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Sébastien Haller : « On va éviter les saucisses pour le moment »
Entre quelques galères de connexion internet et de forfait 3G épuisé, Sébastien Haller a pris le temps de raconter son installation à Francfort, la découverte de la ville et du club, mais aussi ses attentes pour la saison qui débute aujourd'hui à Fribourg.
En dehors d’internet, tu as eu beaucoup de galères en arrivant en Allemagne ?Non, non, dans l’ensemble, je n’ai pas trop galéré en fait. On a l’habitude de tout gérer par nous-mêmes, donc cela n’a pas été trop dur, surtout que j’ai signé très tôt et avant la fin de la saison dernière. J’ai pris quatre jours pour visiter des logements par exemple. On a bien carburé sur ces jours-là et on a trouvé facilement. C’est une bonne chose de pouvoir régler cela vite. En plus de ça, le club nous a aidés pour le reste des démarches. Pour internet, j’ai demandé si c’était possible de le gérer pour nous par exemple, et le club a été très bien pour tout ça. Avec une fille de cinq mois, c’est avant tout un gain de temps considérable et appréciable. Ils ont fait tout ce qu’il fallait. C’est agréable de le sentir. Et pour les meubles, on a fait nos courses, on n’attend plus que la livraison là.
Et alors la ville, quelle a été ta première impression quand tu es venu visiter ?Très bonne ! J’ai beaucoup aimé la ville, qui m’a paru vaste et riche. On peut tout y faire en fait, à Francfort. J’ai presque cru à un labyrinthe géant, avec de nouvelles choses à chaque coin. Et comme c’est une ville internationale, il y a de très grosses possibilités. Pour trouver un pédiatre, c’est très rapide et facile. Il y a également une communauté française importante ici. J’ai vite senti que je ne serais pas trop perdu. J’aurai de l’aide si besoin. À côté de cela, il y a de jolis coins, beaucoup de verdure… C’est une très belle ville, vraiment, et je pense qu’on va s’y plaire.
Comment a été l’accueil des coéquipiers ?(Rires) Ici, pour les joueurs qui valent plus de 7 millions d’euros, il faut acheter du shampooing pour toute l’équipe.
Mais sinon, rien de spécial. L’accueil a été bon. J’ai même senti que l’ambiance était particulièrement agréable dans l’équipe. Il n’y a pas de mauvaises graines qui nuisent à l’ambiance du vestiaire, bien au contraire. C’est exactement ce que je voulais en signant ici.
C’est ce qui t’a décidé à aller à Francfort ?J’ai senti quelque chose qui me plaisait dans le club et son environnement. La manière de jouer ressemble à ce que j’ai connu avec Utrecht. L’état d’esprit est vraiment le même et cela m’a plu. Le rendez-vous que j’ai eu avec le coach (Niko Kovač, ndlr) a fini de me convaincre de signer pour l’Eintracht. Cela rentrait parfaitement bien dans mes critères. Avec l’entraîneur, nous partageons le même point de vue sur le jeu et il sait que je suis jeune (23 ans), que j’ai besoin de temps de jeu et de me sentir à l’aise…
Ce qui explique tes excellents débuts avec le club. Lors du premier match amical, tu marques cinq buts. En Pokal, le week-end dernier, tu fais deux passes décisives et tu marques un but…On ne va pas se mentir : je sais qu’il est trop tôt pour parler de débuts réussis. Cela va venir plus tard. J’ai encore besoin de me mettre à l’heure allemande… Et vraiment, comme je le dis, à l’heure ! C’est-à-dire qu’en ce qui concerne la préparation physique, j’ai beaucoup à faire encore. J’ai besoin d’apprendre et il va me falloir du temps pour être au point. Il y a un besoin d’adaptation pour un nouveau championnat comme celui-là. Je n’ai pas d’inquiétude, je sais que je peux le faire. Mais il me faut du temps, et du temps de jeu pour pouvoir parler d’un bon démarrage.
La Bundesliga est-elle plus facile pour un buteur ? Tu t’attends à pouvoir réussir comme Anthony Modeste avec Cologne ? C’est un championnat offensif, c’est sûr. J’aurai donc des possibilités pour marquer. Mais comme partout, s’il y a du travail et du sérieux, forcément que ça y va au bout d’un moment. Modeste est un très bon joueur. Il est entré dans une bonne dynamique dans son club, toute l’équipe a su en profiter et le mettre en valeur. C’était du gagnant-gagnant.
Tu as signé dans une Traditionsverein. Tu sais ce que cela veut dire ? Hé bien… euh… une équipe de tradition.
C’est ça. Et on t’a expliqué alors l’histoire de l’Eintracht ?Pas énormément. Quand je suis venu pour quatre jours, j’en ai profité pour visiter le musée du club tout de même. J’ai appris beaucoup de choses. Le guide était passionné, il a pris le temps de tout me montrer alors qu’il ne savait même pas que j’allais signer pour le club. Il a été top, il faisait tout à fond. J’étais avec le traducteur du club, qui m’a présenté simplement comme un ami. Le guide a fait cela sans calcul. Je me suis dit que si je venais, je devais absolument lui donner mon maillot. Je lui en ai offert un, évidemment.
Les supporters de Francfort sont très actifs et très présents dans toute l’Allemagne. On t’en a parlé aussi au club ou au musée ?On m’en a beaucoup parlé, oui. Les supporters sont vraiment très présents ici. Ce ne sont pas des tendres à ce qu’on m’a dit. Mais il en faut des comme ça. Ils sont importants pendant les matchs. C’est grâce à eux qu’on gagne aussi. Alors parfois ils vont trop loin. Et bien sûr, j’espère que cela ne se passera pas mal. Mais c’est avant tout une force de les avoir derrière nous de la sorte. J’aime mieux une ambiance comme cela.
Quelle différence as-tu déjà observé entre l’Allemagne et les Pays-Bas ?Il y a une différence très marquée dans la préparation physique. Cela m’a marqué durant les premières semaines. Ce n’est pas tant qu’on travaillait moins, mais de façon différente. On faisait beaucoup moins de courses, c’est certain. Après, sur l’ensemble du championnat, je ne sais pas tellement… Le budget n’est vraiment pas le même entre les deux. Forcément, ce n’est pas la même chose et il faut comparer selon le contexte. Ici, avec l’argent qu’il y a, les infrastructures ne sont pas du tout les mêmes, les attentes non plus, ni le monde derrière nous. C’est autre chose.
Et pour la langue, laquelle est la plus belle ?(Rires) Sacrée question ! Le hollandais ne paraît vraiment pas beau au début, puis, au bout d’un moment, on trouve ça… normal, en fin de compte. On va plutôt voir laquelle des deux sera la plus simple à apprendre. Ce sera ma préférée ! J’aurai probablement un peu plus de facilité en allemand, même si ce sont deux langues pas simples à apprendre et pas évidentes pour la gorge.
Passons aux choses sérieuses. Tu as goûté la fameuse saucisse de Francfort déjà ?On va éviter les saucisses pour le moment en fait. C’est plutôt régime gluten free ou vegan qui domine dans l’assiette dernièrement.
Tu es vegan ?Non, non.
Avec mes racines africaines, c’est plutôt viande, viande, viande… Il en faut à tous les repas. C’est un choix du club de nous donner des repas de la sorte. S’ils pensent que c’est bien, il faut essayer de toute façon. Je leur fais confiance. Ils savent ce qu’il nous faut.
Avant de signer, tu étais déjà un amateur de la Bundesliga ?Je ne regardais pas trop le championnat allemand. J’aimais beaucoup, mais sans trop en voir, peut-être quatre ou cinq matchs par saison. Mais je me suis renseigné avant de venir, pour être sûr et certain qu’il s’agissait du bon championnat pour moi, de ce qu’il me fallait pour ma carrière. Je me sens très bien aujourd’hui ici. Je sens que j’ai fait le bon choix. Je suis heureux d’être venu. Surtout, j’ai hâte que cela commence enfin.
Propos recueillis par Côme Tessier