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Sarri, le temps et la manière

Par Maxime Brigand, à l'Etihad Stadium
4 minutes
Sarri, le temps et la manière

Foudroyé à l'Etihad Stadium dimanche (6-0), Chelsea est éjecté du top five et voit Maurizio Sarri danser sur un fil. De quoi le faire trembler ? De quoi surtout pousser l'Italien à crier une nouvelle fois haut et fort qu'il ne changera pas. Et il a raison.

Comme un cow-boy solitaire, incapable de tirer, Maurizio Sarri quitte le saloon, seul. Au fond, n’avait-il pas prévenu son assistance ? Si, en plein mois d’août : « Cela va demander du temps. Les dirigeants en ont conscience, ils en ont pleinement conscience.(…)Je sais que je dois m’adapter aux caractéristiques de mes joueurs, pas l’inverse, mais pour arriver à jouer le football que je souhaite, il nous faudra du temps. Peut-être d’ailleurs que nos performances, lors de la première partie de saison, ne seront pas à la hauteur du potentiel de cette équipe. » Par « jouer », entendre parler : un style de jeu est une discussion entre joueurs, une pièce que l’on apprend et qu’on récite les yeux fermés. Ce que Manchester City est aujourd’hui capable de faire et ce qu’est venu expliquer avec les yeux de l’amour Pep Guardiola après la septième sortie à domicile en 2019 de ses hommes, dimanche, face à un Chelsea mis à terre comme rarement (6-0). Sept sorties pour sept victoires, trente-cinq buts marqués, deux encaissés. Extrait : « Depuis que je suis entraîneur de Manchester City, c’est peut-être notre plus belle victoire, oui. Je ne peux que remercier mes joueurs pour ce qu’ils ont fait.(…)Je sais que c’est compliqué pour Maurizio, mais les gens ne se rendent pas compte à quel point il est difficile de mettre en place ses idées. Cela demande du temps, de la patience. N’oubliez pas ma première saison ici. »

Jorginho dans la jungle

Personne n’a oublié, Pep. Mais impossible de ne pas se poser la question : Chelsea va-t-il faire l’incroyable erreur de faire exploser le processus enclenché par son entraîneur italien l’été dernier ? Dimanche soir, on en est là : les Blues viennent de connaître la plus large défaite de leur histoire en Premier League, n’avaient plus reçu une telle baffe depuis une claque ramassée à Nottingham en avril 1991 (7-0), mais ont surtout volé en éclats tactiquement à l’Etihad, et ce, pour la troisième fois consécutive à l’extérieur. Trois défaites, douze buts encaissés, aucun but marqué. Pour les mêmes maux : à l’Etihad, Chelsea a avant tout implosé défensivement, plombé par la terrible performance de ses latéraux (Marcos Alonso et César Azpilicueta, qui avait été à la base du succès lors du match aller au Bridge) et de centraux souvent hors sujet à la relance ; a flanché sur le point principal soulevé avant la rencontre par un Sarri qui avait averti que son adversaire pourrait jouer « s’il parvenait à stopper Jorginho » , ce qu’il n’a pas peiné à faire ; et n’est jamais parvenu à capitaliser sur les quelques décalages offensifs réussis, Pedro croquant notamment une balle en or de 4-1.

« Mon objectif reste le même : qu’on joue mon football »

La défaite du jour est surtout celle d’une idée, d’une approche, d’un art de la conversation qui ne prend pas : Maurizio Sarri demande du temps, mais sait qu’il n’en est plus maître. « Aujourd’hui, je suis inquiet à cause de la performance des joueurs, de mon équipe, pas de mon travail, est-il venu exposer après la rencontre. Je sais qu’il y a toujours un risque de le perdre, mais pour en connaître plus sur mon avenir, il faut interroger les dirigeants. Est-ce que j’ai l’espoir de voir un jour mon football réussir en Angleterre ? Non, car aujourd’hui, je n’ai pas vu mon football. Non, car au départ, ça fonctionnait et qu’aujourd’hui, ça ne fonctionne plus. Il faut désormais qu’on essaie de comprendre ce qui ne fonctionne plus, qu’on trouve les raisons de cet échec. Au départ, on jouait mieux à l’extérieur qu’à la maison et aujourd’hui, c’est l’inverse. Mon objectif reste le même : qu’on joue mon football. » Et pas un autre, Sarri n’étant pas venu à Chelsea pour bousculer ses idéaux. Si on est venu le chercher, c’est pour son style de jeu, alors pourquoi changer ? La forme n’évoluera pas, mais les hommes ? Face à City, N’Golo Kanté a une nouvelle fois semblé hors cadre dans un nouveau rôle où il s’adapte aux demandes plus qu’il ne réalise de performances selon ses qualités. L’enjeu des prochaines semaines est là car Chelsea, sixième après cette vingt-sixième journée, peut encore accrocher un top four en fin de saison. Ce n’est pas qu’une question de coach, c’est une histoire de la patience politique. N’oublions pas la première saison de Guardiola en Premier League.

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