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Second rebond Pavard
Au placard chez les Bleus depuis le premier match du dernier Mondial, Benjamin Pavard est revenu aux affaires, ce lundi en Irlande (0-1). Et il n'a pas raté sa chance, plantant le seul but de la rencontre d'une sublime transversale rentrante.
C’est toujours la même ritournelle. Tous les deux ans et demi, à la louche, quand Benjamin Pavard ne sait plus vraiment où il en est avec l’équipe de France, et que l’équipe de France ne sait plus vraiment où elle en est avec Benjamin Pavard, le défenseur nordiste se redonne une dose de crédit en surgissant depuis son côté droit pour claquer une reprise léchée. À croire que l’ancien Lillois en a fait une spécialité maison, et que l’on n’attend désormais que ça de lui, depuis ce coup de canon du 30 juin 2018 à Kazan, qu’il sera difficile d’oublier un jour. En attendant, cela sort à chaque fois les Bleus de beaux traquenards : buteur de l’égalisation contre l’Argentine en 8es du Mondial, il avait ensuite permis aux siens de renverser la Suède en Ligue des nations, en novembre 2020, d’une… volée au second poteau de l’extérieur du pied, côté opposé. Ce lundi soir à Dublin, pour inscrire le seul but de la partie et faire tomber l’Irlande (0-1), Pavard a quelque peu varié, sans pour autant dévier de sa ligne de conduite : un ballon traînant sur son côté, une sacoche, un feu d’artifice. Et le joueur du Bayern a mis les formes, puisqu’il est lui-même allé chercher ce ballon aux 30 mètres dans les pieds de Jason Knight, sur une transmission foireuse de Josh Cullen, avant d’envoyer Gavin Bazunu dans les cordes… à la minute 49:30, pour ne rien gâcher.
🇮🇪 Irlande – France 🇫🇷 #IRLFRA
Benjamin Pavard ouvre le score avec la manière ! 🔥
Revivez le but juste ici 👇 https://t.co/sS8azegWk7
— TF1 (@TF1) March 27, 2023
Snobé pendant sept matchs
Cela ne pourra pas faire de mal au latéral des Tricolores, loin de là. Avant de voir son nom couché sur la feuille de match à l’Aviva Stadium à la veille de son 27e anniversaire, le joueur à « la frappe de bâtard » n’était plus apparu sur un terrain avec son équipe nationale depuis le 22 novembre, jour d’entrée en lice de la bande de Mbappé contre l’Australie. Fautif sur l’ouverture du score de Craig Goodwin et mis en difficulté, ce soir-là, il s’était ensuite retrouvé dans un tourbillon médiatique – on lui prêtait une brouille avec la Dèche – et n’était plus apparu au cours de la compétition, laissant Jules Koundé et même Axel Disasi lui passer devant. « J’ai pris la décision de ne pas le faire jouer, disait le sélectionneur en milieu de la compétition. Je ne vais pas entrer dans les détails. J’ai eu plusieurs échanges avec lui. Je considère qu’il n’est pas dans de bonnes dispositions. Alors vous allez me dire : c’est physique ? C’est la tête ? Le premier match ne l’a pas aidé, évidemment. C’est pour ça que j’ai fait un choix différent. »
Après sept rencontres consécutives à regarder jouer ses compatriotes depuis le banc des remplaçants, sans goûter à une seule seconde de match (il était le seul joueur de champ à ne pas être parti à l’échauffement vendredi contre les Pays-Bas), Pavard a donc eu le droit à une nouvelle chance. Récompensé de sa saison de bonne facture en Bavière (au poste de défenseur central, qu’il a toujours préféré) et certainement aidé par le désert français au poste de latéral droit, il a croqué dans ces 81 minutes offertes – est-ce d’ailleurs un hasard si les Irlandais se sont dégourdis une fois son côté occupé par Koundé ? – et a visiblement satisfait DD face aux Boys in Green. C’est en tout cas ce que l’on peut déduire de la longue accolade observée entre les deux hommes, lors de la sortie de Benji. « Je lui ai dit que j’étais content pour lui, a déclaré la Dèche au micro de TF1. Il a eu une période moins heureuse, mais il est là. Ce but, ce n’est pas exactement dans son registre, mais c’est lui qui nous fait gagner le match. N’importe quel joueur peut avoir une période plus difficile, mais ce n’est pas pour ça que je vais lui enlever ma confiance. » En août 2025, Benjamin Pavard aura 29 berges. Et inscrira, si tout va bien, son quatrième but en Bleu.
Par Jérémie Baron