- Coupe de France
- 16es de finale
- Marseille/Nice (4-5)
Sans défense fixe, l’OM prend l’eau face à Nice
Plombés par une défense indigne du niveau professionnel, les joueurs de l'Olympique de Marseille disent adieu à leur dernière chance de titre. Giflés par des Niçois efficaces (4-5), les Phocéens peuvent s'inquiéter pour la fin de leur saison.
Quand on n’a pas de tête ? On a des jambes. Les Niçois en ont. Et quand on n’a pas de défense, alors ? On se fait éclater. Peu importe sa prestation offensive, quand on ne s’appelle pas le Real Madrid ou Manchester City, évoluer en « passoire – 2 – 3 – 1 » est un dispositif risqué. Loin de Santiago Bernabéu et de l’Angleterre, ces hommes vêtus de blanc jouent pour l’Olympique de Marseille et la Coupe de France, c’est leur dada. Oui, c’est là leur seule chance de gagner un titre cette saison. Enfin c’était. Très intéressants offensivement, où Thauvin, Gignac et Valbuena ont fait souffrir la défense niçoise, les joueurs de José Anigo ont payé cash leurs errements défensifs du moment. En-dessous du niveau de la mer derrière, les Phocéens ont encaissé un 5 à 4 aux allures de leçon de réalisme, mais peuvent se consoler en se disant qu’il n’y avait pas grand monde ce soir, au Stade Vélodrome. S’ils veulent déprimer, ils n’ont qu’à se dire que ce week-end, en face, ce sera Falcao, Rodriguez et compagnie.
L’OM défensivement indigne
Didier Drogba est enfin revenu au Vélodrome. Enfin, il s’est contenté d’envoyer son fantôme. Entré en cours de première période à la place de Luigi Bruins, Grégoire Puel part en contre, dégaine un grand pont sur le naïf Mendy et claque le dribble qui a rendu Didier célèbre face à Newcastle devant Souleymane Diawara. En bout de course et à bout de souffle, l’éphémère Robben envoie une frappe hail-mary qui, contrée par le Sénégalais, trompe un Mandanda impuissant. C’est la troisième fois que les filets du portier marseillais tremblent en quarante-cinq minutes. Beaucoup trop. Surtout en trois occasions. Déjà fragiles en début d’année 2014 au Parc des Sports d’Annecy face à Évian, les Marseillais ont aligné ce mardi un onze à deux vitesses. Au point mort, l’arrière-garde phocéenne a passé son temps à faire caler un OM en marche. Apathique sur corner, après une tête bien repoussée par Mandanda, Kassim Abdallah regarde Bosetti flinguer Mandanda à bout portant. Un petit quart d’heure plus tard, Diawara s’emmêle les pinceaux devant Maupay et permet au jeune Niçois de tromper Mandanda. Pas rassasiés, les défenseurs marseillais profitent du second acte pour dégainer leur grand classique, digne des énigmes les plus difficiles du Journal de Mickey : comment se faire prendre en un contre quatre sur un corner en sa faveur ? Lancé dans le dos des hommes d’Anigo, Maupay file défier Mandanda. Auteur d’un excellent premier tacle, Romao empêche le buteur du GYM de se relever et est sanctionné. Pénalty, carton jaune, but de Brüls. Une soirée à disséquer les bourdes de la défense de l’OM, c’est long.
La merveille de Gignac
Mais pour faire passer le temps, Thauvin, Valbuena et les autres offensifs ont décidé d’être tranchants. Parfois flamboyants, même. C’est en toute logique que les Phocéens, auteurs d’un début de match très convaincant, ont ouvert le score grâce à l’inévitable André-Pierre Gignac. Lancé involontairement en profondeur suite à un ballon long de Romao qui cherchait Thauvin, APG lève la tête, contrôle, crochète et ajuste tranquillement Hassen. Techniquement au-dessus tout au long de la rencontre, Thauvin y est également allé de son pion. Sur un coup franc excentré, l’ancien Bastiais envoie un bon ballon que personne ne touche et qui termine sa course dans les filets d’un Hassen totalement surpris. Largement dominateurs, surtout en première période, les Phocéens vivent un match frustrant. Pas assez efficaces devant, systématiquement punis derrière, les hommes d’Anigo ne savent plus quoi faire. Menés 4 à 2 à la 51e minute de jeu après le pénalty de Brüls, les coéquipiers d’un Imbula à nouveau transparent baissent la tête et attendent un miracle. Celui-ci a lieu juste avant l’heure de jeu quand en bout de course, Abdallah arrive à rabattre un ballon qui sortait et à l’envoyer vers la surface de réparation. En pleine bourre, André-Pierre Gignac envoie une merveille de ciseau dans le petit filet niçois. Comme Thauvin, APG a la rage de vaincre et profite de son pion pour glisser à José Anigo que l’OM va se qualifier. Après en avoir pris quatre dans le buffet cependant, la marche est trop haute. Le rythme de la rencontre tombe, mais le niveau de l’arrière-garde phocéenne ne bouge pas. Lancé dans le dos des plots marseillais, Fabrice Abriel inscrit un nouveau but facile. Totalement schizophrènes, les locaux trouvent le moyen de se relancer une nouvelle fois dans le temps additionnel. Pas en réussite ce soir, Souleymane Diawara plante le pion du 4 à 5. Mais trop plombés par leur défense, les Phocéens tombent face à un GYM remanié. Ce mardi soir, l’OM a mal aux jambes. Et à la tête.
Par Swann Borsellino