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Salenko, Gimme five !

Par Nicolas Jucha
4 minutes
Salenko, Gimme five !

Cinq buts dans un seul et même match de Coupe du monde : Ronaldo et Messi doivent sans doute en rêver la nuit. Oleg Salenko, lui, l'a fait. C'était en 1994 lors de Russie-Cameroun (6-1). Un exploit sans lendemain, mais un exploit quand même. Souvenirs.

28 juin 1994, Stanford Stadium, Sud de San Francisco. Pour ce troisième match du groupe B, le Cameroun doit terrasser la Russie pour espérer rallier les huitièmes de finale. Personne n’a oublié les exploits des Lions indomptables en 1990, le vieux Roger Milla est d’ailleurs de la fête, et les Slaves, déjà éliminés, sont forcément démobilisés… Sauf que c’est bien connu, avec les Russes, ça ne se passe jamais comme prévu. À la quinzième minute, sur un contre rondement mené, Oleg Salenko crucifie Songo’o d’un tir tendu du droit. Puis, cinq minutes avant la mi-temps, il double la mise, avant de s’offrir une troisième friandise sur penalty trois minutes plus tard. Mi-temps, 3-0, et hat-trick pour Salenko.

Dans un jour normal, l’avant-centre sans grade de Logroñés, en Espagne, se serait sans doute largement contenté d’un tel exploit. Mais il était dit que ce Russie-Cameroun ne serait pas le match d’un jour normal : en réduisant la marque au retour des vestiaires, Roger Milla, 42 ans, s’offre le record du plus vieux buteur en phase finale d’un Mondial. Salenko comprend que la journée est propice au record, et à la 72e, il est à la réception d’un centre en retrait parfait de Tsymbalar, avant, à la 75e, d’entrer lui aussi dans l’histoire en s’offrant d’une pichenette un quintuplé jamais vu avant. Et tant qu’à faire, Salenko s’offre même le luxe de faire tourner à la 81e avec une habile passe décisive de la tête pour Radchenko. Des années plus tard, le Russe, qui avait également terminé meilleur buteur d’un Mondial U20, en 1989 en Arabie saoudite (5 buts), faisait toujours le modeste dans une interview à Four Four Two : « Je pense que cela a pas mal aidé de jouer contre le Cameroun. Ils étaient bons en 1990, mais à cette époque, les équipes africaines pouvaient être un peu folles tactiquement. Dès qu’elles se prenaient un but, elles commençaient à se ruer à l’attaque en grand nombre. Quand Roger Milla a marqué au début de la seconde période, les Camerounais ont cru qu’ils pouvaient revenir et ils ont lancé l’assaut. Et on les a punis… »

Au clou, le Soulier d’or

Quelques semaines après son exploit, Salenko, qui avait en prime inscrit un penalty contre la Suède, finissait la compétition à six pions, malgré une élimination au premier tour, à égalité avec Hristo Stoichkov, demi-finaliste, lui. « On s’est rencontrés plusieurs fois après. Il jouait à Barcelone et moi à Valence, et on avait toujours une plaisanterie sur le sujet. Il avait l’habitude de me dire : « Tu devrais être reconnaissant que je n’ai pas marqué un but de plus dans la compétition », alors je répondais: « Tu devrais être reconnaissant que je n’ai pas mis un but de plus contre le Cameroun ! » » Peut-être Salenko prenait-il les choses à la légère parce qu’il savait que sa chance passerait vite. De fait, son quintuplé fut aussi son dernier match avec la sélection russe. La faute à un autre Oleg, Romantsev celui-là : « Le sélectionneur n’appréciait pas que je sois plus célèbre que lui. » Et quand Romantsev quitte son poste en 1996, c’est déjà trop tard : Salenko, victime de blessures à répétition, n’a alors plus le niveau. Une fragilité physique qui lui a d’ailleurs pourri sa fin de carrière : Valence, Rangers, puis Istanbulspor. Malgré des stats honnêtes, Oleg Salenko ne se rend jamais indispensable. La dernière saison en Turquie, en 96-97, s’avère même catastrophique, avec un seul match disputé… Sans grande conviction, le Russe tentera la relance à Córdoba en Espagne, puis un come-back de la dernière chance au Pogon Szczecin, en Pologne. Surcharge pondérale oblige, l’expérience ne dure que le temps d’un match…

À défaut de pouvoir continuer à jouer, Salenko tente de se reconvertir comme il peut : en 2003, il dirige l’équipe nationale ukrainienne de beach soccer, mais se fait sortir au premier tour du Mondial. L’expérience n’ira pas beaucoup plus loin, même si l’ancien attaquant reste aujourd’hui salarié de la Fédération ukrainienne. Triste ironie de l’histoire, le co-meilleur buteur du Mondial 94 doit vendre le principal souvenir de son exploit, son Soulier d’or, pour rembourser une partie de ses dettes en 2010. Plus récemment, il s’est illustré à la télévision ukrainienne en faisant un malaise en plein direct, avant de se relever et de donner son analyse du match comme si de rien n’était… Une fois de plus, le physique a lâché le bonhomme. Une conclusion ? « Quand j’ai mis ce quintuplé contre le Cameroun, je n’avais pas l’impression d’écrire l’histoire, parce que quand on joue, on pense toujours qu’il y a mieux à côté. » Mais personne n’a encore fait mieux que Salenko.

Lyon : à Textor et à travers

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