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Sammer, un ballon d’or de plus au Bayern
La nouvelle a ébranlé la Bundesliga: Matthias Sammer quitte son poste à la fédération allemande de football et devient le nouveau directeur sportif du Bayern Munich, en lieu et place de Christian Nerlinger. En recrutant celui qui fut probablement le meilleur joueur qu’ait connu le Borussia Dortmund, le Bayern envoie un signe fort à son rival: la victoire, coûte que coûte.
Boum. La nouvelle est arrivée comme ça, d’un coup, sans prévenir. Alors que l’Allemagne du football commençait à peine à se remettre de l’élimination de son équipe nationale à l’Euro, à panser ses blessures et essayer d’adopter une marche à suivre pour les années à venir, voilà qu’un coup de tonnerre la plongeait à nouveau dans les affaires (et les affres) de la Bundesliga. Point de répit pour les besogneux teutons: le championnat a beau reprendre dans un peu plus d’un mois et demi, on s’active déjà en coulisses. Et comme d’hab, le Bayern, à défaut de frapper le premier, frappe fort en premier. Et décide de faire signer Matthias Sammer comme directeur sportif, accueillant ainsi dans son encadrement un quatrième ballon d’Or allemand entre Muller, Beckenbauer et Rummenigge.
Le rouquemoute le plus swag d’Allemagne
Alors voilà, l’air de rien, l’Allemagne est sonnée, le peuple de Dortmund encore plus. Matthias Sammer, quoi. L’homme qui a remporté deux championnats (plus un autre en tant que coach), deux Supercoupes d’Allemagne, une C1, une Supercoupe d’Europe et une Coupe Intercontinentale avec le Borussia. Soit les deux-tiers de son palmarès (le reste ayant été gagné avec le Dynamo Dresde, le VfB Stuttgart et la Nationalmannschaft). Le symbole de cette équipe qui a emmerdé le Bayern durant les années 90. Le voilà qui se retrouve aujourd’hui chez « l’ennemi » . « N**** Sammer » , doivent penser les supporters du club jaune et noir.
Le rouquemoute le plus swag d’outre-Rhin chez Uli Hoeness, donc. Exit Christian Nerlinger (ancien joueur du Bayern et du Borussia, soit dit en passant), Willkommen Matthias Sammer, qui devient donc le numéro quatre du board munichois, et qui sera en charge de l’effectif pro, du banc, du recrutement et du centre de formation. La formation, ça le connaît bien, lui qui a chapeauté toutes les équipes nationales de jeunes. En plus, ô grand hasard, son fils Marvin joue actuellement chez les jeunes du…Bayern. Bah oui, pratique, Sammer et les siens sont installés dans la capitale bavaroise. Facile, donc, d’aller chercher le darron quand on a déjà le fils. Il y a donc fort à parier que les discussions n’ont pas dû être des plus difficiles ni des plus agitées. Surtout quand on connait le calme du bonhomme.
La mise en avant de l’individuel pour le collectif
Et oui, Sammer, ce n’est plus la tête brulée, le « Motzki » (son affectueux surnom, en référence à une série télé des années 90) que l’on connaissait en tant que joueur. Il est tout calme, désormais. Toutefois, il n’a rien perdu de son caractère: il est toujours un formidable leader. Aujourd’hui (comme autrefois, d’ailleurs), on l’écoute, mais il est plus difficile de le contester. A l’ancienne, un Effenberg ou un Matthäus pouvait toujours lui dire de retourner en ex-RDA si ça lui chantait. Aujourd’hui? Plus personne ou presque (Rainer Adrion, entraîneur des Espoirs) pour contester le travail effectué par Sammer au sein de la DFB. Il a placé ses hommes, mis en place un programme en dix points, et s’est vu récompensé: en l’espace d’un an (08-09), les U17, les U19 et les U21 (la génération Neuer-Boateng-Hummels-Özil-Khedira) sont devenus champions d’Europe. Tranquille.
Tiens, justement, en parlant de championnat d’Europe… C’est le dernier titre majeur remporté par la Nationalmannschaft, en 1996. C’est aussi en grande partie grâce à cette compétition que Sammer a obtenu son Ballon d’Or, le dernier gagné par un Allemand. A l’époque, Berti Vogts disait que sa star, c’était l’équipe. Visiblement, Sammer, bien qu’il ait été un fervent disciple de Vogts, n’a pas retenu la leçon: « Ce n’est pas l’équipe qui est la star, mais l’individu » . Il est désormais convaincu que si on laisse les egos s’exprimer, ils finiront bien par le rendre à l’équipe, un jour. Quelque part en vacances, Ribéry, Robben et les autres se marrent déjà. C’est peut-être le retour du FC Hollywood. Un club avec de fortes têtes, certes. Mais un club qui est capable de gagner des titres. C’est tout ce qu’on attend en Bavière, avec l’arrivée de Sammer.
Ali Farhat