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Sanchez et contre tous

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Sanchez et contre tous

L'Udinese n'a jamais été aussi belle lors des vingt-cinq dernières années. C'est son président lui-même qui le dit. Coïncidence (ou pas), elle tient dans ses rangs une petite pépite, qui affole déjà les portefeuilles des grands clubs européens.

Giampaolo Pozzo est sur un petit nuage. Son Udinese, qu’il préside depuis vingt-cinq ans, séduit actuellement l’Italie entière. D’ailleurs, le dimanche, pour se divertir, il vaut mieux se taper un bon match des Frioulans plutôt que de se farcir le tandem Monk–Dr House sur TF1. Début janvier, en déplacement chez le leader milanais, l’Udinese est allée accrocher un 4-4 aussi flatteur que décevant tant les Bianconeri auraient mérité de l’emporter. Rebelote face au Genoa, l’armada offensive en passe à nouveau quatre et repart avec les trois points. Enfin, dimanche dernier, l’Udinese fait tomber l’Inter Milan (3-1), ce qui n’était pas arrivé depuis février 2004. « Ce match a été une pub pour le football. Et d’ailleurs, cela fait cinq ou six matches que nous jouons de cette façon. L’Inter demeure l’équipe championne du monde, très solide et avec un milieu de terrain très fort. Mais j’ai vu une Udinese sublime, irrésistible, divertissante » déclare le patron, fier comme Artaban, dans La Repubblica. Mais dès le lendemain, Massimo Moratti, mi-vexé, mi-envieux, passe un coup de fil à son homologue frioulan. Pour le féliciter, certes, mais surtout pour lui réclamer sa nouvelle coqueluche, Alexis Sanchez.

Mieux qu’Eto’o et Milito

A 22 ans, l’attaquant chilien est actuellement au centre de toutes les attentions. Il faut dire que depuis le début de la saison, El Niño Maravilla (“l’enfant prodige”, tout un programme) est en train de prendre une autre dimension. Aux côtés de Di Natale, ce petit lutin d’1m70 fait de l’ombre à toutes les meilleures doublettes de Serie A. Les chiffres parlent d’ailleurs pour eux : à deux, Di Natale et Alexis Sanchez ont inscrit vingt buts en vingt-et-une journées. C’est autant qu’Ibrahimovic-Pato, mieux que Cavani-Lavezzi (19), et mieux qu’Eto’o-Milito (17). « Le duo fait rêver la région » surenchérit le coach, Francesco Guidolin. C’est dire. Si Toto conclut, Alexis invente. Et cette créativité lui attire évidemment les regards des plus grands clubs européens. L’Inter Milan est sur le coup, mais Chelsea, Manchester United et le Bayern Munich n’ont pas non plus l’intention de lâcher le morceau aussi facilement. Roman Abramovitch aurait déjà avancé une offre de vingt-deux millions d’euros, proposition refusée par les dirigeants de l’Udinese, qui en demandent trente. « Sanchez restera avec nous, au moins jusqu’au mois de juin. Pas question de casser le jouet à un tel point de la saison » a affirmé le président sur Sky Italia. Et dire que le natif de Tocopilla avait été prélevé au club chilien de Cobreloa Calama, à l’âge de 16 ans, pour quelques bouchées de pain. Niveau bénéfice, on peut difficilement faire mieux.

CR7 le melon, Alexis le pépin

Prêté coup sur coup à Colo Colo puis à River Plate, Sanchez a vite fait d’impressionner le continent sud-américain. Il connaît la consécration lors du Mondial 2010, au cours duquel il épate par ses dribbles messiesques et sa vitesse ronaldesque. Déjà courtisé avant la reprise du championnat, il est retenu par les dirigeants de l’Udinese, qui sentent bien qu’après deux saisons de rodage, celle-ci peut-être la bonne. Grand bien leur en a pris. Depuis le mois de septembre, c’est l’explosion. Passes décisives, courses effrénées et quelques buts à point nommé : cocooné par son « grand-frère spirituel » Di Natale, il devient l’une des nouvelles attractions de la Serie A. Quitte à éclipser les stars aux gros salaires. « Quand je suis arrivé à Udine, je pensais tout savoir du football. En réalité, je ne savais rien et j’avais tout à apprendre. Aujourd’hui, je me sens épanoui. J’aime jouer les premiers rôles et j’apprends beaucoup avec l’équipe » déclare-t-il dans le Messaggero Veneto. Le mec est humble, en plus de ça. Face à tant de modestie, proportionnelle à son talent, ses coéquipiers ne tarissent pas d’éloges. « Il fait partie des phénomènes du moment. Il est comme la foudre, imprévisible » complimente son coéquipier Mehdi Benatia. Grâce aux grigris de Sanchez et à l’efficacité de Di Natale, un parfum d’Europe plane à nouveau sur le Frioul. Les tifosi se prennent à rêver de Ligue des Champions, même s’ils savent pertinemment que leur chouchou ne fera plus parti de l’aventure.

Dimanche soir, l’Udinese se déplace à Turin pour y affronter la Juventus. Une victoire leur permettrait de dépasser leurs adversaires du soir et d’entrer pour la première fois dans la zone européenne. Alexis Sanchez s’est déjà fixé un double objectif. D’une part, s’imposer. De l’autre, offrir à Di Natale son centième but en Serie A. Comme un premier cadeau d’adieu, annonciateur d’une séparation inévitable au mois de juin.

Eric Maggiori

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