Vous n’avez plus perdu depuis quatre matchs mais en même temps vous n’êtes qu’à 1 point du premier non-relégable. Ce n’est pas un peu frustrant ?
Non car depuis la reprise, nos contenus de matchs sont plus qu’intéressants. Le coach insiste beaucoup sur notre progression. C’est bien, même si au classement, ce n’est pas encore significatif. Il ne faut pas oublier qu’on est partis avec 4 points de retard sur le premier non-relégable. C’est déjà bien d’avoir repris ça.
C’est Nîmes qui va réussir à battre Niort, inarrêtable en ce moment ?
C’est dur, on ne les prend peut-être pas au meilleur des moments car ils sont sur une grosse série. Ils jouaient le maintien en novembre et maintenant, ils luttent pour la montée. Tant mieux pour eux mais on a besoin de points aussi. Ce sera un joli match, ouvert.
L’arrivée de René Marsiglia semble avoir fait un bien fou à votre équipe.
On est jugés sur les résultats et pour l’instant, ils sont satisfaisants. Il faut garder ça sur la durée pour se maintenir. Il nous a dit qu’il comptait sur tout le monde. Il a fixé un cadre et on doit rester dedans. On a fixé un projet ensemble et on doit être unis le plus longtemps possible pour atteindre notre objectif. Quand tu es joueur, tu trouves mille défauts et mille qualités à un entraîneur. Chaque entraîneur a sa façon de faire, ses qualités et ses défauts. Comme les joueurs. On a aussi eu un manque de réussite lors de la phase aller. Ce n’est pas à moi de dire ce qui est bien ou pas bien.
En début de saison, l’objectif était de faire mieux que l’an passé (8e). Vous en êtes loin…
Là, c’est râpé. À moins de gagner quinze matchs avant la fin de saison mais ça va être dur (rires) ! Le club était ambitieux, avait envie de voir plus haut. Mais il ne faut pas oublier que sur les dix dernières années, Nîmes a été plus souvent en National qu’en Ligue 2. Déjà, pérenniser le club en Ligue 2, c’est très bien. Et si on fait le coup une année, ce serait quelque chose de super.
Raconte-nous comment un joueur comme toi, qui a un passé en L1 et L2, a pu se retrouver en CFA, à Villefranche, en début de saison dernière…
C’est la réalité du marché actuel. Je pense par exemple à Damien Perrinelle (Istres, ndlr), qui fait partie des meilleurs défenseurs centraux de L2 et qui a passé six mois au chômage. Il y en a de plus en plus. J’arrivais en fin de contrat à Tours, les dirigeants m’ont fait miroiter une prolongation qui a tardé à arriver. J’ai attendu. J’avais un contact avec un autre club de L2 mais c’est tombé à l’eau. Je me suis retrouvé sans rien, sans aucune proposition, sans appel. Je n’ai rien refusé, je n’ai pas fait attendre un club. Je n’ai pas eu de proposition, tout simplement.
On se dit quoi quand on se retrouve chez soi, sans club ?
C’est dur. Au début, on se dit que ça va venir mais après, les clubs reprennent, il y a les matchs amicaux et on a toujours rien. Dans la tête, c’est très difficile, surtout que j’avais un certain passé, un vécu en L2. Mais j’aime le foot, je ne joue pas pour les à-côtés. C’est pour ça que je suis parti jouer à Villefranche, un très bon club qui m’a permis de m’entretenir et de retrouver le goût de la compétition.
« Parfois, Bouby nous fait bien rire avec ses tweets »
Tu as réussi à t’éclater en CFA ?
Franchement, j’ai passé quatre super mois, je me suis éclaté. Je connaissais pas mal de joueurs, le coach, le président. On a même fait une très bonne première partie de saison, on était les outsiders. Le seul regret, c’est une élimination en Coupe de France contre une équipe de division inférieure. Mais je me suis éclaté. Dans des conditions très amateurs mais avec un super état d’esprit. Ce n’était pas facile mentalement mais ça m’a fait du bien. Ça m’a permis de me rendre compte qu’on est vraiment dans une bulle quand on est footballeur professionnel, qu’on a accès à tout en un claquement de doigts et quand on redevient un joueur « lambda » , on revient à la vraie réalité (sic). Et des fois, ça fait du bien.
Dans ces cas-là, tu passes ta vie à côté du téléphone ?
Oui, j’attendais simplement que le téléphone sonne. Tu regardes si on ne t’a pas appelé, tu lis un peu tout. Tu regardes si des clubs ne cherchent pas des gens de ton profil. Tu es en contact avec ton agent, tu en parles avec les gens du milieu pour dire que tu es disponible et que tu t’entraînes. Tu essayes de t’éloigner le moins possible du milieu. J’ai bien compris que quand début septembre, tu n’as rien signé, tu auras peut-être une chance au mercato d’hiver. Le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres. Mon malheur a un peu lancé la carrière de certains. Il fallait attendre. C’est ce qui s’est passé avec des blessures et des départs à la CAN à mon poste à Châteauroux et ça s’est fait rapidement. Sans ça, ça peut être la fin de ta carrière, tu ne sais pas.
Tu es natif de Lyon et tu as débuté ta carrière à l’OL. Un vrai rêve ?
C’était extraordinaire. J’ai eu la chance d’être au début des belles années lyonnaises sous les ordres de M. Le Guen. Être au contact de tels joueurs… Même si j’ai peu joué, j’ai énormément appris. Ça m’a servi tout au long de ma carrière, c’est une certitude.
Celui qui t’a le plus impressionné, c’était qui ?
C’est difficile d’en ressortir un. Quand tu as des Juninho, Élber, Anderson, Edmilson, Govou, Luyindula, même des Violeau ou Delmotte pour le mental et l’état d’esprit, c’est extraordinaire. En ressortir un, c’est vraiment difficile. Il y avait un état d’esprit hors norme. Il n’y avait que des compétiteurs incroyables.
Pour finir, tu sais que vous avez l’une des stars de Twitter dans le vestiaire. Franchement, il n’en fait pas un trop Pierre Bouby ?
Je n’ai pas de compte Twitter, je ne connais pas trop mais il essaye de m’initier. Des fois, il y a des trucs un peu originaux, des fois ça relate un peu tout et n’importe quoi. Pierrot aime bien cet esprit un peu décalé. C’est un bon chambreur et parfois, il nous fait bien rire avec ses tweets.
Sa reconversion est déjà trouvée, non ?
(Rires) Peut-être, même si je le connais bien et que c’est sans arrière-pensée.
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