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Schalke 04, c’est la Ligue Europa !
En Bundesliga, tout ne se passe pas comme prévu depuis le début de la saison. En Coupe d'Europe, en revanche, Schalke a vite pris son rythme de croisière et passe les tours avec une ambition qui s'accroît avec le temps. Désormais, c'est sûr : cette saison, l'objectif est de ramener la C3 à Gelsenkirchen.
À ce jour, Schalke est dixième en Bundesliga. Un classement qui laisse entrevoir un meilleur avenir possible, et des places européennes toujours dans le viseur en enchaînant quelques succès. Pourtant, ces derniers temps, la belle remontée en championnat ne semble plus être le plus important dans les discours de Markus Weinzierl et ses joueurs. Dans une bataille trop incertaine pour être menée de front, face à des concurrents qui ont encore de l’avance (Cologne et Berlin) ou le vent en poupe (Gladbach, Fribourg, voire le Werder), Schalke a choisi de mettre son va-tout pour la fin de saison sur la Coupe. Depuis leur qualification incroyable en mars, les Bleus n’ont plus le choix. Ils doivent ramener le trophée à la maison, vingt ans après.
Actes manqués
Pour comprendre ce qui pousse les Königsblauen à une marche forcée vers la C3, il faut revenir au début de la saison. Weinzierl prend ses aises, découvre le club et… enchaîne les déconvenues. En championnat, rien ne va. À cause de cinq défaites consécutives, Schalke se retrouve coincé à zéro point et logiquement bon dernier, au moment d’affronter une première fois Nice en Coupe d’Europe. Les Niçois brillent au niveau domestique et prennent une petite leçon de réalisme. À l’Allianz Riviera, Schalke remporte son deuxième match de la saison (avec la Pokal) sur la plus petite des marges (1-0) en dominant nettement la rencontre. Le concert de louanges débute. Le latéral gauche Baba Rahman, dans Bild, estime que l’équipe a enfin compris son entraîneur. La saison peut se lancer… et patatras. À Berlin, où Schalke « a le devoir de gagner » selon Weinzierl, l’équipe retombe dans ses travers et perd. Si la route européenne se poursuit par un quasi-sans-faute, la Bundesliga reste difficile à gérer. Le mécanisme des Knappen s’enraille à l’occasion pour empêcher la remontée folle de s’accomplir véritablement. Cette saison, Schalke n’a su dépasser la 8e place occupée fin novembre. Au contraire, dès que l’occasion approche d’atteindre une position convenable, le collectif s’effondre et la réussite s’échappe. Comme dernièrement à Brême, où Schalke est défait largement (3-0), consommant l’idée que malgré un calendrier relativement favorable sur les matchs restants, s’incruster dans le top 6 ne semble pas un objectif atteignable cette année. L’essentiel se situe désormais ailleurs.
Eurofighter
Le véritable tournant de la saison n’a ainsi pas tout à fait eu lieu à Nice. Ni même contre Gladbach, pour la première victoire en Bundesliga début octobre 2016. Schalke a retrouvé ses esprits sur le terrain de Gladbach à la mi-mars, pour un huitième de finale de Ligue Europa entre Allemands. Menés 2-0 à la pause, les Knappen reviennent au cours d’une solide deuxième période pour se qualifier sur le fil. Après le match, le capitaine Benedikt Höwedes, la qualification en poche, pose avec une écharpe au message clair en lettres capitales : « Eurofighter » .
Offerte après le match par un fan du parcage de Schalke, l’écharpe résume l’ambition pour les semaines à venir côté supporters et joueurs. Schalke veut renouer avec 1997 et l’époque des Eurofighter Wilmots et Thon, vainqueurs surprise de la Coupe UEFA contre l’Inter. « C’est exactement la mentalité que l’on a démontré aujourd’hui » , abonde le capitaine de Schalke dans les couloirs après le match. Même Benjamin Stambouli, dans les colonnes de Spox, se réfère à une époque qu’il n’a pas connue grâce aux explications reçues dans les vestiaires. « Les fans entonnent encore aujourd’hui la chanson de la Coupe d’Europe qui était déjà chantée en 1997. » Le message est passé. L’Europe est primordiale. « On a montré beaucoup de confiance en nous dans cette compétition. » À y regarder de plus près, la situation ressemble d’ailleurs à celle d’il y a vingt ans. À l’époque déjà, il s’agissait d’oublier une triste 12e place. Et si cela peut permettre à Weinzierl de redorer un bilan peu glorieux pour sa première saison au club, il s’agit de bien plus que cela pour les supporters dans la Ruhr. Pour eux, il est surtout temps de retrouver le goût de la victoire et d’un trophée. Et le goût de chanter, encore et toujours, sur le même air l’hymne des Eurofighter. Avec désormais de nouvelles paroles, pour y glisser Nice, Krasnodar… et Amsterdam.
Par Côme Tessier