- C1
- Demies
- Barcelone-Liverpool (3-0)
Salah-Mané, un tabouret à deux pattes
À en croire le tableau d'affichage, il n'y a pas eu débat sur la pelouse entre le Barça et Liverpool en demi-finale aller de Ligue des champions (3-0). Sauf que les Reds auraient pu repartir de Catalogne avec deux buts dans leur besace. Il aurait fallu pour ça que Sadio Mané et Mohamed Salah ne vendangent pas leurs grosses occasions.
Doctissimo est formel : « Les palpitations, le cœur qui bat vite(…)et les jambes qui tremblent sont les principaux signes de l’angoisse. » Cela ne fait donc pas le moindre doute, Mohamed Salah est un être angoissé. Impossible autrement d’expliquer le raté de l’ailier égyptien à cinq minutes du terme de la rencontre. Pourtant, le crack de Liverpool est bien seul au moment où le ballon lui retombe dans les pieds à cinq mètres des cages. Alors oui, cinq défenseurs du Barça étaient présents sur la ligne de but. Mais cela ne suffit pas à expliquer que l’actuel meilleur buteur de Premier League ait envoyé sa frappe sur le poteau. Et même si cette frappe a été envoyée par le « mauvais » pied de Salah, le droit. Un coup dur pour Liverpool qui aurait pu réduire le score, deux minutes après le coup franc magistral de Lionel Messi. Et Avi Assouly en est témoin, marquer un but à l’extérieur est important avant de rentrer chez soi pour accueillir la manche retour. Imputer les maladresses offensives au seul Mohamed Salah reste pourtant cruel, et même mensonger. Ce serait alors oublier l’occasion totalement vendangée par son coéquipier Sadio Mané en première période. Trouvé dans le dos de la défense par Jordan Henderson, l’attaquant sénégalais aurait pu allumer Marc-André ter Stegen à bout portant et ainsi ramener Liverpool à 1-1. Il n’en a rien été puisque la demi-volée de l’ancien Messin s’est envolé dans les nuages du Camp Nou.
Les jambes qui tremblent
Au coup de sifflet final, ces deux occasions manquées repassent en boucle dans la tête des supporters de Liverpool. Alors oui, Sadio Mané a été remuant durant toute la rencontre et peut se regarder dans la glace. Oui, Mohamed Salah a réalisé quelques gestes de grande classe et s’est heurté à un Marc-André ter Stegen qui a décidément récupéré le costume robotique laissé vacant par Manuel Neuer. Il n’empêche qu’au moment de résumer le match des deux hommes, ces deux « ratés » font tache. Le contraste avec la réussite offensive barcelonaise fait froid dans le dos. En face, le duo Luis Suárez-Lionel Messi n’a pas eu beaucoup plus d’occasions. Sauf qu’avec les deux Sud-Américains, le ballon est entré au fond des filets à trois reprises. Pourtant, avant la rencontre, Mané avait parlé de « l’expérience » accumulée lors du parcours de Liverpool la saison dernière. Force est de constater que cette fameuse expérience s’est surtout fait sentir chez les tauliers Messi et Suárez, quand bien même ce dernier n’avait toujours pas marqué le moindre but cette saison en Ligue des champions avant l’ouverture du score de ce soir.
L’obstacle Ligue des champions
Mais le manque d’expérience relatif de Mané et Salah ne suffit pas à expliquer leurs prestations de ce soir. Déjà car, comme l’a si bien dit l’ailier sénégalais, les deux hommes ont déjà une finale de C1 dans les pattes. Mais surtout, car le mal semble plus profond. Quand les deux flèches facturent 41 buts à elles deux en Premier League (21 pour Salah, 20 pour Mané) cette saison, ils sont toujours bloqués à 8 en Ligue des champions (4 chacun). On passe donc de 1,14 but par match à 0,73 but par match. Idem la saison dernière où Mohamed Salah a totalement marché sur l’eau avec ses 32 pions dans le championnat anglais. En Europe, les tremblements de filet se faisaient déjà plus discrets avec « seulement » cinq buts inscrits. Alors oui, en Ligue des champions, Liverpool n’affronte pas Hudderfield et Brighton. Mais dans le même temps, cette saison, Lionel Messi a planté à 34 reprises en Liga (soit 0,97 but par match) contre 12 en Ligue des champions (soit 1,09 but par match). Que les deux hommes se rassurent, Luis Suárez passe lui de 0,6 but par match en Liga à 0,09 but par match en C1. Sauf que lui ne se rate jamais lors des grands rendez-vous.
Par Steven Oliveira