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Schalke 03
Pour une fois, Schalke n’a pas trop fait n’importe quoi pendant son mercato, en ne prenant que des bons petits jeunes de Bundesliga et en conservant Julian Draxler, son joyau adoubé par Raúl lui-même. De quoi aller chercher tranquillement la troisième place du podium. Pas plus, pas moins.
Note globale du mercato
7/10. Les Knappen n’ont pas fait dans le clinquant ou le rutilant, mais dans l’efficace et sur toutes les lignes. En attaque, Ádám Szalai, auteur d’une très bonne saison avec Mayence (13 buts en Bundesliga), a débarqué contre huit millions d’euros. La grande tige hongroise devrait s’avérer une solution fiable pour faire souffler de temps en temps l’immense Klaas-Jan Huntelaar, qui sort d’un dernier exercice tronqué par les blessures. Il pourrait également occuper un rôle similaire à celui de Raúl par le passé, en électron libre autour du Batave. Pour animer les ailes et remplacer Michel Bastos, parti s’enterrer aux Émirats arabes unis, Jens Keller est allé chercher le jeune Christian Clemens dans son club formateur de Cologne. Rapide, fort en un-contre-un, capable de jouer des deux côtés, il est plus que probable qu’il casse du rein à la pelle. Mais la vraie recrue frisson, c’est Leon Goretzka. La majorité atteinte, le meilleur joueur de l’Euro U17 2012 s’est dit qu’il était temps de quitter son Bochum natal et d’aller ambiancer Gelsenkirchen. Pour l’instant, il ne devrait qu’être une doublure au milieu de terrain, mais il n’est pas interdit qu’il se fasse très vite sa place. En gros, un recrutement jeune, plein de talent, pas trop cher. Et puis il y a cette banane de Felipe Santana, dont il est préférable de ne pas parler.
Le joueur à suivre
Outre Goretzka qui pourrait bien exploser, celui dont tout le peuple blanc et bleu attend monts et merveilles, c’est Julian Draxler. Replacé dans l’axe l’hiver dernier suite au départ de Lewis Holtby pour Tottenham, le gamin de 19 piges a confirmé tout le bien qu’on pensait de lui en réalisant une saison remarquable. En 39 apparitions, il a fait trembler les filets à 13 reprises, dont une fois contre les rivaux honnis du BVB et une superbe réalisation face à Greuther Furth. Plus jeune joueur de l’histoire du club à passer le cap des cent matchs officiels, Julian est un esthète. Il ne défend quasiment jamais, mais qu’est-ce qu’il attaque bien. Le mec court vite, dribble bien, frappe fort, et logiquement marque beaucoup. La seule vraie question, c’est de savoir comment Löw va pouvoir faire pour choisir les milieux de terrain qu’il va amener au Brésil.
Ah, lui, on va le regretter. Ou pas
À 32 ans, Christoph Metzelder a raccroché les crampons. On parle d’un mec qui a joué à Schalke en jeune, puis au Borussia en pro, et de nouveau à Schalke, avec un petit passage au Real entre les deux. Qui a toujours été au bout de ses contrats. Qui a joué une finale de Coupe du monde en tant que titulaire à 21 ans. Qui s’est pété le tendon d’Achille. Qui a quand même joué après ça une demie de Coupe du monde, toujours titulaire. Qui n’a joué que 256 matchs en 13 années de carrière, soit une moyenne faramineuse d’un peu moins de 20 matchs par an, la faute à un corps de verre. Un joueur qui aurait pu devenir immense, mais a dû se contenter d’être bon. Respect.
Le vrai objectif
Pour le titre, entre l’armada du Bayern et un Dortmund revanchard, cela risque d’être un peu compliqué. D’autant plus que les deux finalistes de la dernière Ligue des champions disposent tous deux cette année une profondeur de banc enviable. Enfin, surtout les Bavarois. La troisième place semble bien plus raisonnable. Il faudra simplement se méfier du Bayer Leverkusen, qui a pris l’année dernière position sur le podium avec dix points d’avance. Mais avec un recrutement intelligent, des types formés au club qui prennent de la bouteille (Höwedes, Draxler, Matip) et un public toujours présent (99,2% de remplissage de l’Arena la saison passée), cela semble plus que jouable. D’autant plus que le Bayer a perdu Schürrle.
Coefficient de résistance au Bayern
Null Vier. Et même plutôt Null que Vier. Déjà, en championnant, Schalke n’a plus battu le Rekordmeister depuis le 4 décembre 2010. Ce jour-là, les Königsblauen s’étaient imposés grâce à des réalisations de Jurado et Howëdes. Niveau classement final, il faut remonter à la saison 2006/2007 pour que le Bayern soit derrière. Un temps où Theofánis Ghékas finissait meilleur buteur, c’est dire si c’est vieux. Et encore, Schalke n’avait fini que deuxième alors que le titre lui tendait les bras. Un très mauvais souvenir pour eux. Un très bon pour Alexander Frei. Bref, à moins d’un miracle, Schalke se fera écraser. Mais bon, il n’y pas de honte à perdre contre plus fort que soi.
Ce qu’il va se passer cette saison
Guardiola enchaîne les défaites en tentant de faire jouer Lahm attaquant et Schweinsteiger/Kroos en défense centrale pour respecter les mêmes cotes de taille qu’au Barça. Klopp, après avoir perdu Mkhitaryan sur blessure pour la saison et Lewandowski sur boudinerie, décide de se concentrer sur la LDC. Schalke, après un début de championnat poussif, se met à enchaîner les victoires grâce à Julian Draxler en mode Dragster. Au soir de la 30e journée, il ne leur faut plus qu’un point pour être sacré. Las, Huntelaar, qui a compris que RVP allait être titulaire au Brésil, arrête le football et les petits jeunes ne résistent pas à la pression. Lors de la dernière, ils s’inclinent à domicile contre Nuremberg sur un but csc de Felipe Santana, offrant par là-même le titre à Stuttgart. La vie est un éternel recommencement.
La chanson
The Smiths – Please, please, please, let me get what I want
Par Charles Alf Lafon