- C1
- 8es
- PSG-Barcelone (4-0)
Selim Benachour : « J’ai vraiment aimé l’association Kimpembe/Marquinhos »
Aujourd'hui joueur de Martigues en CFA, Selim Benachour, trente-cinq ans, passe également ses diplômes d'entraîneur. L'enfant du PSG revient sur la démonstration parisienne face au Barça (4-0).
Pour commencer, toi, en tant qu’ancien joueur du PSG, tu ressens quoi, après avoir vu ton club livrer un match de légende comme celui-là ?Je les vois évoluer chaque week-end. Ce soir, c’était l’apothéose. Ils ont été costauds de A à Z. Ils ont maîtrisé leur sujet de la première à la 90e minute. Pas seulement au niveau physique, parce qu’ils ont gagné presque tous les duels, mais ce que j’ai noté, c’est le jeu. Ils les ont dominés, même dans la possession de balle, chose que personne ne parvient à réaliser face à Barcelone (le Barça a terminé avec 57% en poussant en fin de match, ndlr). Dans les sorties de balle, ils n’ont pas paniqué. Sur le deuxième but de Di María, on voit que l’équipe repart de derrière. Ils partent de derrière, ils prennent des risques, et ça paye. C’est beau à voir, tout simplement.
On a vu une totale domination parisienne qu’on ne pouvait pas imaginer. Tu estimes que c’est d’abord le PSG qui a été extraordinaire ou c’est le Barça qui a été méconnaissable ?
C’est un peu des deux. Le Barça est rentré très timidement dans le match. Les premières vingt minutes étaient vraiment parisiennes. Paris est rentré tambour battant. On a vu Cavani rester dans la zone de Busquets. Il a bloqué toutes les transmissions entre Busquets et les milieux offensifs, chose que Unai (Emery) a mise en place. C’est donc aussi une victoire tactique du coach.
Comment expliquer que le PSG arrive à se mettre à un tel niveau après avoir perdu son capitaine, qui plus est défenseur central, Thiago Silva ? Presnel Kimpembe, vingt et un ans, c’était simplement son premier match en Ligue des champions et il a muselé Lionel Messi…Kimpembe, il est rentré dans son match sans pression. J’ai vraiment aimé l’association Kimpembe/Marquinhos, c’était vraiment costaud. C’est un groupe qui possède non pas onze, mais dix-neuf/vingt joueurs de très très haut niveau.
S’il fallait mettre en avant trois joueurs en particulier, tu choisirais qui ?Kimpembe, il était à la base derrière. Di María, parce qu’il a marqué un doublé et pour sa présence dans le jeu, offensivement, défensivement, avec beaucoup de courses. Et Rabiot, qui a fait un excellent travail dans la justesse technique, dans la sortie de balle et dans la récupération.
Dans quelle mesure Unai Emery a été important dans la démonstration parisienne ?À Paris, Unai a apporté sa connaissance du jeu barcelonais. Il les connaît par cœur pour les avoir affrontés de nombreuses années. Il savait leurs points faibles, que tactiquement, il y avait un coup à jouer. On a vu une petite équipe de Barcelone, mais c’est aussi dû à l’impact mis par Paris dans le jeu. Ce que je voudrais souligner, c’est que je n’ai pas retrouvé, dans ce match, la force de Barcelone. Ils sont réputés pour avoir des joueurs qui font la différence devant, mais surtout, leur force, c’est qu’ils arrivent à récupérer la balle tôt. Mais on ne l’a pas vu contre Paris. Et Barcelone, sans ce pressing-là, ce n’est pas la même équipe.
Qu’est-ce qui pourrait empêcher le PSG d’aller en quarts de finale ?Je pense qu’il faudra surtout ne pas reculer. Il faut qu’ils jouent, sans paniquer, d’autant qu’il y aura des espaces. Mais s’ils jouent derrière, ils vont prendre beaucoup de vagues… J’étais persuadé déjà avant le match que les Parisiens pouvaient élever leur niveau. Ils sont présents dans les grands rendez-vous, et ça, c’est une grosse qualité.
Avec cette prestation, le PSG se positionne comme un prétendant à la victoire finale en Ligue des champions. Le bémol, c’est que ce n’était qu’un huitième de finale aller…
Ils ont mis la barre très très très haut. Il faut déjà passer le match retour. Mais avec le match aller qu’on a vu, Paris devient clairement favori de la compétition.
Propos recueillis par Florian Lefèvre