- JO 2012
- Quarts de Finale
- Japon/Égypte
Salah, le messie égyptien
Buteur lors des trois matchs de poule, comparé à Messi et recruté par le FC Bâle pour remplacer Shaqiri. Mohamed Salah est, à 20 ans, le nouveau grand espoir du football égyptien. Sa sélection compte sur lui pour briser la muraille japonaise, cet après-midi.
Si l’Espagne et l’Uruguay se sont vautrés, l’Égypte, elle, a fait le boulot. Deuxièmes du groupe C derrière le Brésil, seul grand favori à tenir ses promesses, les Pharaons ont tenu leur rang. Vu les tableaux, les hommes d’Hany Ramzy avaient prévu de se payer la machine à gagner espagnole en quarts. La Roja out, ce sera finalement le Japon. De quoi aspirer à aller voir un peu plus loin encore, même si les Nippons, qui n’ont pas encaissé un but, seront difficiles à bouger. Pour faire la différence, l’Égypte compte dans ses rangs un joueur en pleine bourre, prêt à passer dans une autre dimension cet été.
Mohamed Salah, 20 ans depuis le 15 juin dernier. Il est, avec le nouveau défenseur de la Fiorentina Ahmed Hegazy, le seul joueur de la sélection olympique à évoluer hors d’Égypte. Depuis début avril, Salah est en effet un grand espoir du FC Bâle, champion de Suisse et huitième-de-finaliste de la dernière édition de la C1, qui observait le petit phénomène depuis un an. En regardant les JO, les dirigeants bâlois doivent se féliciter de leur choix. Trois matchs, trois buts. Si l’Égypte est en quarts, c’est en grande partie grâce à son numéro 11.
L’homme de la qualif’
Match d’ouverture contre le Brésil, les Neymar et compagnie déroulent et mènent 3-0 à la mi-temps. Moment choisi par Ramzy pour lancer la plus belle patte gauche de son effectif. En 45 minutes, Salah met la lumière sur la faille brésilienne : sa défense. Sa vitesse et sa technique emmerdent Rafael quand il vient se positionner sur le côté gauche, Marcelo quand il opte pour le côté droit. Des garçons qui aiment moins défendre qu’attaquer. L’Égypte n’est plus la même équipe. Elle revient à 3-1, puis à 3-2 grâce au néo-Bâlois, facile dans la surface de réparation auriverde. Salah a gagné sa place pour le reste de la compétition.
Lors du deuxième match face à la Nouvelle-Zélande, c’est encore lui qui égalise alors que son équipe était en difficulté. Pendant 90 minutes, il fout un énorme bazar à droite, offrant notamment un caviar à Emad Mohamed pour le but de la victoire, vendangé salement. Les Pharaons n’ont plus le choix, ils doivent battre les Biélorusses lors de leur dernier match de poule pour leur passer devant. 0-0 à la mi-temps, et puis Salah. Auteur de l’ouverture du score et à l’origine du troisième but des siens, il réalise une nouvelle grosse performance. Remarquée.
Un petit air de Messi
Joueur de l’Arab Contractors entre 2009 et 2012, Mohamed Salah a déjà porté 15 fois le maillot égyptien cette année. Pour 9 buts. Efficace, le gamin. Niveau style, il partage la coupe de cheveux de Marcelo (qu’il a quand même arrangée pour les JO) et la capacité de perforation de Messi, toutes proportions gardées. Avec 5 centimètres de plus et 5 années de moins, il a un profil assez similaire à celui de l’Argentin. Gaucher, vif, technique, slalomeur, vertical. Le genre de joueur qui, lancé, est difficile à arrêter. Le mec qui, face au dernier défenseur, pousse le ballon d’un côté et le déglingue d’un gros coup de rein pour se présenter seul face au gardien. Puissant, donc.
Des qualités physiques et techniques, mais pas que. L’espoir égyptien est aussi un joueur malin, collectif, capable de faire des différences par la passe et la combinaison. C’est sur lui qu’a misé Bâle pour remplacer Xherdan Shaqiri, parti au Bayern Munich. C’est sur lui que misera Hany Ramzy pour aller franchir la muraille japonaise cet après-midi, et offrir à l’Égypte sa première demi-finale olympique depuis 1964.
Leo Ruiz