ACTU MERCATO
Schalke, prêt à en devenir Baba
Transfert plutôt discret, le prêt d'une saison de Baba Rahman à Schalke est pourtant l'un des meilleurs coups dégainés par Heidel depuis son arrivée chez les Knappen. Avec le latéral ghanéen, Schalke s'offre un joueur convaincant en Bundesliga à un poste qui leur faisait sérieusement défaut. Et avec tout l'environnement nécessaire pour le laisser décoller en même temps que le club.
Antonio Conte a vite fait son analyse. Abdul Baba-Rahman, le latéral ghanéen payé cher il y a un an par Chelsea, ne fait pas partie de son projet. « Trop offensif » , explique Baba Rahman au Ruhr Nachrichten. « Il m’a dit que dans son système, je ne pourrais pas jouer régulièrement. Ce n’était pas bon pour moi car il veut jouer défensif. » En tout cas, avec une certaine assise solide que le Ghanéen n’est probablement pas le plus à même d’offrir. Il fallait alors une porte de sortie et si Augsburg a tâté le terrain pour le prendre sous une aile une nouvelle fois, c’est finalement Schalke qui a remporté la mise. Pour une année de prêt, comme le conseillait Conte à son joueur. Une opération à moindre frais qui pourrait être le plus beau coup réalisé par le club de la Ruhr sur ce mercato, tant Baba va apporter un vent de fraîcheur et d’audace à un poste qui faisait cruellement défection depuis plusieurs saisons. En fait, Baba Rahman est celui qui fallait pour insuffler du frisson typique de Bundesliga pour exciter une bonne fois pour toute Gelsenkirchen et son Arena.
Le furtif d’Augsburg
Si Baba Rahman est Ghanéen et y a même été formé, il connaît désormais parfaitement bien l’Allemagne, pour y traîner depuis 2012 et un transfert la veille de ses dix-huit ans. Il découvre alors la Bavière et le petit Greuther Fürth, promu un peu surprise en Bundesliga. Et déjà, Baba impressionne. Il s’intègre vite et bien, ne quittant pas une seule fois son poste de latéral gauche sur la phase retour. Le club redescend aussi sec mais il y a un nom qui vient de se faire, et que la saison suivante confirme. L’ascenseur est loupé d’un petit rien – un but à l’extérieur assassin d’Hambourg, pour sauver sa peau in extremis – et Baba ne veut pas s’éterniser à l’étage inférieur. Augsburg sent le bon coup, puis Chelsea débarque un an après pour aligner un montant avoisinant les 25 millions d’euros. Signe que Baba vient de véritablement éclater à son meilleur niveau dans cet autre club Bavarois, de la périphérie lointaine de Munich, le FC Augsburg. Auprès d’un entraîneur bien précis : Markus Weinzierl, le nouveau maître de Schalke depuis cet été.
Baba ramène sa fraise
C’est ce retour du duo entre le technicien allemand et son latéral feu follet qui alimente le plus l’excitation pour la prochaine saison. Car peu importe les galères et l’intégration difficile pour Baba à Chelsea. Ce que Schalke regarde et espère, c’est retrouver le monstre de travail d’Augsburg, à l’époque où le club vient prendre une place européenne méritée à la fin de la saison. Des qualités vantées sans détour par Weinzierl et qui indique l’ambition dans le jeu pour les prochains mois : « Abdul est un défenseur gauche très bon dans le secteur offensif, je n’ai aucun doute à propose de ses qualités. » Un choix à rebours du plus bourru et prudent Kolašinac, approuvé par le nouveau directeur sportif Christian Heidel qui le voulait déjà à Mayence deux ans plus tôt, selon Reviersport. Désormais, Schalke va vouloir oser, oublier l’héritage Di Matteo et poser de réels problèmes aux gros, comme Augsburg a su le faire. En plus, Baba retrouve à Gelsenkirchen un autre ancien coéquipier, passé dans l’organigramme du club : Gerald Asamoah. Les deux jouaient ensemble lors de la saison de Fürth en Bundesliga. Alors Baba a fait en arrivant le choix de l’hommage en prenant l’ancien numéro d’Asa, le 14. L’idée est là. Faire revivre la douce folie du Schalke des années 2000 et de ce 14 virevoltant, peut-être pas tant devant les buts que par ses centres décisifs. Pour Baba, le bleu de chauffe est déjà prêt.
Par Côme Tessier