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Sébastien Joseph : « La manière me laisse un goût amer, mais il n’y a que le résultat qui compte »

Propos recueillis par Douglas de Graaf
Sébastien Joseph : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>La manière me laisse un goût amer, mais il n&rsquo;y a que le résultat qui compte<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

En venant difficilement à bout du Nigeria (1-0) ce lundi, les Bleues n'ont pas séduit les amateurs de beau jeu, mais ont enchaîné une troisième victoire en autant de matchs lors de leur Coupe du monde. Pas de quoi inquiéter Sébastien Joseph, entraîneur de l'ASJ Soyaux (D1 féminine) et consultant So Foot lors du Mondial, qui estime que l'équipe de France saura élever son niveau de jeu en huitièmes de finale.

D’un côté, la victoire et la qualification. De l’autre, une prestation assez peu convaincante. Que préférez-vous retenir de ce match ?

À toujours répéter que la première place ne serait pas forcément une bonne chose pour éviter les États-Unis, on finit inconsciemment par penser à la deuxième place.

La manière me laisse un goût amer, mais au très haut niveau, il n’y a que le résultat qui compte. Il faut souligner que ce match était différent des premiers parce que, pour une fois, on n’a pas fait une grande période. On n’a pas mis d’intensité et de rythme, il y avait aussi un gros manque de justesse technique, notamment dans le jeu long. Ça m’a déçu. Mais en deuxième période, on a retrouvé tous ces éléments qui nous avaient fait défaut. Nos renversements ont été intéressants, le pressing sur les côtés était bon… Ces situations se sont répétées, pour aboutir au penalty.

Les Françaises n’avaient besoin que d’un match nul, pour terminer premières du groupe. Cela explique qu’elles aient été autant dans la gestion ?Oui. Quand le résultat du début de match est favorable et quand l’adversaire peut nous planter sur un contre ou un coup de pied arrêté, il faut garder de la prudence.

Lors du premier match, elles avaient réussi à exprimer leur niveau. On avait alors le sentiment que, quel que soit l’adversaire, rien n’aurait pu les arrêter.

C’est normal d’être dans la gestion, quand un match nul nous arrange. Ce match ressemblait beaucoup à celui des Bleus contre le Danemark au Mondial 2018, et ce n’était pas le plus beau de l’événement… Il y avait du turnover. Celles qui enchaînent leur troisième match, inconsciemment, ne sont pas à fond alors que les huitièmes de finale se profilent. Il y a aussi la crainte de se blesser. Et à toujours répéter que la première place ne serait pas forcément une bonne chose pour éviter les États-Unis, on finit inconsciemment par penser à la deuxième place.

Cela fait deux fois que les Bleues ne sont pas malheureuses, du point de vue de l’arbitrage…Sur le deuxième penalty, on est dans l’application pure et dure du règlement, certes, mais le redonner à tirer… Ça fait trop d’événements où on a l’impression que si c’était dans l’autre sens, ça n’aurait pas été la même chose. Je veux bien que ce soit le Mondial de la France à la maison. Mais dans les faits de jeu, je ne sais pas si les décisions seraient prises de la même façon si on n’était pas en France. Tant mieux pour les Bleues, il faut aussi avoir des faits de jeu qui tournent en notre faveur. Mais comme ça se cumule, on a un sentiment d’inachevé.

Est-ce inquiétant, alors que les gros morceaux vont se présenter face aux Bleues ?

Je ne pense pas qu’on ait la capacité de marquer trois buts contre l’Allemagne ou les États-Unis, donc il faudra être très solidaires sur le plan défensif.

Sur les trois matchs, la performance globale a plutôt décliné. Mais les Françaises ont la capacité d’élever leur niveau de jeu quand celui de l’adversaire s’élève. Là, le Nigeria n’a pas posé de vrai problème de jeu. La Norvège avait été plus intéressante dans le contenu, et notre niveau de jeu s’était élevé. Alors bien sûr, il ne faudra pas se contenter de se mettre au niveau de l’adversaire. Lors du premier match, elles avaient réussi à exprimer leur niveau. On avait alors le sentiment que, quel que soit l’adversaire, rien n’aurait pu les arrêter.

Les Bleues peuvent-elles vraiment être plus dangereuses, offensivement ?Il faut le dire, on est une équipe qui fait preuve de réalisme. On sait être efficaces devant le but, sans se créer beaucoup d’occasions. Je ne pense pas qu’on ait la capacité de marquer trois buts contre l’Allemagne ou les États-Unis, donc il faudra être très solidaires sur le plan défensif.

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