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Seinäjoki, le nouveau-né finlandais
À la surprise générale, Seinajoki a été sacré champion de Finlande. Une première pour cet OVNI fondé en 2007 qui doit son succès à la volonté d'un seul homme : Raimo Sarajärvi.
8 ans, pas encore toutes ses dents, mais déjà champion. Voilà l’incroyable histoire de SJK. Fondé en 2007 par la fusion de deux équipes de la ville de Seinäjoki, le Sepsi-78 et le TP-Seinäjoki, ce club vient de mettre fin au règne de 6 ans du HJK Helsinki. À l’époque, le club jouait alors encore en troisième division. Qu’est-ce qui a changé depuis ? L’arrivée dans le capital d’un homme : Raimo Sarajärvi. Dans les années 80, ce natif de Rovaniemi rencontre sa future femme dans la ville de l’Ouest du pays et décide d’y emménager. Ancien joueur du RoPS, celui qui va faire carrière dans l’immobilier passe par les deux clubs de sa nouvelle ville. Quoi de plus logique alors qu’il investisse son argent dans le produit de leur fusion ? C’est ce que le PDG du groupe Realia décide en 2009. Dans le sport comme dans l’immobilier, l’homme né en 1965 est ambitieux. L’objectif est simple, s’établir durablement sur la carte scandinave du football à l’image de Malmö, Molde ou l’AIK Stockholm. Pour arriver à ses fins, le président injecte plusieurs millions et réalise des tournées dignes de chef d’État dans les meilleurs championnats européens pour s’en inspirer. Si ce parcours à la Hoffenheim est inspiré des plus grands, le destin en est tout autre.
Priorité aux jeunes
Au pays du père Noël, un constat s’impose. Si le vieux barbu part traverser le monde sur son traîneau, c’est en partie parce que chez lui, l’hiver est rugueux. Forcément, les conditions ne sont pas idéales pour faire du foot. Inquiet de cette situation, le magnat de l’immobilier décide alors de revêtir son manteau rouge. En 2008, certaines et lui de ses connaissances font construire la Wallsport Areena, un centre d’entraînement indoor. Ces terrains sont alors offerts au SJK et à son centre de formation qui accueille plus de 600 jeunes. En 2009, Raimo Sarajärvi devient officiellement le président du club et fait venir grâce à ses nombreux contacts des partenaires tels que Adidas et Carlsberg. Anormal ? Peut-être pas, mais surprenant pour un club évoluant seulement en troisième division. Un plan quinquennal est alors mis en place, ambitionnant la promotion en deuxième division, un centre de formation au sommet et un nouveau stade. Le budget doublé aidant, les objectifs sont remplis dès 2011 avec un titre de champion en Kakkonen et une troisième place au championnat des réserves. Le stade moderne de 6000 places sera livré au printemps 2016 sur un terrain appartenant à son président.
Noyautage et nouveau stade
Un an auparavant, avec une technique que l’URSS de Staline n’aurait pas reniée, l’homme d’affaires intègre le conseil d’administration de… l’HJK Helsinki. « Je voulais voir comment fonctionnait le club le plus puissant de Finlande, pour faire progresser le SJK » , nous déclare-t-il. Cette expérience dans le club de la capitale ne durera pas longtemps, les Kehro remportant le titre d’Ykkonen, la deuxième division, en 2013. Le cap est alors mis sur l’élite. Pour un aller-retour dans l’ascenseur ? Certainement pas, avec la détermination et le travail de Sarajärvi, les hommes de Simon Valakari, ancien international finlandais, décrochent la deuxième place et remportent surtout la Coupe de la Ligue et donc un billet en Ligue Europa. Pour une première sur la scène européenne, pas de miracles, mais de l’expérience engrangée. Avec un titre majeur tous les deux ans, c’est évidemment le moment de se mettre à rêver.
Par Nicolas Kohlhuber