au PortugalSi Mama Baldé fait partie des bonnes surprises de ce début de saison de Ligue 1, quid de papa Baldé ? Eh bien, ce dernier était installé dans la banlieue de Lisbonne avant que Mama et sa fratrie ne le rejoignent.
« Mon père savait que je voulais jouer au foot, racontait le Bissaoguinéen dans
L’Est-Éclair en septembre dernier.
Il m’envoyait des ballons et des crampons depuis le Portugal. » À l’origine de la passion de son fils pour le ballon rond donc.
Il supporte vraiment très mal la douleurAu moment de rejoindre le paternel au Portugal, la famille Baldé est en escale à Dakar lorsque Mama enroule un cordon autour de sa dent pour l’arracher. La raison ? Ce dernier était en proie à une rage de dents.
« Il y avait du sang partout, se remémore l’Aubois dans les colonnes de
L’Est-Éclair.
Encore aujourd’hui, j’ai du mal à supporter la douleur. Dès que j’ai une petite douleur, ça prend des proportions… »
Il a été recalé par le BenficaAprès des débuts dans des clubs de quartier, à Algueirão et Sintra, Mama tape dans l’œil de plusieurs grandes écuries. S’il s’est finalement engagé avec le Sporting, le Troyen avait d’abord été approché par le Benfica, avant que les Aigles ne le recalent à cause de sa taille. Quelques années plus tard, il se venge alors qu’il est prêté au Clube Deportivo das Aves, en inscrivant le premier but du match nul (1-1) durant l’édition 2018-2019 de l’Allianz Cup.
Il a commencé sa carrière professionnelle au poste de latéralAvant de causer des soucis aux défenses de Ligue 1 grâce à son jeu dos au but ou à ses appels dans la profondeur, Mama Baldé se voyait confier des tâches bien différentes sur le terrain. Avec l’équipe réserve du Sporting ou lors de ses différents prêts, Baldé a longtemps été cantonné au poste de latéral droit.
« Moi, je voulais jouer devant, alors j’ai préféré partir (du Sporting, NDLR), se souvenait l’ex-Dijonnais dans
L’Est-Éclair.
Je suis allé à Aves en prêt. Et au début, j’ai joué latéral droit ! Mais je savais que ça pouvait évoluer. C’est quand le coach a changé que j’ai été installé en attaque. »
Personne ne l’a reconnu en Guinée-Bissau, à cause de son surnomAlors qu’il aurait pu choisir d’attendre son tour en sélection portugaise, Mama Baldé honore sa première sélection avec la Guinée-Bissau en 2019. Au pays, son nom est encore inconnu, et le surnom que ce dernier a gardé à Bissao n’arrange pas vraiment les choses : « Stoper » . Un hommage transmis par son oncle à un chanteur local.
« Ils se demandaient : c’est qui ce Mama Baldé ? », s’amusait alors l’attaquant troyen. Depuis, il a réussi à se faire connaître dans son pays d’origine en portant à dix-sept reprises la tunique des
Djurtus.
Il a été placé dans l’axe par défaut, et sa forme surprend son entraîneurPlus habitué à jouer sur les ailes depuis son arrivée à Troyes, l’ancien Dijonnais est surtout utilisé comme avant-centre cette saison par Bruno Irles. Le technicien aubois concède lui-même que ce choix s’était plutôt imposé à lui.
« À l’intersaison, je n’avais plus beaucoup de solutions, je l’ai essayé à ce poste, et il m’a plu », s’enthousiasmait l’ancien Monégasque après
la victoire des siens à Clermont (1-3), le 18 septembre dernier. Et d’ajouter :
« C’est un autre Mama que j’ai cette saison. » À la bonne heure.
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