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Sami Khedira, le retour du patron

Par Sophie Serbini
Sami Khedira, le retour du patron

Avec le possible forfait de Bastian Schweinsteiger, pour l’Euro qui pointe le bout de son nez, l’Allemagne se cherche un nouveau leader, sur mais surtout en dehors du terrain. Revenu à son meilleur niveau depuis son arrivée à la Juventus l’été dernier, Sami Khedira semble être l'un des seuls à pouvoir remplir cette mission.

« C’est un grand honneur pour moi d’être capitaine ; mais ne parlons pas comme si Bastian Schweinsteiger était déjà à la retraite. Vous ne devriez pas parier contre son retour. » Sami Khedira a bien essayé de rester le plus prudent possible concernant le cas Schweinsteiger, ce lundi lors de la conférence de presse d’avant-match de l’Allemagne, il sait mieux que personne que la présence de l’ancien Munichois en France est de plus en plus compromise. La faute à une blessure aux ligaments du genou, qui fait suite à un tas d’autres blessures plus ou moins graves contractées ces dernières saisons par le milieu relayeur. Depuis la Coupe du monde 2014, Schweini n’est plus que l’ombre de lui-même, et son apport sur le terrain (lorsqu’il n’est pas blessé) n’a plus rien à voir avec ce qu’il fut autrefois. Dans ces circonstances, et bien que Joachim Löw et consorts continuent de s’en cacher, un plan B doit être mis en place. Sur le terrain, mais aussi en dehors. L’équipe subissant une pression énorme depuis la fin de la phase de qualification pour l’Euro qui pour beaucoup fut particulièrement bâclée. Depuis quelques jours, un nom semble s’imposer dans pas mal de têtes du staff allemand : celui de Sami Khedira. Capitaine samedi dernier contre l’Angleterre, le natif de Stuttgart semble être en pole position pour obtenir le brassard si jamais Schweinsteiger ne vient pas à l’Euro. Un choix peu surprenant lorsqu’on connaît les qualités de leadership du bonhomme et l’amour que Löw lui porte – il était par ailleurs déjà vice-capitaine avec Neuer et Hummels – mais que peu auraient pu prédire il y a un an, lorsque sa carrière battait sacrément de l’aile.

La renaissance italienne

L’an passé, à cette même date, Sami Khedira passait le plus clair de son temps en Allemagne, alors qu’il était officiellement encore un joueur du Real Madrid. Mis sur la touche par Carlo Ancelotti, en désaccord avec la direction merengue concernant son salaire et pas au mieux physiquement, Khedira cherchait alors une solution de repli pour la saison 2015/2016. Schalke 04 a longtemps tenu la corde. Les discussions entre le champion du monde et le club de la Ruhr étaient à un stade très avancé, mais le départ de Roberto Di Matteo a poussé Khedira dans une autre direction. « J’avais vraiment envie de revenir en Allemagne après Madrid, mais la situation compliquée et toujours un peu brouillon à Schalke m’a fait changer d’avis » , avait-il expliqué très honnêtement en juin dernier au quotidien Die Welt. Finalement, après un an sans jouer (ou presque), c’est à Turin que Khedira décide de poser ses bagages. Si au début de la saison, quelques blessures l’ont empêché d’enchaîner les matchs, depuis début 2016, le milieu de terrain revient plutôt bien et son apport est de plus en plus important. « C’est un grand joueur. Son style de jeu est assez lent, mais c’est volontaire de sa part. Ainsi, il commet très peu d’erreurs, perd peu de ballons et fait souvent le bon choix. Par-dessus tout, j’apprécie son calme. Même lorsqu’il fait une faute, il reconnaît ses torts et ne se disperse jamais » , a déclaré Massimiliano Allegri à la Süddeutsche Zeitung, en février dernier. En Italie, Sami Khedira profite aussi d’une autre exposition qu’à Madrid, où coincé entre les stars, son niveau de jeu (pourtant exceptionnel les trois premières années) n’a été que très peu loué. « Le football est perçu d’une manière différente en Italie. Ce que j’essaye d’apporter à l’équipe est plus reconnu là-bas. Le club et les médias sont moins indifférents à mon style de jeu qu’en Espagne. Forcément, cela motive » , a confessé Khedira, toujours en conférence de presse. Une conférence durant laquelle il a réussi à paraître aussi décontracté entre les questions, que concentré lors des réponses.

Natural Born Leader

Pour Jogi Löw, qui n’a jamais vraiment réussi à lui trouver un remplaçant, ce retour au premier plan est une aubaine. En l’alignant avec Toni Kroos ou İlkay Gündoğan, il peut de nouveau compter sur une solide paire de milieux, à défaut d’avoir une défense correcte. Mais surtout, il retrouve ce qui se rapproche le plus d’un leader naturel. Dans une équipe de plus en plus plan-plan, Sami Khedira dénote de par sa franchise et son sens du devoir. Lorsqu’en janvier dernier, il avait déclaré « qu’en l’état actuel des choses, l’Allemagne n’avait aucune chance de remporter l’Euro » , son discours avait particulièrement plu à la presse allemande, qui avait jugé qu’enfin quelqu’un mettait les pieds dans le plat, et qu’enfin un des cadres de l’équipe cessait de faire l’autruche. Du reste, cette sortie médiatique ne lui a même pas été reprochée par Löw ou Bierhoff, qui ont reconnu que le néo-Turinois n’avait pas tout à fait tort. Et s’ils ont abondé dans son sens, c’est que lorsque Sami Khedira ouvre sa gueule, c’est en général pour parler de ce qu’il connaît. Lui qui ne cherche en aucun cas à être une star et qui a passé quatre ans à conduire une Smart dans Madrid – car se garer avec une grosse voiture « n’est pas des plus pratiques » – ne cherche pas à faire sa propre pub lorsqu’il s’exprime. Khedira est aussi un des rares joueurs à n’appartenir à aucun clan. En 2012, lorsque joueurs du Borussia et du Bayern s’étripaient par organes de presse interposés, il est celui qui leur pria dans les colonnes de Kicker de se taire une bonne fois pour toutes.

S’il devient officiellement capitaine – ou du moins capitaine lorsque Schweinsteiger n’est pas là –, il prendra son rôle plus au sérieux que n’importe qui. À l’image de Philipp Lahm avant lui, Khedira possède l’avantage de vraiment vouloir être capitaine. Neuer, Müller, Kroos sont autant de gens qui ne se pressent pas vraiment pour venir chaque semaine en conférence de presse et faire des causeries d’avant-match. Et bien que le rôle d’un capitaine soit souvent surestimé, avoir un joueur qui le fait avec plaisir est quand même un avantage de taille pour une équipe. Surtout lorsque celle-ci n’est pas forcement au mieux. Pour preuve de sa bonne volonté et de son désir de devenir le visage de cette Mannschaft, Sami Khedira s’est même mis à chanter l’hymne allemand après des années sans le faire. « Lorsque je suis capitaine, j’estime que je dois le chanter. Je sais que cela importe aux gens. Un capitaine se doit d’être exemplaire et ne peut pas faire ce qu’il veut » avait-il déclaré l’année dernière, après son premier match avec le brassard. Au final, qu’importe s’il le porte en France ou pas : toute l’équipe a conscience que Khedira est celui qui lui redonne tout son équilibre.

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