- Ligue 1
- J7
- Metz-Troyes (0-1)
Samassa est devenu grand
Exceptionnel dans ses cages, Mamadou Samassa a permis aux Troyens de repartir de Metz avec une victoire inespérée (0-1). Une performance de haute volée qui fait taire quelques critiques et permet de prouver qu'il a bien grandi depuis son premier passage en Ligue 1 avec l'En Avant de Guingamp lors de la saison 2013-2014.
Alors qu’il ne reste que quelques secondes à jouer, Bryan Pelé récupère un ballon dans son propre camp, avance de 40 mètres pour lancer en profondeur Samuel Grandsir. L’ailier de 21 ans ne tremble pas et offre la victoire aux Troyens sur la pelouse de Metz (0-1). Il est là, le vrai héros de la soirée ? Eh bien pas du tout. Le patron du soir est bien un Troyen, mais il porte des gants et répond au doux nom de Mamadou Samassa. L’homonyme de l’éphémère attaquant marseillais a été tout simplement exceptionnel dans ses cages avec pas moins de sept parades à son actif. Pourtant en supériorité numérique, les Messins n’ont rien pu faire pour battre l’international malien et son mètre 97. Une frappe des 25 mètres de Brian Fernandez ? Aucun problème. Un bon centre d’Ivan Baillu ? Présent. Un face-à-face avec Opa Nguette ? Easy.
Et n’allez pas dire qu’il a simplement eu de la chance, car il a été sauvé une fois par sa barre transversale et une autre fois par son poteau. Non, la performance de Mamadou Samassa mérite bien mieux qu’un abaissement à ces deux petits montants. Lors de son dernier passage en Ligue 1, l’ESTAC avait encaissé 14 buts après sept journées, contre seulement six cette saison. La différence ? Mamadou Samassa bien sûr. Parfois décrié pour ses sorties aériennes approximatives ou ses relances manquées, le portier troyen, désormais âgé de 27 ans, a enfin trouvé un club qui lui fait confiance. Et il le lui rend bien.
Révélé à Guingamp, puis ejecté
Avant de poser ses bagages dans l’Aube, Mamadou Samassa gardait les cages de l’En Avant de Guingamp où il débarque en 2003, à l’âge de 13 ans. Dans les Côtes d’Armor, l’international malien a tout connu, les équipes de jeunes, le National, la montée en Ligue 2, la montée en Ligue 1 et même la victoire en Coupe de France face au Stade rennais en 2014 (2-0). Une rencontre qui marque étonnamment le début de la fin de Mamadou Samassa à Guingamp. Alors qu’il avait fini par broyer la concurrence de Guy Roland Ndy Assembe pour sa première saison en Ligue 1, Samassa voit les dirigeants guingampais recruter le Danois Jonas Lössl à sa place. Le nouveau cauchemar des Messins ne dit rien, accepte son rôle de doublure et fait le job lorsque Jocelyn Gourvennec fait appel à lui en Coupe de France. En attendant une ouverture qui ne viendra finalement jamais, puisque lorsque Lössl déménage en Allemagne, Karl-Johan Johnsson le remplace.
Résultat, Mamadou Samassa prend ses gants, ses crampons et accepte de redescendre d’un étage, à Troyes. Dans l’Aube, il retrouve de sa superbe et, malgré quelques boulettes, se transforme en mur infranchissable lors des moments chauds comme lors de ce barrage d’accession face à Lorient. C’est donc tout naturellement que les dirigeants troyens n’ont pas cherché à le remplacer une fois le retour en Ligue 1 acté. Enfin reconnu à sa juste valeur, Mamadou Samassa prouve bien qu’il a le niveau de la Ligue 1 et compte bien, à l’avenir, écœurer Neymar et Cavani comme il l’a fait ce samedi soir avec Opa Nguette et Nolan Roux.
Par Steven Oliveira