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Sean Dyche, le Mourinho roux

Propos de Sean Dyche recueillis par Nicolas Jucha, sauf mention
Sean Dyche, le Mourinho roux

En début de saison, il avait tout de la victime idéale. Sauf qu'en six mois, Sean Dyche, physique de déménageur et voix d'accro à la cigarette, a fait comprendre que ni lui ni son équipe de Burnley ne comptaient se faire taper dessus sans répondre. Portrait d'un homme qui a grandi dans la difficulté et l'ombre de Brian Clough.

Stamford Bridge, 21 février 2015. Les Blues de José Mourinho peinent à prendre le dessus sur le modeste Burnley, promu en Premier League qui se bat chaque semaine pour faire durer le plaisir. En fin de match, Danny Ings est même tout près de donner l’avantage aux Clarets en contre, mais sa frappe passe à côté… Mourinho est sceptique, devant l’autre banc, un grand gaillard rouquin avec une voix de gros fumeur s’époumone pour que ses hommes fassent les derniers efforts, assurent ce point précieux pour la course au maintien. Ce grand rouquin qui ressemble à un videur de boîte s’appelle Sean Dyche. Il y a six mois, pour la réception de cette même équipe de Chelsea au Turf Moor, il avait le physique type de la victime pour tous les observateurs du football anglais : une équipe trop faible pour espérer lutter dans les eaux des Blues, Citizens et Gunners, et une carrure trop limitée pour perturber les plans de ses confrères Louis van Gaal, Mauricio Pellegrini ou Arsène Wenger. Sauf qu’à la mi-mars, en dépit d’une série de sept matchs sans victoire depuis janvier, le Burnley FC n’est pas encore mort, et son entraîneur se permet d’animer les séances d’entraînement avec le sourire. En lutte, les Clarets ? « Non » répond Sean Dyche. « Si vous êtes Manchester United et vous retrouvez dans les quatre derniers, vous êtes en difficulté. Mais si vous êtes Burnley, vous êtes à votre place. On n’a jamais rêvé d’être en Ligue des champions. Tout est question de mentalité, nous sommes en phase de construction, en progression. Le terme « lutter » implique la difficulté, alors que nous, on construit sur et en dehors du terrain. Avoir suffisamment de points pour rester en Premier League, ce n’est pas une lutte, c’est un challenge. »

« J’ai entendu toutes les vannes possibles et imaginables sur les roux »

La sérénité de Sean Dyche face à la menace d’un retour en Championship s’explique facilement : l’homme comme l’ancien joueur, un défenseur central physique dans les divisions inférieures, n’a jamais connu la facilité. Et a donc toujours appris à s’adapter. « J’ai toujours pensé que j’étais invincible. Quand vous êtes un petit rouquin à Kettering, vous êtes la cible des moqueries à l’école, vous apprenez à survivre » expliquait le coach de Burnley il y a peu dans le Daily Telegraph. Des moqueries sur le physique qui l’ont suivi en Premier League, mais qui ne l’affectent plus, si l’on en croit ses propos dans le Lancashire Telegraph : « Les fans adverses doivent prendre conscience qu’à 42 ans, j’ai entendu toutes les vannes sur les roux possibles et imaginables. » Serein, habitué à ne pas trop cogiter, car « ce n’est rien de plus qu’une distraction » , Sean Dyche a appris le football pro à l’école de Brian Howard Clough, le mythique manager de Nottingham Forest. « Il avait un talent particulier pour laisser un joueur se sentir invincible, juste en disant« tu es brillant », ou le détruire moralement avec un reproche. » À Nottingham, Dyche joue peu sous les ordres de Clough, mais expérimente une fracture de la jambe et les méthodes de management atypiques du boss. De quoi se préparer à devenir un excellent entraîneur à défaut d’être plus qu’un joueur honnête dans toutes les divisions exceptée la Premier League. Ses faits d’arme ? Un but avec Chesterfield en demi-finale de Cup 1997, et quatre promotions avec quatre clubs différents.

Sacrifié pour Gianfranco Zola en 2012

Mais c’est après sa fin de carrière de joueur en 2007 que Sean Dyche entre vraiment en pleine lumière comme technicien à Watford. D’abord comme responsable des U18 en 2007, entraîneur adjoint en 2009, puis capitaine du navire en 2011 suite au départ de Malky Mackay. Pour sa première saison en première ligne, en Championship, le « Mourinho roux » – son surnom auprès des fans de Burnley – réalise des miracles : une onzième place en championnat et le record de points du club à ce niveau. Pas suffisant pour être dans les plans des repreneurs italiens l’été suivant, qui l’écartent au profit de Gianfranco Zola. « Ce type de situations arrive souvent dans le monde des affaires, mais en football, c’est médiatisé. Je ne suis pas à plaindre et je n’ai aucun regret, car le modèle adopté par Watford ne me convenait plus » , philosophe Dyche, qui n’a pas à attendre longtemps pour que son téléphone sonne. En septembre 2012, il rejoint le staff des Espoirs anglais avant d’être libéré en octobre pour prendre en mains Burnley, qui vient de voir Eddie Howe partir pour Bournemouth.

« Sur le chemin, j’ai eu des moments difficiles »

Dans le Nord de l’Angleterre, Sean Dyche poursuit la belle histoire commencée à Watford : un maintien au printemps 2013, puis une montée en Premier League l’année suivante, grâce à une seconde place brillante en Championship. « Il y a encore un an, les fans ne m’appellaient pas le Mourinho roux, je peux vous l’assurer » préfère plaisanter le manager des Clarets dans le Lancashire Telegraph. Aujourd’hui considéré comme l’un des futurs très bons entraîneurs du football anglais, il préfère ne pas oublier d’où il vient, même si son CV d’entraîneur n’affiche pour l’heure aucune lacune : « Sur le chemin, j’ai eu des moments difficiles. Sur mes 12 premiers matchs comme manager à Watford, j’en avais perdu 7. Au treizième match, le public réclamait ma tête, je me faisais huer et je ne l’oublierai jamais. À Burnley, nous avons fini 11es lors de ma première saison, mais pendant une grosse partie de l’année, on était obligés de regarder par-dessus notre épaule. Après cette première saison mitigée à Burnley, c’était du 50-50. 50% des supporters souhaitaient que je parte, autant que je reste. Il serait donc erroné de penser que mon parcours d’entraîneur est un long fleuve tranquille. J’ai expérimenté des eaux calmes, mais aussi des eaux houleuses. » Comme en ce début de saison où Burnley a attendu la 11e journée pour décrocher un premier succès. Sauf que cette fois-ci, personne n’a imaginé réclamer sa tête. Le privilège de ceux qui ont fait leurs preuves.

L’interview exclusive de Sean Dyche est à retrouver dans le SOFOOT JUNIOR #10, en kiosques le 19/03/2015

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