- C1
- Inter/Schalke 04 (2-5)
Schalke dynamite l’Inter
Le plus beau but de l'année, la 70e réalisation de Raul, des occasions en veux-tu en voilà, cet Inter-Schalke fut le match le plus jouissif de la compétition. Au final, il sera avant tout perçu comme la spectaculaire sortie de route du champion en titre.
Inter Milan – Schalke 04 : 2-5
Buts : Stankovic (1ere) eMilito (32eme) pour l’Inter / Matip (16eme), Edu (39eme et 74eme), Raul (52eme) Ranocchia (56eme csc) pour Schalke
Un but insensé. La première minute n’est pas encore écoulée, que l’Inter a ouvert le score sur une volée frappée du rond central par Dejan Stankovic. Milito venait d’être envoyé dans la profondeur par Cambiasso, et Neuer, privé de ses mains aux 20 mètres, envoyait une spectaculaire tête plongeante qui retombait sur le pied droit volcanique du Serbe. Giuseppe Meazza pouvait entrer en éruption. Si la perfection peut ennuyer, ce que savent les chroniqueurs de l’histoire du football italien mieux que personne, et spécialement ceux de l’Inter, le spectacle peut, dans une autre logique paradoxale, naître de l’erreur. Avec une charnière centrale Ranocchia-Chivu totalement dépassée dans les airs, et un Schalke 04 décidé à jouer haut, au risque de laisser des béances dans son dos, la première période accoucha d’une ribambelle d’occasions et d’une orgie de jeu tout simplement jouissive. Le plan de jeu exécuté par les Allemands se révélait aussi simple qu’efficace : passer par les côtés, notamment à droite avec Uchida-Farfan, deux hommes de couloir ultra-toniques, pour centrer sur Raul et Edu. L’Espagnol lança les premiers avertissements (4e et 5e) avant que la décision ne vienne finalement d’un premier corner allemand : Farfan trouvait la tête de Papadopoulos, laissé totalement libre dans l’axe de la surface, et après une immense parade de Julio César, Joel Matip rabattait le ballon dans les filets interistes (17e).
Autant que les failles des arrières-gardes, le talent des exécutants offensifs faisait de ce match le plus excitant de cette saison de Ligue des champions. A l’égalisation de Schalke, succédait un chapelet d’occasions, où Julio Cesar se devait à nouveau de faire des miracles (19e), avant qu’Eto’o se fasse refuser le tableau d’affichage pour hors-jeu (21e). La deuxième réalisation interiste provenait d’une combinaison parfaite entre Sneijder, Cambiasso et Milito. Le petit Hollandais recherchait l’espace à l’entrée de la surface, et finissait par sauter les obstacles d’un ballon piqué envoyé au second poteau, que Cambiasso remettait de la tête pour la volée à bout portant de son compatriote (34e). Avec le retour de Milito, le déroulé des offensives interistes gagne indéniablement en alternatives, et surtout en fluidité, comme l’absence de Lucio, suspendu, transforme la défense interiste en palais des courants d’air. Pas un foudre de guerre pourtant, Edu allait se faire à lui seul l’arrière-garde nerazzurra. Lancé dans la profondeur, il tenait Chivu à distance pour armer une frappe repoussée par Julio Cesar, et devançait ensuite Ranocchia pour tacler le ballon au fond des filets (40e). Entre-temps, Stankovic, blessé, était sorti (24e), remplacé par Kharja. Toujours aussi séduisant offensivement, l’Inter allait sombrer en seconde période. Avec un Cambiasso légèrement plus avancé qu’à l’accoutumée et un Thiago Motta pas assez mobile pour prêter main forte à son back four, la digue interiste fuyait de toutes parts. Leonardo aurait-il mésestimé la générosité offensive des Allemands ?
A la 53e minute, tombera une nouvelle sanction et le 70e but de Raul en Ligue des champions à l’occasion de son 43e match à élimination directe de Ligue des champions, record de Seedorf égalé, bien aidé par un autre ami des chiffres records. Latéral droit ce mardi soir, Zanetti traînait et rendait la position de l’Espagnol valide, qui d’un suave contrôle orienté pivotait rapidement dans le sens du but pour ajuster Julio Cesar. Dans la foulée, Ranocchia rendait flagrante sa mauvaise soirée en coupant un centre de Jurado pour prendre à contre-pied ce pauvre Julio Cesar (57e). Giuseppe Meazza ne basculait cependant pas dans l’hostilité, sentant que ses protégés avaient les moyens de redresser la situation, mais l’expulsion de Chivu, pour un deuxième jaune sévère (62e), allait faire basculer une soirée débutée dans un rêve dans le plus sombre des cauchemars.
En infériorité numérique, l’Inter cherchait encore la faille mais faisait désormais face à une arrière-garde allemande bien regroupée. Sneijder, Eto’o et Milito insistait, mais c’est à nouveau de l’autre côté du terrain qu’on levait les bras. A la 75e minute, Farfan pénétrait dans l’axe comme un couteau dans une plaquette de beurre laissée au soleil, et si sa frappe était repoussée par un défenseur puis par le poteau, la calamiteuse relance interiste donnait une deuxième balle à Edu qui à l’entrée de la surface trouvait le petit filet nerazzurro. La fin de match décousue offrira à chaque camp de nouvelles opportunités. La dernière de la soirée pour Eto’o, qui à la 93e minute n’enroulait pas assez son ballon pour conclure sa percée dans la surface. Point final d’une soirée orgiaque et vraisemblablement des derniers espoirs interistes.
Par