- France – Ligue 1 – 14e journée – Rennes/Évian TG
Salma Hayek, le gros cœur rouge et noir
Le plus incroyable dans la récente victoire de Rennes face au PSG à 9 contre 11, ce ne fut pas la performance sportive, si belle soit-elle, mais l’enthousiasme presque enfantin d’une supportrice pas tout à fait comme les autres : Salma Hayek. Et à bien y regarder, l’amour que porte l’actrice au football et au club breton en particulier n’est pas nouveau.
Avec le Stade rennais, il y a matière à moqueries. Au hasard, l’ambiance un peu bourge du stade de la route de Lorient, son incapacité quasi maladive à enchaîner les bons résultats, sa phobie des trophées… Oui, Rennes est une cible facile pour le foutage de gueule, un bouc émissaire qui ne fait pas toujours le nécessaire pour redorer son image. Mais putain, s’il y a bien un point sur lequel le club breton doit inspirer le respect le plus total, c’est sur celui de sa fan la plus célèbre : Salma Hayek. Mme Pinault, la moitié du boss François-Henry, fils de, vague sosie de Daniel Craig dans quelques années s’il arrête de s’entretenir pour jouer 007 et président de Pinault-Printemps-Redoute. Mme Salma, la Mexicaine d’Hollywood capable d’envoûter n’importe qui n’importe quand avec son regard de braise et ses… sa paire de… Enfin, vous voyez. Vous êtes obligé de voir.
Au Parc, un joli moment WTF
De ce point de vue, personne en France ne peut la ramener plus que les Bretons. Absolument personne. Certainement pas le PSG des Bruel et Darmon, Lyon et ses Cornillac et Biolay, Bordeaux et son Obispo, Auxerre avec Gégé Depardieu, Lens avec Danny Boon ou le Troyes de Mezrahi. La concurrence peut geindre tant qu’elle veut, l’argument ne tient pas face aux images du Parc des Princes samedi dernier. Assise à côté de son mari, Salma a semblé se prendre pleinement au jeu, adressant des encouragements, invectivant l’arbitre lors des décisions litigieuses, sautant de joie au coup de sifflet final, descendant sur la pelouse écharpe à la main, félicitant les joueurs et allant faire l’amour au parcage visiteurs. « C’était David contre Goliath, ils ont joué comme des guerriers » , a rugi la tigresse. Salma Hayek interrogée en fin de rencontre PSG-Rennes dans les coursives du Parc des Princes par Canal +, un bien beau moment WTF…
Si tout ceci est un numéro d’actrice, alors elle mérite l’Oscar. Et puis d’ailleurs, elle n’a pas attendu ce match de prestige face au PSG pour aller encourager les ouailles de Pinault Junior. Dès novembre 2008, alors que le couple s’était rabiboché depuis peu après une précédente rupture, elle avait tenu à assister en maillot – de Rennes, bande de coquins – à un match bien moisi route de Lorient face à Sochaux, remporté petitement par Rennes. La traumatisante défaite en finale de Coupe de France face à Guingamp six mois plus tard ne l’avait pas plus découragée, puisqu’elle avait répondu positivement à l’invitation de Zidane de venir soutenir l’association ELA en marge d’une affiche sexy opposant Rennes au Mans fin 2009.
« Siroter ma bière en pyjama et insulter l’arbitre »
Depuis, Salma Hayek-Pinault s’était faite plus rare en tribune, mais n’avait pas pour autant laissé tomber son amour de la galette-saucisse. Invitée l’an dernier par papy Drucker à déclarer quelques mots en français sur le plateau de Champs-Élysées, elle se fend d’un : « Oui… J’aime le Stade rennais ! » Une déclaration d’amour qu’elle réitèrera sur le plateau du Grand Journal. Et tant pis si on l’a vue aussi revêtir un maillot de Flamengo lors d’une tournée promotionnelle au Brésil, au moins le club de Rio de Janeiro arbore-t-il les mêmes couleurs rouge et noir… Interrogée récemment sur sa passion du ballon rond, la belle aujourd’hui âgée de 46 ans n’a pas botté en touche. « J’apprécie vraiment de suivre un bon match de foot, a déclaré la nouvelle mascotte rennaise. Je sais que je devrais dire que je préfère le shopping, mais c’est un fait : j’aime le foot, c’est une des rares choses qui peut me faire pleurer. » Entre les gradins et le canapé, madame choisit quand même le confort : « Je préfère regarder un match chez moi, où je peux siroter ma bière en pyjama et insulter l’arbitre. » Magnifique, hein ?
Dans le business, l’inoubliable charmeuse de serpent d’Une nuit en enfer a semble-t-il bien compris l’intérêt qu’elle pouvait tirer de cette étonnante passion, pas vraiment courante à Hollywood. Associée récemment à David Beckham pour une campagne de pub Burger King, elle ne refuse jamais de parler football lorsqu’elle est en promo. En pleine Coupe du monde 2010, un journaliste l’avait ainsi interpellée à ce sujet, lui proposant après une brève discussion sur les performances de la sélection mexicaine de se reconvertir comme consultante sportive. « Tu te moques peut-être de moi, avait-elle rétorqué, mais j’en serais bien capable. » Et ces cons de Canal + qui viennent d’embaucher Jean-Mimi…
Par Régis Delanoë, à Rennes