- Euro 2012
- Groupe D
- France/Angleterre (1-1)
- Notes
Scott Parker ne perd jamais
Cramés dès l'heure de jeu, les Anglais ont tenu le nul dans un match très moyen. Dans ce désert technique, Scott Parker a surnagé. En homme libre.
Joe Hart (6) : Après dix ans à jouer à dix contre onze toutes les compétitions internationales, les Anglais ont décidé d’emmener un gardien dans leur besace. Avec son maillot Mondial 90 made by Peter Shilton, Joe sort une parade de bonhomme à la 35e sur une tête de Diarra. Sur le but de son teammate Nasri, il ne peut rien. Très solide par la suite, sortant tout ce que les Français avaient à lui présenter. David James peut organiser son jubilé sereinement. Robert Green a déjà créé un événement Facebook pour l’occasion. Scott Carson a envoyé un poke. Ben Forster s’est foutu en l’air.
Glen Johnson (5) : Présenté comme le maillon faible du back four anglais, le latéral droit de Liverpool a confirmé ce postulat. Offensivement, il a de la suite dans les idées. Défensivement, par contre, c’est une tanche, même s’il a bien senti certaines incursions françaises. Ce match était un test, il l’a à moitié réussi.
John Terry (6) : Après le mariage de Wayne Bridge, l’honneur de la famille Ferdinand et la cuisse d’Alexis Sánchez, son tableau de chasse s’est agrandi : Karim Benzema. Le taulier de Chelsea a parfaitement contenu l’attaquant du Real Madrid. Sans faute, sans crachat, sans insulte, sans coït. Comme quoi, même à la régulière, le garçon a encore de beaux restes.
Joleon Lescott (6) : Jo le balafré s’est fendu du seul caramel anglais. Un coup de casque terrible sur une offrande de Gerrard. Bien sur ses cannes, le Citizen a livré un match dans la lignée de sa saison : propre, efficace et sans faute. Un mec de l’ombre.
Ashley Cole (5) : Un peu cuit par rapport à ses derniers matches de Ligue des champions, le gaucher n’avait pas le gaz nécessaire pour enrailler la machine Debuchy. Son expérience a comblé son absence de jus. Même à sec, le jouet sexuel de Cheryl Cole a de quoi éradiquer n’importe quelle attaque continentale. Prends-en de la graine, Patrice Évra.
Scott Parker (6,5) : Sa mèche et son style sans folie n’ont pas réussi à cacher l’essentiel : Scott n’est pas fait pour le football du XXIème siècle. Trop rapide, trop physique, trop sexy pour lui. Pourtant, dans son style particulièrement atypique, le joueur de Tottenham a été très précieux. Son jeu très simple – contrôle/passe – a fluidifié la circulation anglaise au milieu. Il lui manque une pointe de vitesse pour vraiment peser sur le jeu, mais quelle élégance sur le pré !
Steven Gerrard (5,5) : le joueur le plus classe de sa génération a réussi à se débarrasser de l’encombrant Frank Lampard. Il n’avait donc plus aucune excuse pour se rater, la liquette nationale sur le dos. Le fan numéro 1 de Phil Collins n’a pas été terrible dans le jeu, mais terriblement précieux sur phases arrêtées, un classique. Le but vient après un caviar sorti de son pied droit. Son jeu long est délicieux et le brassard lui va terriblement bien. Dommage qu’il n’ait jamais réussi à peser dans l’entrejeu.
James Milner (3,5) : À 16 ans, on ne parlait que de lui. C’était il y a près de dix ans. Aujourd’hui, on parle d’un mec qui rate l’ouverture du score à cause d’un pied gauche bidon. Systématiquement en retard et auteur de trop nombreux mauvais choix, le Citizen est passé au travers de son match. On regretterait presque Stewart Downing. Presque, hein !
Ashley Young (3,5) : L’ailier a joué dans l’axe, là où sa qualité de passe devait servir. Notamment dans le dos de la charnière française. Un schéma qui a duré dix minutes. Ensuite, Ashley s’est caché. Comme à United.
Alex Oxlade-Chamberlain (4) : Le TGV d’Arsenal a vu le jour la même année que le Prix Nobel de Nelson Mandela. Et c’est tout. Trop immature pour ce genre de match, l’ailier supersonique d’Arsenal s’est noyé et a traversé le match comme un fantôme. De l’envie et de la volonté, certes, mais difficile de trouver plus d’éléments positifs dans le match de l’ancien joueur de Southampton.
Danny Welbeck (2) : Les parents du petit Danny attendent leur enfant au Manchester International Airport. Il revient de sa classe verte ukrainienne avec des souvenirs plein la tête, un magnet « Donetsk » pour le frigo de maman et un joli porte-monnaie en peau de zébu pour papa.
Jermain Defoe (9) : Le mec vient de perdre son père. Sa présence sur le pré, quelques jours après, est déjà un exploit en soi.
Jordan Henderson (1) : Il n’avait jamais vu l’Ukraine. C’est fait.
Theo Walcott (2,5) : Alex Oxlade-Chamberlain version 2006.
Par Mathieu Faure