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SCO Smart
Avant son déplacement à Nice, Angers est le dauphin de la Ligue 1. Plus que surprenant pour le petit promu, que tout le monde attendait au fond du classement. Mais les dirigeants ont su être intelligents cet été pour bien préparer la saison. Ce qui explique, entre autres, la bonne saison actuelle.
Les habitudes n’ont pas changé. L’année a pris un coup de vieux, mais Angers n’est toujours pas périmé. Depuis la reprise, le 18e budget de France continue sur sa lancée : deux victoires tranquilles contre Besançon et Caen (3-1 et 2-0), une qualif’ en 16e de finale et une deuxième place de championnat chipée à l’AS Monaco. Et franchement, rien ne dit que la hype va s’arrêter. Si on ne sait pas jusqu’où peut aller le SCO, on connaît en revanche les raisons qui l’ont amené jusqu’ici. Car ces bonnes performances s’expliquent. Elles prennent leurs origines avant la première journée de Ligue 1. Et même dès le stage de préparation. « On a pu travailler très rapidement avec l’ensemble du groupe, quasiment tout le monde était présent, rembobine Serge Le Dizet, l’entraîneur adjoint. Or, un bon stage de préparation, c’est un gage de réussite pour la suite de la saison. Vraiment, c’est important, on a eu la chance d’avoir des recrues qui sont arrivées très tôt. »
Rien dans le bide ?
Le recrutement estival justement, parlons-en. Avec les départs de Rayan Frikeche, Sacha Clémence et surtout Jonathan Kodjia, meilleur buteur du club en 2014-2015, on pouvait craindre le pire. Sauf que c’est mal connaître les dirigeants angevins et l’intelligence dont ils ont su faire preuve, comme l’indique Anthony Tondu, qui fait partie du staff médical : « La clé, c’est d’avoir gardé l’ossature de l’an dernier. Hormis Kodjia, les éléments moteurs qui sont à la base de notre super championnat de Ligue 2 sont restés. » Quid des arrivées ? « Avec un petit budget comme le nôtre, on est obligés de recruter malin, répond-il. Du coup, on a pris des joueurs pas forcément connus, avec des saisons complètes dans les jambes, des gars en pleine forme quoi. »
Surtout, les nouveaux venus se sont retrouvés dans le discours de l’entraîneur Stéphane Moulin et ont donc directement adhéré à son projet. Voilà pourquoi la mayonnaise a si vite pris, selon Le Dizet : « C’est toujours facile de dire qu’on a fait les bons choix après avoir obtenu des bons résultats, mais c’est vrai qu’on a réalisé un mercato rapide, efficace et bien ciblé, en pariant sur des joueurs qui ont avant tout un super état d’esprit. Du coup, le groupe est solidaire et doté d’une grande cohésion. »
La dalle angevine, la vraie
Sans oublier que les arrivants comme les anciens étaient, pour la plupart, habitués aux joutes de la deuxième division. Des mecs qui se pointent dans l’élite avec la motivation de tout péter. « C’est cette grosse envie de bouffer la Ligue 1, qu’on appelle tout simplement la faim, qui suffit pour tenir tête aux clubs de Ligue 1, acquiesce le dirigeant sportif. Même si rien n’est facile, car on laisse notre peau à chaque rencontre. » « La dernière fois que le SCO était monté, le club avait misé sur des vieux briscards de Ligue 1, se rappelle le médecin Anthony Tondu. Aujourd’hui, ce sont de jeunes loups de Ligue 2 qui veulent tout manger. » Du coup, Gilles Sunu, Cheikh Ndoye, Billy Ketkeophomphone ou encore Romain Thomas se sont dévoilés et sont désormais connus par tous les recruteurs français, voire anglais.
Le public, cerise sur le gâteau
Il faut, malgré tout, noter une autre raison qui favorise la belle situation d’Angers : les flops des « gros » de Ligue 1. Personne ne dira le contraire : Lyon, Marseille, Bordeaux, Saint-Étienne, Lille et même Monaco ne font pas le taf. Sans entrer dans les détails, ceux qui devraient être des cadors nationaux proposent des performances indignes de leur statut, autant du point de vue du jeu proposé que des résultats glanés. Ce qui fait qu’il y a une plus grosse différence de points entre le deuxième et le premier qu’entre le deuxième et le… 19e.
Enfin, que dire de l’environnement dans lequel évolue le SCO ? « C’est simple : ça fait plus de trente ans que j’arpente les allées du stade Jean-Bouin et je n’ai jamais connu une telle ambiance, témoigne le doc’. Il y a une réelle ferveur dans le stade, mais aussi dans la ville, qui pousse le club à grandir et à se surpasser. » La question, c’est de savoir combien de temps vont encore gueuler les supporters, eux qui ne sont pas habitués à crier si fort.
Par Florian Cadu