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Selçuk Inan, le Roi Lion
A l'heure où l'on n'a de cesse de parler de Sneijder et Drogba, à l'heure où Felipe Melo fait autant rêver les supporters de Galatasaray pour ses buts que pour ses conneries, il y a un joueur qui est en train de devenir l'âme du « Cimbom » : Selçuk Inan.
Grâce son caractère de battant et à ses expériences au plus haut niveau (Hambourg, Fiorentina, Atlético Madrid), Tomas Ujfalusi s’est imposé en tant que capitaine de Galatasaray en moins de deux ans. Seulement, une blessure au genou a contraint le Tchèque à rester sur le flanc. Du coup, le brassard aurait normalement dû revenir à un type comme Sabri Sarioglu (dix ans d’ancienneté), ancien titulaire du brassard, ou encore à Hakan Balta (au club depuis cinq ans). Seulement, les deux bonhommes ne sont plus vraiment titulaires dans l’effectif de Fatih Terim. Du coup, c’est à son patron du milieu de terrain que l’ancien sélectionneur de Turquie a décidé de faire confiance pour relayer ses consignes, et surtout motiver ses troupes : Selçuk Inan. Au club depuis 2011, l’homme au numéro 8 a su s’imposer comme l’un des tout meilleurs joueurs du « Cimbom » , mais aussi de la Toto Süper Lig. Le tout, à force de travail, et surtout de patience.
Le sultan de Trabzon
En effet, on peut considérer que Selçuk Inan est un mec qui a vraiment pris son temps pour gravir les échelons, et acquérir le statut qui est sien aujourd’hui. Natif d’Iskenderun, non loin de la frontière syrienne, Inan a commencé sa carrière pro en 2002 non loin d’Istanbul, à Dardanelspor. Après quatre ans en deuxième division, le milieu de terrain se rend compte que le Détroit des Dardanelles est vraiment trop étroit pour lui. Avec son futur copain de chambrée Arda Turan, il se rend donc un peu plus au sud, et goûte aux joies de l’élite avec le Manisaspor. Au bout de deux ans, les Tarzanlar (les Tarzans, surnom du club, allez savoir pourquoi) se cassent la gueule et retournent en D2. Inan, lui, tire son épingle du jeu et se retrouve empêtré dans la « Tempête de la Mer Noire » , autre nom pour Trabzonspor, où il retrouve celui qui l’a fait débuter en Süper Lig, le coach Ersun Yanal. Dans la ville natale du sultan Soliman, Selçuk Inan devient « Le Magnifique » : grâce (entre autres) à son milieu de terrain, Trabzonspor entretient cette tradition qui consiste à emmerder la triplette d’Istanbul en remportant en 2010 la Coupe (face à Fenerbahçe, 3-1) puis la Supercoupe de Turquie (face au champion Bursaspor, 3-0).
Le stratège de Galatasaray
A un moment, ça commence à se voir que le bonhomme a du talent. Son contrat expirant à la fin de la saison 2011, plusieurs écuries se renseignent, parmi lesquelles le Paris Saint-Germain. Flatté par l’intérêt du club qatari, Selçuk Inan finit par refuser, et s’engage avec Galatasaray. On peut le comprendre : mieux vaut l’ambiance survoltée de la Türk Telekom Arena que les aphones du Parc des Princes. Très vite, il s’impose au sein de l’effectif des Lions, grâce notamment à son caractère de gagneur. Lui qui est si calme d’habitude a réussi l’exploit de faire pleurer son coéquipier Emre Colak à la suite d’un derby face à Fenerbahçe, avant de reprendre ses esprits. « Le stress du derby a fait que je ne contrôlais plus mes émotions. Tu es mon frère ! » La gagne ok, mais les copains avant tout.
Dès sa première saison avec les Sari Kirmizlilar (Jaune et Rouge), Inan finit meilleur joueur ainsi que meilleur passeur du championnat (16 assists), au point d’être surnommé « Le Xavi turc ». Étant donné qu’il a également planté à 13 reprises, dont 5 fois sur coup franc, les supporters du « Cimbom » effectuent volontiers une comparaison avec leur ancienne idole, Gheorghe Hagi. A 28 ans, Selçuk Inan a donc réussi à s’imposer en véritable patron. Et quand on voit ce qu’il effectue match après match, on est en droit de penser que le stratège a encore de beaux jours devant lui…
par Ali Farhat