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- 26e journée
- Leverkusen/Bayern Munich
Schürrle-Kießling-Castro, le brelan d’as du Bayer Leverkusen
Le Bayern se rend à la BayArena pour y rencontrer la seule équipe qui l'a obligé à s'incliner à domicile en Bundesliga : le Bayer Leverkusen. Une équipe toujours aussi discrète, mais qui possède en son sein un trio magique : l'artiste Schürrle, le longiligne Kießling et l’infatigable Castro.
Dès le début de saison, le Bayern Munich avait tenu à prévenir le reste de l’Allemagne : cette saison, il n’y a que l’Etoile du Sud qui a le droit de briller. Ça a commencé par une victoire en Supercoupe d’Allemagne face au Borussia Dortmund, puis ça s’est poursuivi par une série de six victoires de suite en championnat, ainsi qu’un match de Ligue des Champions remporté à domicile face à Valence. Puis début octobre, le Bayern est allé jouer à Borisov, et s’est incliné. Problème ? Apparemment aucun : les Bavarois ont continué leur chemin, leurs adversaires n’ayant plus que leurs yeux pour pleurer. Et voilà qu’à la fin de ce maudit mois d’octobre, pan, boum, patatras : Jupp Heynckes se fait trahir par son ancienne équipe, le Bayer Leverkusen repart de l’Allianz Arena avec trois points dans ses valises. Comment ? Grâce à un csc de Jérôme Boateng, pardi (qui avait déjà contribué à la première défaite à domicile la saison dernière, face à Gladbach). Mais surtout grâce à un but de Stefan Kiessling, la pointe du triangle offensif du Bayer Null-Vier.
Un trio infernal
Outre-Rhin, il est beaucoup question du trio polonais du Borussia Dortmund. Toutefois, celui de Leverkusen n’a rien à lui envier. Le brelan d’as de la Werkself (onze de l’usine) a déjà planté 28 fois en Bundesliga, sur un total de 45 buts. Si on sort la calculette, ça veut dire 62,2% du total. Costaud. Mais la vraie folie, c’est que Stefan Kießling (16 buts, 9 passes décisives), André Schürrle (6/6) et Gonzalo Castro (6/8) sont impliqués sur 39 de ces 45 buts ! Il faut dire que ces trois-là sont vraiment complices : chacun fait le job pour faire briller l’autre. « Gonzo et moi, on s’entend à merveille. […] Quand je pars en dribbles, j’ai besoin de mes gars qui embarquent les adversaires avec eux histoire de ne pas en avoir deux ou trois sur le dos » , déclarait ainsi André Schürrle après la victoire face à Schalke 04. Un match dans lequel il avait ouvert le score d’une minasse de 30 mètres comme il sait bien faire. Pour les buts de près, mieux vaut compter sur le renard Kiessling, qui, malgré son mètre 91, arrive par moments à se faire discret dans la surface, à dézoner, à se démarquer constamment, pour finalement avoir tout l’espace du monde et conclure, quand ce n’est pas utiliser ses cannes de serin pour pousser la balle au fond. Quant au troisième larron, Gonzalo Castro, c’est un peu le liant de toute cette affaire. Bien qu’il ait souvent joué latéral lors des saisons précédentes, celui qui veut se donner des airs de Torsten Frings avec ses cheveux longs est monté d’un cran, voire de deux. Que ce soit en tant que milieu relayeur, en ailier ou juste derrière la pointe, Castro ne déçoit que très rarement. Et pourtant, c’est rare d’avoir un joueur polyvalent qui soit vraiment bon à tous les postes auxquels il peut évoluer.
L’épine dans le pied du « Rekordmeister »
Grâce à son brelan d’as, le Bayer Leverkusen dispute actuellement la place de vice-champion au Borussia Dortmund, et sera donc – à moins d’une grosse surprise – en Ligue des Champions l’an prochain. En tout cas, c’est ce que le calendrier laisse présumer. Hormis une rencontre à la Veltins Arena face au S04 (ainsi que la dernière de la saison face au HSV), les autres équipes que l’escouade du tandem Hyppiä/Lewandowski aura à affronter se trouvent dans la seconde partie du tableau. Autrement dit, ça sent bon pour le club de la banlieue de Cologne, qui retrouvera une compétition qu’il a quittée en se faisant martyriser 7-1 par la meilleure équipe du moment, le FC Barcelone. Une appellation que l’on entend souvent en ce moment quand on parle du FC Bayern Munich, en dépit de sa défaite à domicile face à Arsenal en C1. A voir si le trio magique pourra rééditer sa performance d’octobre dernier, et se targuer d’être la seule équipe à avoir pu battre ce champion incontestable…
Par Ali Farhat