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San Iker n’a pas suffi
Casillas est le meilleur gardien du monde, Messi le meilleur joueur du monde, et Adebayor l'attaquant le plus inutile du monde. Chacun son rang.
FC Barcelone
Valdes (5) : Difficile de résumer son match. Une première mi-temps avec deux relances foirées. Une deuxième où il encaisse deux buts (oui oui, deux) et ne fait pas une seule parade. La preuve qu’au Barça, le gardien ne sert à rien.
Alvès (5,5) : Moins percutant qu’à l’accoutumée, surtout en deuxième période où il a franchement baissé de pied. Peut-être que Pepe lui manquait.
Piqué (6,5) : Shakiro a été solide, comme d’hab. Shakiro a fait des relances propres, comme d’hab. Shakiro va fêter la qualification en faisant waka-waka. Comme d’hab.
Mascherano (5) : Délit de sale gueule. À cause de lui, le Real Madrid s’est vu annuler un but valable quand le score était encore vierge. À chaque contact, on le retrouve à terre, en train de décéder de la jambe. Une chose est sûre, Benitez ne reconnaitrait plus son guerrier.
Puyol (6) : Capitaine Poupou est de retour. Ca fait du bien à la défense blaugrana. Même s’il a tenté quelques gestes un peu étranges (des talonnades, quelques relances à la Valdès), il rassure toute son arrière-garde. On appelle ça l’aura protectrice.
Xavi (6,5) : Xavier, c’est le chef d’orchestre. Précis, juste, lumineux, il donne le tempo à toute son équipe. Ce soir, il a été un peu moins bon que d’habitude. Et le Barça n’a pas gagné. En fait c’est logique.
Busquets (6) : Un an après la demi-finale retour face à l’Inter, avec le même arbitre, Busquets n’a pas retenté le coup du « je me cache le visage de douleur mais je regarde quand même si l’arbitre met un rouge au vilain adversaire ». Et finalement, quand il ne fait pas ça, il est juste un excellent milieu de terrain.
Iniesta (7,5) : La passe décisive pour le but de Pedro est un bijou. Tout comme le reste de sa prestation. Dribbles courts, passes aveugles : ce soir, le patron du milieu, c’était lui. Et ce, malgré la calvitie.
David Villa (5,5) : On lui avait demandé du mouvement. Alors il a couru. On lui avait demandé de la percussion. Alors il a percuté. On lui avait demandé de marquer. Alors il a laissé sa place à Keita.
Messi (8) : Dire que Lionel Messi est le plus fort, c’est facile. Trop facile même. Mais bon. Lionel Messi, c’est le plus fort. Si en face, il y avait eu Apoula Edel et non Iker Casillas, nous serions en train de parler de l’homme qui a déjà inscrit 54 buts cette saison. Il ne manque plus qu’une réalisation de la tête en finale face à Manchester pour le sanctifier. Ah, déjà fait?
Pedro (6,5) : Le profil typique du joueur difficile à juger. Pedro n’est pas mauvais, mais il n’est pas vraiment rayonnant non plus. C’est lui qui marque le but, d’accord. C’est aussi lui qui passe le plus clair de son temps par terre.
Remplaçants:
Abidal (10) : Le jour où Patrick Roy succombe des suites d’un cancer du pancréas, Abi fait son grand retour, moins de deux mois après avoir été opéré d’une tumeur au foie. Comme quoi, parfois, la vie gagne.
Afellay (n.n) : Son coup de rein a permis d’éliminer Marcelo et d’offrir l’ouverture du score à Messi. Ah, c’était au match aller? Pas grave, au moins, il a apporté sa pierre à l’édifice.
Keita (n.n) : Une rentrée pour rappeler à tous que le sosie de Thomas N’Gijol, c’est bien lui.
Real Madrid [page]
Casillas (8) : Si le Real est encore en vie à la mi-temps, c’est grâce à ses énormes parades en première période sur Messi et Villa. Iker ne gagnera pas la C1 cette année, mais il a d’ores-et-déjà lancé le défi à Manuel Neuer de faire mieux que lui contre les Catalans.
Arbeloa (5,5) : L’Espagnol a pris son rôle de substitut du fougueux Sergio Ramos très au sérieux. Quitte à devenir son clone. Des taquets sur Messi et Pedro, quelques montées (mais pas trop quand même, c’est dur de faire des allers-retours) et même pas une petite biscotte. Il est donc meilleur que Ramos. Ou juste un peu plus futé.
Albiol (5,5) : Avant, le Real Madrid avait Raùl. Maintenant, ils ont Raùl Albiol. Qui a gagné au change ?
Carvalho (6) : Au bout de 13 minutes, le Portugais prend son jaune. Mérité. Du coup, il sait qu’il va devoir être tout doux pour le reste de la rencontre. Pas du tout. Il a continué de mettre des taquets en rafale, en jouant sur la clémence de l’arbitre. Et il a fini le match. Un génie.
Marcelo (6,5) : Au match aller, Busquets l’aurait traité de « singe ». Marcelo n’a pas apprécié. Et le Brésilien est rancunier. Au taquet pendant toute la rencontre, le défenseur, plein d’orgueil, est allé planter le but de l’espoir, en se faisant oublier de la défense barcelonaise. Malin comme un singe.
Lass (7) : Costaud. Le Français a fait un vrai match à l’ancienne, en courant sur tous les ballons, toujours à la limite de la faute. Son implication a été salutaire pour le Real, qui a enfin réussi à avoir de la consistance au milieu face au Barça, ce qui avait cruellement fait défaut dans les autres Clasicos. Et en plus, il permet au Real de rentrer dans les quotas.
Xabi Alonso (5,5) : Un match un peu anonyme pour le guerrier espagnol. Pas vraiment utile en phase défensive, pas vraiment essentiel en phase offensive : Alonso était un peu comme un poisson hors de l’eau. Et pourtant, ce soir, de l’eau, il y en avait un paquet.
Kakà (4,5) : Le blanc ne lui va pas. Kakà est beau en noir et rouge. Tout le monde le sait, même lui. Il y a quatre ans, il illuminait les demi-finales et crucifiait Manchester United avec 3 buts en deux confrontations, qualifiant le Milan AC pour la finale de C1. Quatre ans. Une éternité.
Di Maria (7,5) : Rien à dire : dans cette équipe du Real, Angel Di Maria surnage. Son crochet extérieur du gauche qui amène le but de Marcelo est une merveille. Heureusement pour CR7, l’Argentin a une tête de gobelin. Donc il ne lui volera jamais vraiment la vedette. Même si, parfois, il semble bien meilleur.
Cristiano Ronaldo (5,5) : Non, le Camp Nou ne lui réussit pas. Volontaire mais pas efficace pour un sou, CR7 a une nouvelle fois montré ses limites. Il lui restera le souvenir de sa sublime tête en finale de Copa del Rey. Et pour les Clasicos, c’est bien tout. Rendez-vous en août.
Higuain (5) : À sa décharge, il n’est pas dans une forme olympique. Il a tenté, mais sa vitesse de course est plus proche de celle de Luca Toni que de Samuel Eto’o. Néanmoins, si Mr De Bleeckere avait validé son but valable, on serait peut-être en train de parler d’un joueur héroïque qui sauve les siens malgré une petite condition physique. C’est con hein.
Remplaçants:
Özil (5,5) : L’homme aux yeux de poisson a eu du mal à rentrer dans son match. Il a néanmoins eu l’avantage de remplacer Kakà, et donc d’avoir forcément l’air meilleur.
Adebayor (3) : 3 pour le jeu (inexistant). 9 pour les coups.
Le streaker de la mi-temps (6) : En 10 secondes, il a réussi à courir plus que Kakà dans tout le match.
L’arrosage (3) : Cette fois-ci, pas besoin de mettre en retour l’arrosage pour faire fuir l’adversaire. La pluie a fait le nécessaire.
Par Eric Maggiori
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