- Coupe du monde 2014
- Groupe E
- Équateur/France (0-0)
- Notes
Schneiderlin a surnagé dans le grand bain
S'il est loin d'être l'homme du match - Noboa et Domínguez, surtout, étant devant - Morgan Schneiderlin a livré un beau plongeon pour son entrée dans le bassin de la compétition de football international.
Équateur
Alexander Domínguez (7) : On n’a toujours pas compris s’il avait été bon ou si les attaquants français avaient été mauvais. Accordons-lui le bénéfice du doute.
Juan Paredes (6) : Une grosse poussée sur Digne juste avant la mi-temps. Dans les yeux de Lucas Digne après le choc ? De la peur. Un match réussi, donc.
Jorge Guagua (4) : Rara. Nanaa. Reconnu pour son effet stimulant. Pas cette fois.
Walter Ayoví (3) : Numéro 10 et arrière gauche. Le continent de tous les possibles. Profitez-en tant qu’il est encore temps.
Erazo (7) : Un sauvetage dans sa surface sur un centre de Rémy, et voilà le Maracanã qui se met à scander son nom. Averti pour avoir envoyé le ballon de rage dans les tribunes après une faute d’un coéquipier. Une règle stupide.
Christian Noboa (8) : Un tête-tête avec Matuidi l’a transformé en étrange petit animal obligé de porter un joli chapeau blanc maculé de sang. On a pensé un moment qu’il allait être ridicule. Il a en fait été héroïque, notamment sur un raid monstrueux initié en chopant le ballon à Pogba (54e). Qu’il est beau de voir des hommes aller au bout d’eux-mêmes. Si se puede ! Remplacé par Caicedo (89e).
Oswaldo Minda (5) : Un gros taquet d’emblée sur Matuidi pour rappeler que le cannibalisme est une pratique courante dès lors que l’on descend en dessous du Rio Grande.
Jefferson Montero (3) : Si tu vas à Rio, n’oublies pas de Montero. Remplacé par Ibarra (63e).
Antonio Valencia (7) : Expulsé à la 51e minute pour s’être essuyé les pieds sur Digne. Tout simplement libre et sauvage. En un mot : sud-américain.
Michael Arroyo (6) : Un coup franc direct des 35 mètres à 20 minutes de la fin largement au-dessus en forme de plaisir solitaire. Une dernière percée avant de sortir, avec une frappe non cadrée. Le plus beau dans l’action ? Sa rage après son échec.
Enner Valencia (9) : Une accélération. Un frisson. Une accélération. Un frisson. Une accélération. Un frisson. Une accélération. Un frisson. À très vite, champion !
France
Hugo Lloris (6) : Comme toujours, Lloris fait ce qu’il doit faire. Le tout sans transmettre aucune émotion. Et puis ? Et puis Lloris est resté tout seul face aux supporters français qui chantaient La Marseillaise à la fin du match, et les a applaudis. Une vraie communion. Appelez-ça l’expérience.
Bacary Sagna (4) : Un bon centre pour Benzema. Pas de frayeur derrière. Bien, mais pas de quoi en faire un patron. Sur le pré comme en coupe de cheveux, il reste derrière Debuchy.
Laurent Koscielny (6) : Plutôt bon ce soir, non ? À sa décharge, ne joue pas à Madrid, n’a pas 20 ans. Ni beau ni élégant. Simplement solide. Une autre idée de la France.
Mamadou Sakho (5) : Mamad’ semble presque trop musclé. Parfois un peu lourd, parfois un peu lent. Puis, d’un coup, une lumière éblouissante. Bonne nouvelle : il ne changera donc jamais. Victime de crampes, remplacé par Varane (62e).
Lucas Digne (5) : Le grand héros du soir : en étant au bon moment sous les crampons de Valencia, il a rendu la deuxième période moins chiante en faisant péter tout ça. Pour le reste ? Il n’y a pas de reste.
Paul Pogba (5) : Peu importe où jouera Paul Pogba la saison prochaine : il faudra aller le voir jouer de vos propres yeux. C’est simple, sans le prisme de la télévision, Pogba est aérien et aquatique en même temps. Alors venez pas le faire chier s’il n’a pas marqué ni vraiment pesé, et regardez le courir. Intemporel.
Morgan Schneiderlin (7) : Victime d’une balayette à la 18e minute, Morgan s’est retrouvé à l’horizontale sur le pré du Maracanã avant de se prendre une crampe au moment de tendre la main à son adversaire. Sacrée plongée dans le grand bain. De quoi lui faire tenter (et réussir) un sombrero avant de tirer au-dessus à 30 minutes de la fin. Prometteur.
Blaise Matuidi (6) : Il y a toujours quelque chose d’incertain dans son pied gauche dès lors qu’il doit centrer ou frapper. Une frappe aux 30 mètres directement en touche en première mi-temps. Une frappe cadrée en 2e mi-temps. À chaque fois, des émotions. L’essentiel, donc. Remplacé par Giroud, peu chanceux (70e).
Moussa Sissoko (5) : Rendez-nous P’tit Vélo.
Karim Benzema (5) : Un jour sans pour l’ami Karim, peu aidé par ses coéquipiers en première mi-temps avant d’ouvrir les yeux en 2e. En tout cas, vivant.
Antoine Griezmann (6) : Brillant, mais pas décisif. A encore du mal à communiquer avec ses coéquipiers, qui ne parlent hélas pas le basque. Remplacé par Rémy (80e), qui a cru nous faire croire qu’il savait enrouler un tir du gauche. À d’autres.
Par Léo Ruiz et Lucas Duvernet-Coppola, au Maracanã