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Scolari, entraîneur moyen mais grand sélectionneur

par Léo Ruiz
Scolari, entraîneur moyen mais grand sélectionneur

Appelé à la rescousse, Luiz Felipe Scolari a encore fait des miracles avec la sélection brésilienne. Voici donc la Seleção sur la bonne voie pour son Mondial, après des années de doute et d'inquiétude. Sélectionneur hors pair, Felipao est aussi un entraîneur raté, rapidement démis de ses fonctions aux quatre coins du monde.

Lorsqu’il devient l’entraîneur de Chelsea, en juin 2008, Luiz Felipe Scolari la joue franco : « J’ai 59 ans et je ne compte pas entraîner jusqu’à 70 ans. D’ici quatre ou cinq ans, j’arrêterai. Donc effectivement, ma décision de signer ici est en partie liée à l’aspect financier. » Cinq ans plus tard, le gaillard vient de brillamment remporter la Coupe des confédérations avec la sélection brésilienne, faisant de son pays l’un des grands favoris du prochain mondial à la maison. Son expérience londonienne, elle, s’est soldée par un échec. Un licenciement sept mois seulement après son arrivée en fanfare dans la capitale anglaise. Et malgré plusieurs appels du pied, cela restera la seule aventure sur le banc de touche d’un club européen de sa carrière. Pour assurer l’avenir des siens, Felipao a donc dû rebondir… en Ouzbékistan. Au prestigieux FC Bunyodkor, où on lui offrait 13 millions d’euros annuels, rien que ça. Mais là encore, il ne passera pas l’année.

L’Ouzbékistan, le Koweït, l’Arabie Saoudite et même le Japon

Joueur moyen, Scolari lance sa carrière d’entraîneur en 1982 au Centro Sportivo Alagoano, petit club brésilien de la ville de Maceió, où il jouait depuis 1981 en Serie B. Quelques équipes locales de seconde zone, une courte expérience en Arabie Saoudite, et le voilà embauché par Grêmio, son premier club d’envergure. Où il restera 15 matchs. Peu importe, il rebondit dans la foulée à Goiás. Bilan : 23 matchs, 11 défaites, 7 nuls et 5 victoires. Pas en réussite dans son pays, Felipao tente alors sa chance au Koweït, qu’il devra quitter précocement à cause de Saddam Hussein. Un nouvel échec au Brésil, suivi d’expériences peu concluantes en Arabie Saoudite et encore au Koweït. C’est peu dire que la première décennie de Scolari sur les bancs de touche est chaotique. Et pourtant, Grêmio retente le coup. Entre 1993 et 1996, il se stabilise (enfin) à Porto Alegre et remporte une Copa Libertadores et un championnat du Brésil. Trois ans dans le même club, un record, qu’il égalera sur le banc de Palmeiras (1997-2000), avec qui il remportera une nouvelle Libertadores. En trente ans de carrière, ces deux expériences sont les seules à ne pas s’être terminées en queue de poisson. Et ce ne sont pas ses 11 matchs au Japon, sa petite année à Cruzeiro et son retour raté à Palmeiras qui prouveront le contraire.

Le tri sélectif

S’il ne restera pas dans l’histoire pour ses talents d’entraîneur, Scolari est déjà une référence au poste de sélectionneur. C’est tout le paradoxe du personnage, qui permet néanmoins de rappeler qu’il s’agit bien de deux métiers différents, comme il l’explique lui-même. « Comme l’entraîneur de club, le sélectionneur a des idées. La différence, c’est qu’il ne vit pas au quotidien avec les joueurs. Vous faites les convocations et ensuite, la vie et le travail avec les joueurs vous amènent à avoir une idée différente, à vous rendre compte qu’un joueur ne présente pas forcément les garanties que vous imaginiez. Notre métier consiste à diagnostiquer ce genre de choses. Parfois, souvent même, la surprise est positive. Mais certaines attitudes peuvent vous faire demander si cela vaut la peine de courir un risque. » En gros, Scolari sait faire le tri. Les bons choix. La différence entre un joueur utile et un joueur nuisible pour le groupe. Le champion du monde 2002, finaliste de l’Euro 2004 et demi-finaliste 2006 a été appelé à la rescousse à la tête d’une Seleção qui ne trouvait pas la formule. En six mois, il en a fait la favorite de son Mondial. Pour cela, il a fait des tests, convoqué à peu près tous les candidats imaginables, puis écarté sans sentiment ceux qui n’avaient pas leur place. Dont Kaká et Ronaldinho. En remportant une deuxième Coupe du monde, Luiz Felipe Scolari égalerait le record de Vittorio Pozzo. Et dissimulerait encore un peu plus ses échecs à répétition… en clubs.

Loum Tchaouna : « Et là, j’entends des cris de singe »

par Léo Ruiz

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