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  • Un an de la disparition d'Emiliano Sala et David Ibbotson

Sala, une année en eaux troubles

Par Alexandre Aflalo
Sala, une année en eaux troubles

Un an tout pile après sa disparition à bord d’un frêle coucou survolant la Manche, difficile pour Emiliano Sala de trouver le repos. Il faut dire que tout ou presque a été fait pour perturber le sommeil de l’attaquant argentin. Retour sur une année d’indignités et de questions sans réponses.

L’enquête : des réponses attendues très bientôt

C’est sans aucun doute la principale zone d’ombre que l’année écoulée ne sera pas parvenue à dissiper, celle qui peut encore empêcher Emiliano Sala et David Ibbotson de reposer complètement en paix. Comment, précisément, les deux hommes ont-ils perdu la vie le 21 janvier 2019 ? Comment l’avion qui survolait la Manche s’est-il retrouvé en son fond, emportant ses deux passagers et brisant plus d’une vie ? L’enquête, menée depuis un an par la direction des enquêtes sur les accidents aériens (AAIB), a été tout sauf un long fleuve tranquille. Notamment, les tergiversations autour du repêchage de l’épave, désormais impossible, en ont perturbé le cours. Sans épave et sans boîte noire — l’avion, un Piper PA-46-310P Malibu de 1984, n’en était pas doté — difficile de déterminer exactement les causes du crash. L’appareil a-t-il été victime des conditions météorologiques, peu clémentes ce soir-là, ou est-ce une intoxication au monoxyde de carbone qui a été fatale aux deux hommes ? Pourquoi est-ce David Ibbotson, pilote privé à ses heures, daltonien et donc non qualifié à voler de nuit, qui a pris les commandes du coucou et pas David Henderson, l’homme initialement mandaté par l’agent Willie McKay pour effectuer le trajet ? Autant de réponses que l’AAIB doit encore apporter. Ce 21 janvier, l’organisme a annoncé dans un communiqué qu’il rendrait son rapport final « d’ici fin mars 2020 » , précisant que l’enquête, étendue, était « à un stade avancé » . Assez avancé ?

Le transfert : Nantes et Cardiff, jumelles maléfiques

Sur le papier, l’affaire est assez simple : Nantes veut que Cardiff paye le transfert d’Emiliano Sala – qui est, pour rappel, la plus grosse vente de son histoire – alors que Cardiff, de son côté, ne veut pas casquer pour un joueur qui n’a jamais porté son maillot. Une querelle de clocher entre les clubs de ces deux villes jumelées qui aurait été compréhensible si elle n’était pas née sur le cadavre encore fumant d’un joueur fauché en pleine vingtaine, et que tout l’argumentaire ne puait pas l’avarice macabre. Depuis février 2019, un mois à peine après le décès du joueur, le FC Nantes et Cardiff se livrent une bataille à distance pour déterminer qui des Canaris ou des Bluebirds paiera la note de cette tragédie. Jugeant le transfert invalide, n’ayant pas été validé au 21 janvier 2019 par la ligue anglaise, Cardiff a d’ores déjà manqué d’honorer le règlement de deux des trois versements prévus à Nantes (le premier au moment du transfert, le deuxième en janvier). Les Canaris, qui avaient saisi la FIFA pour forcer Cardiff à régler le transfert, ont obtenu gain de cause auprès de l’instance fin septembre. Mais le club gallois, qui fait face à une interdiction de recrutement pour les trois prochains mercatos dans cette histoire, a interjeté l’appel auprès du tribunal arbitral du sport (TAS), suspendant la décision de l’instance l’obligeant à régler les six premiers millions d’euros du deal au FC Nantes. Résultat : le TAS ne rendra son verdict qu’aux environs de juin 2020, étalant cette bataille juridique et retardant, encore, la pose d’un point final à l’affaire Sala.

Le corps : fuite à la morgue

Comme si l’attente entre le crash de l’avion, le 21 janvier, et la découverte du corps d’Emiliano Sala, le 3 février, n’avait pas été assez dure, il a fallu qu’une (autre) sordide affaire vienne souiller sa dépouille. En avril, la police britannique enquête sur l’apparition en ligne de photos illégalement tirées de la morgue où reposait le corps d’Emiliano Sala, après avoir été repêché. L’enquête mène rapidement à deux employés d’une société de vidéosurveillance : Sherry Bray (49 ans) et Christopher Ashford (62 ans), identifiés comme étant ceux qui ont illégalement accédé aux images des caméras internes à la morgue et qui les ont partagées, en prenant les images en photo et en les partageant par Messenger. Une « curiosité morbide » condamnée, en septembre, à respectivement 14 et 5 mois de prison par la justice de Sa Majesté.

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