- Ligue des Champions
- Groupe H
- Braga/Cluj
Sans Lima, Braga veut surprendre
Comme il y a deux ans, Braga s'est qualifié pour la C1 grâce à un exploit lors des barrages. Et comme il y a deux ans, les Portugais comptent bien emmerder leur petit monde, et plus si possible. Sauf qu'en deux ans, l'équipe a bien changé...
Au Portugal, la trêve aura été longue, car contrairement aux autres Européens, les clubs portugais n’ont pas joué le week-end dernier. Si cette pause peut être mauvaise pour les clubs en pleine bourre, elle est tombée à pic pour Braga, défait par Paços de Ferreira en championnat (2-0), et par Benfica sur le marché des transferts. Les Minhotos ont perdu leur buteur et meilleur joueur Lima, étendard de la réussite des guerriers ces dernières années. Un gros coup dur, un vrai…
La vie sans Lima
« Ce match ne sera pas mon dernier sous ces couleurs » , dixit l’intéressé, après l’exploit de Braga sur la pelouse de l’Udinese. De bien jolis mots. Sauf que le Brésilien est un beau parleur plutôt qu’un homme de parole. Du coup, il se barre à Lisbonne au dernier moment et laisse José Peseiro dans la merde. Retour à la case départ pour l’ancien entraîneur du Sporting, qui, comme ses prédécesseurs, avait adapté son schéma tactique offensif au néo-Benfiquiste. Quoi de plus normal, quand le mec est co-meilleur buteur de Liga Sagres en titre avec Óscar Cardozo (20 buts), en jouant moins de temps que le Paraguayen. Heureusement pour l’ancien technicien du Sporting Club du Portugal, Antonio Salvador, son président, avait déjà prévu le coup en faisant signer le jeune et talentueux Éder en mai dernier. L’ancien buteur de l’Académica a même été appelé par Paulo Bento pour jouer contre l’Azerbaïdjan et le Luxembourg, signe d’un talent fort. De quoi limiter la casse pour Braga, mais pas plus. Physiquement supérieur à Lima, il lui manque encore l’instinct meurtrier et le réalisme froid de Lima qui permettaient aux Minhotos de gagner même en étant dominés et sevrés d’occasions nettes. En Ligue des champions, c’est un cas de figure qu’il faut envisager très sérieusement. En Ligue des champions, il est interdit de vendanger, sous peine de payer le prix fort. Sauf que…
L’armée du Ruben Rouge
Sauf que cette saison, Braga se comporte comme un grand du Portugal en prenant souvent le jeu à son compte. Et qui dit domination, dit bien souvent plus d’occasions. Leonardo Jardim avait entamé une transition entre la culture du contre et celle de la possession, Peseiro se charge de terminer le travail. Cela faisait partie du projet d’Antonio Salvador. Voilà pourquoi Peseiro a atterri dans le Minho, tout comme les deux Rubens, Micael (ex-FC Porto) et Amorim (ex-Benfica). Après une saison sans histoire à Saragosse, le premier semble s’être fait une belle place dans l’entrejeu aux côtés des deux big boss que sont Hugo Viana et Custódio, bien qu’il soit pour le moment cantonné à un rôle de joker. Amorim, lui, est une excellente alternative pour son entraîneur en cas de turn-over. Il peut évoluer dans l’axe comme sur les ailes, ce qui réduit ses chances de chauffer le banc des remplaçants et donc de pleurnicher auprès de son entraîneur. Dans cette histoire, les deux parties sont donc gagnantes. Bref, Braga a quatre milieux de terrains centraux pour trois postes, et sur ces quatre, tous ont joué ou jouent avec la Selecção. Balèze. Par rapport à 2010, les « Arsenalistas » ont donc perdu en potentiel offensif avec les départs de Matheus et Lima, mais ils semblent bien plus solides à la récupération et à la relance.
La deuxième est la bonne ?
Au final, les deux seules versions de Braga à avoir disputé la C1 se valent, à quelques détails près. Celle de 2012 a beaucoup plus d’expérience, et il serait très surprenant de la voir prendre une branlée à Old Trafford comme ce fut le cas à l’Emirates face à Arsenal (défaite 6-0). D’autre part, s’il paraît irréaliste d’envisager un deuxième raté consécutif pour les Red Devils en phase de poules, les Portugais peuvent tout à fait rêver des huitièmes de finale. Cluj et le Galatasaray sont clairement inférieurs au Shakthar et à Arsenal, deux écuries qui s’étaient qualifiées avec une marge réduite sur Braga en 2010. Mais le finaliste de l’Europa League de 2011 n’est pas pour autant favori dans une course pour la deuxième place. Les trois se valent. Tous les points seront précieux, du premier au dernier. Cela dit, si les troupes de Peseiro se montrent aussi solides à domicile que les années précédentes, tout en grattant des points à l’extérieur, elles auront de réelles chances de passer à l’étape suivante et ainsi d’établir un nouveau record. Si Braga veut définitivement élargir le cercle des grands clubs portugais, il faudra au moins ça.
Par William Pereira