- CAN 2017
- Gr. D
- Égypte-Ghana (1-0)
Salah fait tomber le Ghana
Au terme d’un match clairement ennuyeux et avec un tir cadré en 90 minutes, l’Égypte emporte la finale d’un groupe qui n’aura pas été beaucoup plus plaisant. Les Pharaons sont premiers en ayant planté deux buts.
Égypte 1-0 Ghana
But : Salah (11e) pour les Pharaons
L’image ressemble à une autre, bien plus célèbre, qui fêtera bientôt ses sept ans d’existence. La tête basse et enfouie dans ses mains, Asamoah Gyan quitte la pelouse avec un terrible sentiment de déjà-vu : celui d’être passé à côté de son rôle de héros national. Pourtant, contrairement à juillet 2010, le buteur ghanéen ne s’en va pas malchanceux, mais blessé. Il laisse les Black Cats seuls pour se défaire d’une Égypte qui mène déjà 1-0, et la mission des nouveaux favoris du tournoi dépasse du même coup un nouveau cap de difficulté. À l’entame de la rencontre, le concept de base était toutefois clair : un match nul et tout le monde était content. Mais, rapidement menés à la suite d’un coup franc fou de Salah, les gaillards d’Avraham Grant n’ont jamais pu remplir leur partie du contrat.
La classe Salah
Après deux minutes, Elneny balance le premier boulet de loin, ça passe au-dessus. Du côté ghanéen, on fait pas mal tourner la boule, c’est techniquement bon, au point que quand on voit Badu armer son droit pour tenter la reprise de volée directe, on y croit. Mais le résultat doit encore se situer en tribune. La tribune, c’est certainement là où John Mensah aurait espéré balancer le cuir au moment où il a compris que son chipotage allait lui coûter bonbon. Salah récupère, cède à El Said qui tape le sombrero sur Boye, fautif dans l’instant qui suit. Salah reprend donc le ballon en main, le place sur le rond blanc formé par l’arbitre, puis envoie de l’exter du gauche une terrible prune à la Roberto Carlos en pleine lucarne. Globalement, le niveau du match est loin d’être fou. Et puis de toute façon, quand le ballon arrive dans les 30 derniers mètres, les deux défenses font le vide façon vieux libéro de District. Seul Elmohamady la joue classe en sortant deux fois de la mêlée via un petit pont. Au fur et à mesure qu’on se rapproche de la pause, le public prend progressivement la mesure du taux d’ennui provoqué par cette rencontre. Du coup, Razak décide de flinguer son dégagement au pied pour permettre à Mohsen d’espérer quelques instants inscrire le lob du premier tour, mais il ne touche finalement que le toit du but ghanéen. Amartey clôture la première salve des débats d’une tête qu’il aurait pu mieux ajuster si son maillot était resté collé à son corps plutôt qu’à la main d’un Pharaon.
Ghana sans vie
La deuxième période reprend sans qu’Avraham Grant n’ait quitté ses airs de beau-père chiant en tenue décontract’ et sa bobine d’homme qui n’a pas la forme. Pour le reste, un terrible solo d’Atsu lamentablement conclu par un coup de râteau sous la sphère, un sauvetage de pompier de Gabr ou encore un échange de coudes Atsu-El Hadary (vingt et un ans d’écart). La révolte du Ghana est minime, et si les Étoiles noires foutent par moments l’Égypte à genou… c’est au sens propre du terme, d’où la surprise au moment de voir une feuille de match vierge de tout bristol jaune à dix minutes du terme. Le Ghana est insipide et absolument vide de la moindre idée, mais il serait exagéré de qualifier les Pharaons de géniaux. Plus malins est clairement plus approprié, vu qu’ils regardent tranquillement leurs adversaires se casser les dents à la construction et la voix sur l’arbitre. 89 minutes, 22 secondes. Jordan Ayew se paie la défense d’El Hadary avant de mettre le gardien à l’épreuve d’un tir surpuissant du cou-de-pied. Mais le vieux tient encore sur ses quilles, il écarte des poings le danger et le dernier espoir d’éviter la RDC aux Ghanéens.
Par Émilien Hofman