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Salvio temps pour lui
Diego Simeone a sorti l’atout de sa manche au bon moment. Eduardo Antonio Salvio, attaquant de poche de l’Atletico, a offert la victoire face à Hanovre d’une subtile inspiration (2-1) jeudi dernier. Totalement relancé depuis l’arrivée de son compatriote de coach, le jeune argentin a récidivé en marquant ce weekend face à Getafe. De quoi s’attendre à la passe de trois ce jeudi, histoire de crucifier les Teutons et atteindre les demies. Pour une revanche.
L’histoire peut paraître banale. Salvio sort du club argentin de Lanus pour signer à l’Atlético en 2010, à même pas 20 piges. Un sacré talent, un profil comme l’Argentine est habituée à en produire : petit (1,70m), trapu (75 kilos), rapide et buteur. Salvio s’inscrit dans une tradition d’attaquants longue de plusieurs décennies, ce qui ne rendra sa tâche que plus ardue. Il est d’ailleurs barré par un talent semblable à l’Atlético, Sergio Agüero. Alors après une coupe d’Europe gagnée sans vraiment jouer, Eduardo passe par la case « prêt » . Destination: Benfica. Habitué à lustrer des pépites, le club portugais se fait une joie de révéler un nouveau bijou. Salvio s’impose au sein de l’effectif au fil de la saison, et termine en trombe.
Une image qui ne trompe pas, celle d’un match aller de quart de finale d’Europa League, où le bambin signe un merveilleux doublé face au PSV. Une madjer pour commencer, une feinte qui élimine deux défenseurs enchaînée d’une frappe croisée pour finir. Et le Benfica de triompher (4-1), également grâce à deux autres « sosies » , Aimar et Saviola. Les belles stats de Salvio (7 buts en 30 rencontres au final) ainsi que ses prestations de néo-crack poussent le Benfica à se lancer sur le dossier. L’option d’achat est fixée à 15 millions d’euros, l’Atlético ne cèdera pas sur la mise. Ce sera donc un retour par défaut chez les Colchoneros. Où il devra recommencer à prouver.
Simeone à la relance
Dans la capitale espagnole, Salvio trouve sur le banc Gregorio Manzano. Un vieux briscard à qui on n’apprend pas son métier. Un coach qui traîne ses valises depuis 20 ans en Liga, et qui a vu défiler des talents. Un mec qui n’estime pas utile de faire jouer un peu trop vite le talent argentin. Mais l’histoire lui donnera tort. Manzano sera viré le 23 décembre pour ses performances douteuses en Liga. Diego Simeone, l’ancien milieu déf qui terrifiait les 90’s, prend sa place. Et montre directement une envie d’utiliser à bien son attaquant. Des bouts de matchs pour commencer, mais des entrées décisives.
Dans un effectif mi-figue mi-raisin qui se cherche encore depuis le remaniement de l’été 2011, Salvio apparaît comme la pépite en devenir. Et joue avec régularité. Une place de titulaire l’attend donc logiquement à l’orée du printemps. Le but décisif face à Hanovre justifie son changement de statut : il prend le dessus sur un défenseur, en surprend deux autres en balançant un enroulé somptueux aux abords de la surface. But à la 89ème. Et il n’était pas rentré depuis 20 minutes… Alors ce weekend, Simeone a jugé bon de l’aligner directement contre Getafe. Un nouveau but, pour une large victoire (3-0). Rien de mieux pour préparer un match retour d’Europa League.
La revanche d’une demie
Alors la question est maintenant de savoir ce qu’il va se passer. Salvio va-t-il débuter le match ou jouer son rôle de joker ? Peu importe. Les Allemands le savent désormais, le danger viendra de lui. Hyperactif, Salvio n’aura pas peur de tenter. Les frappes de 30 mètres, les gestes venus d’ailleurs, c’est son dada. D’autant que le bonhomme aimerait prendre une revanche sur une demi-finale d’Europa League. Un dernier carré qu’il a connu en 2010 avec l’Atlético en tant que remplaçant (substitut de Diego Forlan en fin de match contre Liverpool, NDLR) et qu’il aurait pu rejouer la saison passée avec Benfica. Aurait pu, s’il n’avait pas été cassé par des Néerlandais rageux en retour de quart (en l’occurrence, une fracture du cinquième métatarse du pied droit, ndlr). Alors cette fois-ci, Salvio ne ratera pas le coche. Chiche, un petit but à la 95ème qui qualifie un Atlético en galère. Car Salvio est las de retarder l’explosion.
Par Alexandre Pauwels