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San Lorenzo au bord de la crise de nerf
Considéré comme l’un des cinq grands clubs argentins, San Lorenzo n’en finit plus de s’enfoncer dans la crise. Une erreur d’arbitrage, des joueurs et des supporters nerveux, un match à huis clos et un entraîneur sur le départ : les Blaugranas multiplient les galères.
En pleine tourmente, San Lorenzo n’a jamais aussi bien porté son surnom – « El Ciclon » (le cyclone) – qu’aujourd’hui. A l’instar de River Plate, le club de Boedo pourrait connaître en fin de saison la relégation en Nacional B. En revanche, ce ne serait pas une première pour San Lorenzo, qui fut le premier des cinq grands à connaître le purgatoire, en 1981. En position de barragiste (l’équipe pourrait rencontrer un adversaire difficile comme Quilmes, Rosario Central ou…River Plate) après plusieurs saisons médiocres, les Corbeaux enchaînent les mauvais résultats et fleurtent désormais avec la zone de relégation directe. La bonne saison de Tigre, deuxième du Tournoi de Clôture ex-æquo avec Boca, mais juste derrière au classement de la relégation (moyenne établie sur les six derniers tournois) ne fait pas vraiment ses affaires. Et en interne, ce n’est pas la joie. Le week-end dernier, alors que l’équipe s’inclinait face au promu Atlético Rafaela, des hinchas (supporters) ont rayé les voitures des joueurs situées sur le parking du club, pourtant protégé par la police…
Un tourbillon de tracasA l’issue de leur troisième défaite (en sept journées), les joueurs s’étaient battus avec une partie des supporters adverses. La raison ? La raillerie d’un supporter de l’Atlético Rafaela adressée à Carlos Bueno. « Dis-moi au revoir, puisque tu vas rejoindre la B (la D2) ! » . L’ancien Parisien, furieux, était descendu du bus en compagnie de plusieurs coéquipiers régler ses comptes avec le personnage en question. La situation est devenue réellement irrespirable depuis l’erreur d’arbitrage qui a coûté deux points au club contre Colon de Santa Fé, le 18 mars. En position de hors-jeu à la suite d’un ballon repoussé par un défenseur blaugrana, Federico Higuain avait pu adresser tranquillement un centre repris sans conviction par Ariel Garcé (1-1), alors que les autres joueurs s’étaient arrêtés après avoir vu le drapeau du juge de touche levé.
Une erreur qui met le feu aux poudresL’homme en noir avait validé le but, estimant par erreur que cette déviation annulait le hors-jeu d’Higuain et déclenchant par là-même les foudres des supporters. Résultat : des affrontements entre ces derniers et la police et des menaces de mort pour l’arbitre, mais aussi au moins un match à huis clos, ce week-end, face à Vélez Sarsfield. Et peut-être un second dans deux semaines en fonction de l’attitude des hinchas, dont certains ont promis cette semaine sur la toile de se rendre malgré tout au stade… Le vice-président du collège arbitral n’est pas serein. « Si ça continue comme ça, un arbitre va se donner la mort » , assure ainsi Francisco Lamolina. Pour couronner le tout, Leonardo Madelon, l’entraîneur, arrivé en novembre dernier, devrait être éjecté d’ici peu. On a beau chercher, on voit mal ce qui pourrait arriver de plus à San Lorenzo, pris dans l’œil du cyclone.
Affrontements entre les joueurs de San Lorenzo et les supporters de l’Atlético Rafaela :
Le but polémique d’Ariel Garcé :
Par Florent Torchut, à Buenos Aires